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5 février 2016 5 05 /02 /février /2016 19:54

 

Source : http://reporterre.net

 

 

« Xavier Beulin, vous êtes, pieds et mains liés, du côté des industriels »

5 février 2016 / Gaspard D’Allens

 

 

 

Le patron de la FNSEA et agrobusinessman menace d’envoyer ses gros bras « déloger » les Zad. Alors que de nouvelles solidarités naissent dans les campagnes, Xavier Beulin, estime l’auteur de cette tribune, a en fait abandonné la défense des paysans pour celle des industriels.

Gaspard D’Allens est coauteur, avec Lucile Leclair, du livre à paraître au Seuil en partenariat avec Reporterre, Les Néo-paysans.


 

« Face à toute nouvelle tentative de Zad, on n’attendra pas les forces de l’ordre, on ira nous-mêmes les déloger », a déclaré Xavier Beulin, président du groupe agro-industriel Avril et président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles).

On connaissait Xavier Beulin en homme d’affaires, les cheveux gominés et la cravate serrée, nous le découvrons milicien. Prêt à devancer le tournant répressif du pouvoir et ouvrant agressivement la voie vers le fascisme.

Alors que le monde agricole se débat dans la crise, étranglé par les dettes et soumis aux impasses du productivisme, l’agrobusinessman ne trouve rien de mieux que de criminaliser le mouvement social qui naît dans les Zad contre la bétonisation de notre monde.

Nous ne nous laisserons pas instrumentaliser. Opposer les uns aux autres, les paysans aux écologistes, aux anars, aux zadistes. La loi des puissants a toujours été de diviser pour mieux régner. Xavier Beulin, vos gros bras ne nous cacheront pas votre impuissance et vos mensonges. Vous n’êtes plus du côté des agriculteurs, vous êtes, pieds et mains liés, avec les industriels.

Bientôt, les agriculteurs ne seront plus dupes. Comment pourrait-on se sentir représenté par son propre fossoyeur ? Xavier Beulin est à la tête de l’empire agroalimentaire Avril, plus proche du grand patronat que de l’agriculture. Il a négocié cet été un plan qui signe la disparition annoncée des petits éleveurs et joue sur sa double casquette de syndicaliste et d’industriel pour capter les aides.

 Les centaines de tracteurs et les mobilisations du collectif d’agriculteurs Copain

À l’inverse du corporatisme fermé de la FNSEA, une nouvelle force émerge partout dans nos campagnes, où paysans, militants, occupants, s’unissent pour réinventer une existence digne hors de l’aménagement capitaliste du territoire et de la métropolisation. Ils ne demandent pas des primes, ils s’approprient directement les terres et font pousser avec espoir, fougue et joie leur révolte.

À Notre-Dame-des-Landes, tandis que 1.650 hectares sont menacés par le projet d’aéroport, les occupants ont avec les paysans historiques tissé des liens forts, cultivé en commun des légumes, des céréales, des pommes de terre, pour mieux résister contre les aérocrates. Au contact du monde agricole, les occupants se sont peu à peu empaysannés et les frontières sont devenues poreuses. Si la FNSEA veut déloger la Zad, elle devra faire face à des centaines de tracteurs et aux mobilisations du collectif d’agriculteurs Copain – un mouvement transversal d’organismes agricoles opposés à l’aéroport.

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À Agen, c’est un paysan, Joseph Bonotto, qui a appelé les « zadistes » à la rescousse. Ils se sont installés sur ses terres et luttent ensemble contre un projet de technopole de 220 ha et le passage de LGV. Joseph Bonotto se dit « moins seul, heureux, soulagé ». À Saint-Victor-et-Melvieu, dans l’Aveyron, la cabane de l’Amassada, s’est, elle aussi, construite sur une parcelle prêtée par un agriculteur opposé à un projet de transformateur électrique.

« Le monstre, Monsieur Xavier Beulin, c’est vous »

À Bure, le 15 novembre 2015, les opposants à la poubelle nucléaire ont, avec des paysans, semé de l’orge, de l’avoine, de la moutarde et planté des arbres fruitiers sur les terres du laboratoire de l’Andra. À travers la charge symbolique du geste agricole, ils ont voulu faire converger les luttes et se réapproprier le territoire.

Alors que les terres agricoles se font de plus en plus rares, de nouvelles alliances apparaissent, à l’avant garde d’une ruralité vivante, choisie, heureuse. Et face à ces forces progressistes, le syndicat majoritaire, la FNSEA, joue les caïds, attise les haines, en préférant laisser le bitume et l’asphalte avaler nos terres nourricières...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

 

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5 février 2016 5 05 /02 /février /2016 19:29

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Les paysans maintiennent la pression contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

5 février 2016 / Nicolas de La Casinière (Reporterre)
 


 

Pour demander au président de la République de choisir entre les postures guerrières de Manuel Valls et la volonté d’apaisement de Ségolène Royal, les opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes se sont invités jeudi 4 février dans sept sous-préfectures. Qui ont souvent accepté de les recevoir.

 

- Nantes, correspondance

Les opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ne désarment pas malgré l’apparente annonce d’un sursis obtenu par la demande de Ségolène Royal d’une remise à plat du dossier.

Inflexibles et déterminés, paysans et militants de comités locaux ont mené, jeudi 4 février, une opération « anti-Damoclès » dans sept sous-préfectures. Sans heurt, sans bousculade. Même si Ségolène Royal a affirmé qu’aucune évacuation de la Zad par la force n’aurait lieu, les menaces planent toujours sur les paysans historiques et les zadistes depuis la décision du 25 janvier du juge des expropriations autorisant les expulsions.

Les paysans et autres opposants ont évidemment remarqué la contradiction du gouvernement entre la volonté guerrière de Manuel Valls et l’apaisement souhaité par Ségolène Royal. Ils maintiennent la pression pour obtenir de François Hollande une « réponse claire et sans ambiguïté quant au sort des habitants et paysans, historiques ou non, de la zad de Notre-Dame-des-Landes », comme le demande le communiqué de Copain 44 (Collectif des organisations professionnelles agricoles indignées par le projet d’aéroport), organisateur des actions. « Nous ne pouvons pas admettre que le couperet de l’expulsion plane au-dessus de leur tête au quotidien. Nous décidons, donc, de poursuivre notre programme d’actions tant que M. Hollande n’aura pas réaffirmé clairement et fermement qu’il n’y aura aucune expulsion de la zad et qu’il n’y aura aucun début de travaux entrepris avant l’aboutissement de la totalité des recours juridiques auprès des instances françaises et européennes ! » « On ne se laissera pas endormir par des déclarations contradictoires », a souligné Vincent Delabouglise, pour le collectif Copain 44.

Il leur a fallu parfois ruser pour se faire ouvrir les portes

« Il faut enfoncer le clou maintenant, il y a danger pour les paysans ! On a insisté sur les dix-neuf voitures et les trois tracteurs confisqués après les opérations escargot, en liant ça à la répression anti-syndicale, comme pour les Goodyear », dit à Reporterre Michel Thuault, paysan bio et membre du collectif Copain 44. « On maintient la pression jusqu’à l’abandon du projet. D’autres actions sont prévues », prévient-il.

Il leur a fallu parfois ruser pour se faire ouvrir les portes des sous-préfectures, « mentir un peu, se faire passer pour une association bidon », montrer fausse patte blanche. À Ancenis et à Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, à Redon en Ille-et-Vilaine, aux Sables d’Olonne en Vendée, à Segré, à Cholet et à Saumur en Maine-et-Loire, les sous préfets ont le plus souvent bien voulu recevoir des délégations et entendre les doléances. À Saint-Nazaire, les manifestants ont attendu jusqu’à l’arrivée de la mobilisation de soutien aux huit syndicalistes de Goodyear.

 

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Sortie d’une délégation reçu dans une sous-préfecture, jeudi 4 février.

« Pour nous, à Ancenis, la sous-préfète n’était d’abord pas là. Et puis, soudain, elle était là. On l’a sentie, non pas énervée, mais disons, un peu saturée par le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, surtout qu’on lui a redit que si on devait revenir dix fois, on reviendrait dix fois. C’est un dossier qui pollue le bon fonctionnement de tout, qui mobilise des forces de police qui auraient bien d’autres choses à faire. Elle en a un peu ras la casquette », dit Michel Thuault.

À Saumur, une délégation est vite reçue pendant que le reste du groupe sirote du vin chaud au rez-de-chaussée. « Le sous-préfet nous a même filé sa carte de visite après une grosse demi-heure de discussion. Et, promis juré, il remontera tout ce qu’on lui a dit avant le coucher du soleil. On a eu un échange un peu vif sur ce qu’il appelle des “individus violents”, mais on lui a rappelé la mort de Rémi Fraisse à Sivens. Et on lui a souligné que la Zad, gelée depuis 40 ans [par le projet d’aéroport] est sauvegardée de l’industrie et du béton, elle offre un terrain à de belles expérimentations agricoles et innovantes. Le sous-préfet a aussi lâché que, selon lui, tous les recours ne sont pas encore utilisés », rapporte Alain Guiffes, producteur laitier bio « Tout le monde sait que c’est une lutte qui va durer longtemps. On pense au Larzac, bien sûr. En tous cas, il faut garder ce qu’il y a de positif, les bonnes relations entre les paysans d’origine et les zadistes qui ont des projets agricoles concrets. »

 

Un échantillon de la vigueur de la mobilisation 

Ils étaient une cinquantaine à Redon, vingt-cinq à Saumur, une trentaine à Ancenis, une quarantaine à Saint-Nazaire, une trentaine à Segré - plus une poule picorant le bitume et volant dans les plumes des élus régionaux « qui jettent de l’huile sur le feu », évoquant Bruno Retailleau, le nouveau président de la région Pays de la Loire, qui réclame instamment l’évacuation de la Zad. Les manifestant veulent croire qu’« il y a des voies médianes, qu’il y a matière à débat et au dialogue, où chacun peut trouver une porte de sortie ». À Cholet, l’action a été menée par une quarantaine de personnes. « Le double de ce qui était prévu. Pas mal pour une opération improvisée le matin même en passant deux ou trois coups de fil ! » note un militant.

L’autre message du jour est non verbal : c’est un échantillon de la vigueur de la mobilisation...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

 

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1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 18:50

 

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Les dix casseroles de Vinci, bétonneur de Notre-Dame-des-Landes

29 janvier 2016 / Tiffany Blandin (Reporterre)
 


 

 

Il est le deuxième groupe de BTP au monde. Et champion français du béton, concessionnaire d’autoroutes, de parkings, de stades, d’aéroports. Il veut saccager la zone humide de Notre-Dame-des-Landes. Mais Vinci, c’est aussi une liste, non exhaustive, de dossiers destructeurs de l’environnement. Et de juteux arrangements financiers.

Vinci : cinq lettres, un géant peu connu, le promoteur du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe et concessionnaire du site, a demandé à la justice l’expulsion immédiate des habitants historiques de la zone, qui refusent de quitter leurs terres. Le tribunal de Nantes a approuvé les expulsions lundi 25 janvier. L’éviction par Vinci de ces opposants permettrait le début des travaux de cette infrastructure très controversée.

Mais qui connaît vraiment Vinci ? À Reporterre, nous avons eu envie de dresser un portrait du premier groupe de construction français. Qui est aussi le deuxième acteur du BTP (bâtiments et travaux publics) dans le monde, avec 38,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014. Réparties dans une centaine de pays, plus de 185.000 personnes sont salariées par ce mastodonte.

Quand l’État français décide de confier la construction et la concession de grands projets à une entreprise privée, la firme implantée à Rueil-Malmaison, près de Paris, remporte souvent le contrat. Elle gère ainsi 4.386 kilomètres d’autoroutes, de nombreux parkings souterrains, des stades, et même l’éclairage public de certaines communes. Le groupe se développe aussi à l’étranger. Un des principaux axes de sa stratégie est de se développer dans les aéroports, à l’étranger - et en France. Il en exploite 33. Pour connaître le détail des activités de Vinci, c’est par ici.

Mais il y a évidemment un revers à la médaille. Bulldozers et pelleteuses massacrant l’environnement, soupçons autour de l’attribution des marchés, conditions de travail de ses salariés. Voici la liste, non exhaustive, des casseroles du géant du BTP.

 

1. La LGV entre Tours et Bordeaux : désastre commercial et environnemental

 

 

Quand les patrons de Vinci veulent en imposer devant un futur client, parions qu’ils parlent de la ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux. En quatre ans, le groupe a bâti 340 kilomètres de voies nouvelles, érigé 500 ponts et ouvrages d’art, déplacé 60 millions de mètres cubes de terre. Liséa, le consortium mené par Vinci chargé de l’exploitation de la ligne, a d’ailleurs publié une vidéo sur internet dont le titre en dit long sur la fierté que représentent ces travaux pour le groupe : « Embarquez pour le survol du chantier en full HD ! ». Filmé à l’aide d’un drone, cette vidéo de 24 minutes et 40 secondes sur fond de musique pop montre l’ampleur du chantier... et des dégâts sur l’environnement.

Tout à leur émerveillement, les dirigeants n’ont pas vu arriver la catastrophe commerciale. Vu les sommes investies par Vinci, le péage payé par la SNCF sur l’axe Paris-Bordeaux va beaucoup augmenter. Pour faire des économies, le groupe ferroviaire va programmer en moyenne 16,5 allers-retours quotidiens, soit une dizaine de moins que prévus initialement, et privilégier les trains directs pour ne pas diminuer l’attrait commercial de la ligne. Du coup, non seulement Vinci aura moins de recettes que prévu, mais en plus, plusieurs élus ont décidé de suspendre leur financement après s’être rendus compte que le TGV allait bien passer chez eux, mais sans s’arrêter.

 

2. Des expropriations à moindre coût pour le grand stade de Lyon

 

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Sur le chantier de construction du grand stade de l’Olympique lyonnais, début 2014.

Un grand stade, le siège de l’Olympique lyonnais (OL), deux hôtels de luxe, un centre de loisirs, et 7.000 places de stationnement. Ce Disneyland du foot business, c’est le rêve de Jean-Michel Aulas, le président de l’OL, et une aubaine pour Vinci, qui doit recevoir autour de 400 millions d’euros pour réaliser ces travaux.

Mais les Lyonnais ne voient pas très bien l’utilité d’un tel projet immobilier qui mange 160 hectares de champs en bordure de l’agglomération. Quant aux riverains du futur complexe, ils ont essayé de tout faire capoter. Ces rabat-joie ont réussi à faire annuler cinq déclarations d’utilité publique concernant les accès au stade. Motif ? Leurs terres ont été rachetées 1 euro le mètre carré, parce qu’elles étaient classées en zone agricole. Étienne Tête, leur avocat, a réclamé qu’elles soient valorisées à 40 euros le mètre carré, parce qu’elles sont situées en zone périurbaine. Mais le Conseil d’État a cassé l’avis de la Cour administrative d’appel de Lyon. La fête peut continuer.

 

3. En Russie, des soupçons de corruption pour une autoroute

 

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Camp de résistance à Khimki en 2013

Il n’y a pas que les campagnes françaises que Vinci recouvre de béton. En Russie, la forêt de Khimki, qui servait de poumon vert à la région de Moscou, est aujourd’hui méconnaissable. Elle est maintenant traversée par une autoroute entourée de bâtiments sur plusieurs kilomètres de large.

Mais ce n’est pas le seul problème. En 2013, plusieurs associations, dont Sherpa, ont déposé une plainte contre Vinci concessions Russie pour infractions financières et corruption d’agents publics. Le groupe français est accusé de s’être associé à des partenaires liés à la mafia et au blanchiment d’argent pour obtenir la concession de l’autoroute, comme nous vous l’expliquions à l’époque de la plainte.

Aujourd’hui, une enquête préliminaire est en cours. « L’enquête est longue et difficile », confie William Bourdon, avocat et président de Sherpa à Reporterre. Mais pourquoi serait-ce si difficile si Vinci n’avait rien à se reprocher ?

 

4. Un plan pour les autoroutes très généreux

 

 

Quand on travaille pour le compte des pouvoirs publics, les négociations avec les décideurs prennent une place très importante. À ce jeu là, Vinci semble très fort. En tout cas, le groupe - comme les autres sociétés - a bien négocié lors du grand accord sur les autoroutes signé en septembre 2015 avec le gouvernement Valls.

Ce « plan de relance autoroutier » prévoit que les sociétés concessionnaires – Vinci est leur numéro un dans l’Hexagone – prennent en charge une vingtaine de chantiers de raccordements, d’élargissement ou d’aménagements d’autoroutes existantes, pour un montant de 3,27 milliards d’euros. En contrepartie, la durée de leurs concessions (et des recettes des péages) sera allongée de 2,5 ans en moyenne.

Nous avons demandé à Laurent Hecquet, le président du think tank Automobilité et avenir ce qu’il pensait de cet accord. « C’est simple, les sociétés vont empocher 1,2 milliard d’euros par année supplémentaire d’exploitation. Si l’on prend en compte l’évolution des recettes des péages, elles devraient gagner, grâce à cet accord, plus de 10 milliards d’euros. »

 

5. Le financement public-privé du stade contesté à Bordeaux

Le plan de financement du nouveau stade de Bordeaux est pour le moins complexe. C’est un partenariat public-privé, donc l’État et les collectivités locales paient une partie du projet, et la société SBA (Stade Bordeaux Atlantique) – filiale détenue à parts égales par Vinci et Fayat – en finance une autre. Jusque-là tout va bien. En plus, la municipalité va verser un « loyer » à SBA, qui va exploiter le stade. On suit toujours. La subtilité, c’est que, en plus du loyer, la ville doit rembourser à SBA les impôts locaux que la société devrait normalement lui verser... Là, on s’y perd un peu. C’est aussi le cas de Matthieu Rouveyre, un élu municipal PS qui a déposé un recours devant le Conseil d’État pour dénoncer le contenu de l’accord entre les sociétés de BTP et les pouvoirs publics. Il a en effet calculé que, entre le loyer et les « bons de remboursement », Bordeaux devrait verser 6,45 millions d’euros par an aux concessionnaires pendant 30 ans. Pour ceux qui n’auraient pas tout compris, le détail des explications ici.

6. Les conditions de travail des migrants au Qatar dénoncées

Semaines de 66 heures, 200 euros de salaire mensuel, logements indignes, manque de matériel de protection, confiscation des passeports... Voici à quoi ressemblerait le quotidien des travailleurs immigrés travaillant sur les chantiers d’une filiale de Vinci en vue de la future Coupe de monde de football au Qatar, d’après l’association Sherpa.

Cette dernière a déposé une plainte en mars 2015 pour travail forcé, réduction en servitude et recel contre Vinci construction et les dirigeants français de sa filiale qatarie, Qatari Diar Vinci construction. Elle s’appuie notamment sur un rapport de la Confédération syndicale internationale, qui est allé mener l’enquête sur place. À noter que, suite à cette plainte, Vinci poursuit Sherpa pour atteinte à la présomption d’innocence et diffamation. L’association, interrogée dans Libération, assure que « la procédure engagée par Vinci, que l’on appelle Slapp (Strategic Lawsuit Against Public Participation, ou poursuite-bâillon, en français), vise à entraver la dénonciation de faits par un individu ou un organisme à travers des menaces de poursuite ».

 

7. Le très contestable projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes

 

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Sur la ZAD de Notre Dame des Landes, en juillet 2014

Vinci a obtenu en janvier 2011 la concession du terrain où doit être construit l’aéroport du Grand-Ouest. C’est bien sûr un pur hasard si le préfet de Loire-Atlantique au moment de la rédaction de l’appel d’offres, Bernard Hagelsteen, travaille maintenant chez Vinci Autoroutes. Depuis, le groupe de BTP orchestre les propositions de rachat puis les expulsions des riverains. Les procédures, visant onze familles habitant sur le site, avaient été stoppées par Vinci le 10 décembre dernier, trois jours avant le second tour des élections régionales. Elles ont depuis repris et, le 25 janvier 2016, le tribunal de grande instance de Nantes a autorisé les expulsions.

Rappelons en forme de litote que la question de la légitimité de cet aéroport se pose. Comme Reporterre le rappelait début janvier, les calculs qui ont permis de chiffrer son avantage économique sont introuvables. Or, ces données ont été déterminantes dans la déclaration d’utilité publique de l’infrastructure. Si elles étaient caduques, le projet n’aurait plus lieu d’être.

 

8. Une route du littoral au prix démentiel à La Réunion

 

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Vue numérique du projet d’autoroute à La Réunion par le cabinet d’architectes Lavigne Cheron.

Une deux fois trois voies sur pilotis au dessus de la mer. Ce projet d’autoroute à La Réunion fait certainement fantasmer les ingénieurs de Vinci et de Bouygues, les deux groupes choisis pour réaliser une bonne partie des travaux. Mais la « nouvelle route du littoral » est une catastrophe pour l’environnement, doublée d’une aberration économique. La réalisation de ces 12,5 kilomètres de route, entre Saint-Denis et Le Port, doivent coûter 1,66 milliard d’euros, soit 138 millions d’euros le kilomètre. Du jamais vu, dans la mesure où un kilomètre de route coûte en moyenne 6,2 millions d’euros.

Cerise sur le gâteau, une enquête portant sur l’attribution des marchés a été ouverte après une dénonciation anonyme pour malversations. Une quinzaine de perquisitions ont été menées en octobre dernier au domicile de Didier Robert, le président du conseil régional de La Réunion, au siège du conseil régional ainsi qu’au siège du groupement Vinci-Bouygues à La Réunion.

 

9. Le grand contournement inutile de Strasbourg...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

 

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1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 18:44

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Les travaux de la convivialité ont joyeusement commencé à la Zad de Notre-Dame-des-Landes

1er février 2016 / par Isabelle Rimbert (Reporterre)
 

 

 


 

Samedi 30 et dimanche 31 janvier, plus d’un millier de personnes sont venues participer aux chantiers collectifs organisés sur la Zad. Une action festive et mobilisatrice, alors que le mouvement entend maintenir la pression pour l’abandon du projet d’aéroport.

- Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage

Les menaces d’intervention du gouvernement ne semblent pas atteindre l’énergie communicative qui émane de la Zad (zone à défendre), alors même que la justice vient de valider l’expulsion d’occupants et paysans « historiques », et que la répression continue de s’abattre sur les militants (interpellations, gardes à vue, procès...).

Nourrie de la confiance et de la force accumulées lors de récentes aventures imaginées ensemble (tracto-vélo de 500 km sous état d’urgence, "prise" de Versailles lors d’un mémorable banquet, occupation du pont de Cheviré, opérations escargots, blocages), les différentes composantes du mouvement font bloc et continuent d’inventer l’avenir de la Zad.

En témoigne la réponse en forme de joyeux et constructif bras d’honneur aux bétonneurs, suite aux appels d’offres lancés fin octobre 2014 par AGO (Aéroport du grand ouest, la filiale de Vinci qui veut construire l’aéroport). Dans un communiqué visant à remplacer et annuler les appels d’offres officiels, des chantiers ont été lancés, « destiné à renforcer les structures collectives, matérielles, agricoles, défensives et festives existantes sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ». Ils se poursuivront sur la ZAD tout au long de l’année.

Résultat de l’appel : un millier de personnes (collectifs de soutien, sympathisants, curieux) ont débarqué ce weekend des 30 et 31 janvier sur la Zad sous une pluie battante, armés d’outils et de bottes, de victuailles et d’énergie. Une trentaine de lieux de vie ont proposé des chantiers et accueilli les travailleurs bénévoles. La Zad ne connait pas la crise : le « bourreau d’embauche », assailli, a enchainé les entretiens : « On peut dire que le pari est réussi. En plus des 500 personnes inscrites, 400 se sont rajoutées », sourit Nicole (prénom changé), forçat volontaire au Comité de pilotage pour un avenir sans aéroport. « Il y a une très forte envie de mettre en oeuvre la manière dont on envisage l’avenir sur la Zad. Ce qui se joue ici, c’est la possibilité d’imaginer collectivement d’autres façons d’habiter, de vivre, de produire. Un espace d’espoir. »

 

 

Un espoir tricoté par les liens qui se tissent entre des sympathisants qui se rencontrent ou se retrouvent, des comités qui se découvrent et s’organisent. Comme à la Chat-teigne, hameau emblématique construit avec l’énergie des 40.000 personnes venues lors de la manifestation de réoccupation en novembre 2012.

Remettre le lieu en état en vue d’une utilisation partagée, c’est le pari d’un des nombreux comités de soutien à NDDL (environ 200 en France), dont certains, dormant ces derniers mois, se réactivent, en une revue des troupes joyeuse et spontanée. Sous le vent et la pluie, des dizaines de paires de bottes s’activent dans la boue qui a repris ses droits : des chemins surélevés en rondins apparaissent, clou après clou, et serpentent dans la foret. Dans la salle commune qui jouxte la NoTAVerne, Maryvonne (prénom changé), la trentaine, cajole un poupon de 3 mois. Elle est venue avec le comité de soutien de Rouen, créé en 2012 : « C’est une évidence d’être là. C’est logique car nécessaire. Notre comité, qui compte une centaine de personnes, est toujours resté plutôt actif, donc il facilement mobilisable aujourd’hui. »

 

 

Certains découvrent la Zad, d’autres la retrouvent. La jeune femme l’assure : « Y aller, ça change tout ». Dehors, ça s’active dans tous les sens : pelles, marteaux, scies, sont de sortie, le coeur est à l’ouvrage. Comme le résume Seb, du Comité de Bordeaux, « c’est une lutte ou tout le monde se réunit autour d’une vision des choses, et on y bosse ensemble ». S’investir sur le lieu, pour mieux le défendre ensuite ? Malgré l’apparente reculade de Manuel Valls, la méfiance reste ici de mise. « On est aussi là pour se préparer à une éventuelle attaque du gouvernement », rappelle Alex, 25 ans. « Beaucoup de monde viendra alors défendre la zone, on prépare les structures pour les accueillir. »

 

 

La lutte, certes, mais conviviale. C’est un peu le credo du lieu : au Liminbout se construit la déjà fameuse auberge des Q de plomb. A 15h, c’est la reprise du travail pour les 70 convives répartis sur deux tablées (une dans la mezzanine en construction et une sur la future terrasse de l’établissement). Il y a encore du pain sur la planche. Les occupants des lieux proposent un point chantier pour répartir les forces en présence : nettoyage, lessivage, poulailler à réparer, gravats à évacuer, débroussaillage… Les comités de Sud-Loire, de Blain, de Lille et d’ailleurs ont l’embarras du choix.

Claude, habitant historique des lieux et cuisinier jovial, a régalé tout le monde d’un pot au feu maison. Au milieu de ce bourdonnement, il rêve de la suite : « Le gros oeuvre est fini, maintenant on fignole. Il y aura ici une salle de banquet et un labo de transformation de produits du coin. Une auberge pour le mouvement, mais ouverte. Ca permettra de recevoir les personnes des environs et de faire du lien alentour ». Une volonté partagée par l’ensemble du mouvement, qui, via ce genre de projets ainsi que des «  infos tours  », tente de contrecarrer les poncifs et caricatures véhiculées autour de la Zad.

 

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Claude, au Liminbout : « Recevoir et faire du lien »

Entre le site de la future auberge et la ferme de Marcel et Sylvie fraichement expulsable, un bâtiment à double usage prend forme : menuiserie d’un coté, bergerie de l’autre. Habitante du Liminbout, Camille s’active sur le chantier. Pour elle, « les gens sont conscients qu’il se passe quelque chose de fort ici. Et depuis la COP, la lutte s’est resolidarisée. Il faut continuer à faire du lien entre les gens et entre les causes. »

 

 

A quelques mètres, Yann 27 ans, creuse une rigole dans la boue sous la pluie. Rien d’exceptionnel pour ce Breton, venu avec l’un des comités du Finistère. Il incarne cette "circulation nécessaire entre les luttes", lui qui combat au quotidien l’extraction de sable en baie de Lannion, et la centrale à gaz de Landivisiau. Ce système bien rodé de projets imposés cristallise une contestation grandissante dont Notre -Dame-des-landes fait figure d’emblème inattaquable...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 18:20

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

 

Sur le terrain
Le champ de bataille de Notre-Dame-des-Landes est aussi numérique

 

 

 

 

 

Le numérique et les réseaux sociaux s’imposent comme un front parallèle dans le conflit lié à Notre-Dame-des-Landes et au projet d’aéroport du Grand-Ouest près de Nantes. Un terrain de combat où les luttes d’influence entre gendarmes, journalistes et occupants s’intensifient.

 

Dans le monde physique, les grandes manœuvres ont commencé. Alors que la justice a finalement tranché lundi 25 janvier, autorisant l’expulsion de onze familles et de quatre exploitants agricoles vivant encore sur la ZAD (zone d’aménagement différée, en langage officiel) de Notre-Dame-des-Landes. Le premier ministre Manuel Valls livrant dès le lendemain l’échéance de « l’automne » pour un « rendez-vous », où « toutes les mesures devront être prises pour donner une avancée décisive ».

En attendant, chacun semble désormais épier la tweetline de l’autre. En particulier lors des escarmouches, des poussées de fièvre générées par les aléas de l’agenda propre à ce dossier serpent de mer. Chaque parti guettant le moindre faux pas, immédiatement assorti de mesures de représailles. Ce phénomène fut flagrant lorsqu’un juge venu notifier trois expulsions exigées par le projet d’aéroport nantais se heurta à une foule de zadistes déterminés, le 22 septembre 2015.

 

Zadistes à l'action

Zadistes à l’action - Nicolas Mollé/Rue89
 

Des zadistes fréquemment équipés de talkies-walkies leur permettant de s’extraire du radar des télécoms. Dans un contexte de pression médiatique forte, avec plusieurs caméras et micros sur le terrain. Et lorsque la radio France Bleu Loire Océan publia un tweet affirmant que les zadistes avaient jeté des fumigènes alors que les projectiles émanaient de gendarmes mobiles, des individus crevèrent des pneus dans la foulée, ceux de la voiture siglée France Bleu et celle de France 3.

 

Une mesure de rétorsion  ? « Absolument pas », répond un insurgé présent ce jour-là.

« C’était juste très bien synchronisé car notre mode d’intervention est de mieux en mieux rodé. C’est normal qu’il y ait une communication interne sur 2 000 hectares [superficie totale de la zone à défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes, la partie réellement contrôlée et gérée collectivement par les squatteurs se bornant à 200 hectares, ndlr]. Car on vit dans ce monde.

Et si la technologie est utilisée contre nous, c’est logique qu’on sache s’en servir pour se défendre. Si on ne le faisait pas dans des moments comme la venue du juge, on se ferait écraser. »

« Automédias »

Dans l’autre dimension, numérique, la ZAD dispose d’ailleurs aussi de relais éprouvés. D’abord le canal historique, celui de ZAD.nadir.org, avec son compte Twitter associé @ZAD_NDDL. Un site web qu’un autre zadiste rencontré sur place craint de se voir tôt ou tard mis en danger par la loi renseignement. Plus officieux, d’autres médias comme Indymedia ou Lundi.am, prompts à s’inscrire dans la contre-offensive face à leurs homologues « mainstream » s’avèrent de subtils alliés de la cause zadiste.

 

La bibliothèque d'un zadiste

La bibliothèque d’un zadiste - Nicolas Mollé/Rue89
 

D’autant que la communauté reproche une collaboration parfois un peu trop poussée avec la police à certains médias locaux. Ou nationaux, quand l’usage de caméras cachées et le floutage sont peu en phase avec ses propres exigences existentielles. « Combinée au Web, la vérité est une arme puissante, Internet est un moyen de connecter entre elles des réalités décentralisées », s’enflamme le zadiste témoin de la venue du juge.

« Ils disent que je suis radical. Moi, je préfère me considérer comme informé. Etre informé t’amène à devenir radical selon leurs critères. Il peut m’arriver de passer dix heures sur Internet puis de ne plus y toucher parce que j’ai envie de faire autre chose. Je peux aussi très bien bouquiner toute une journée. »

La résistance à Notre-Dames-des-Landes a même engendré ses propres « automédias », dont la définition a été fixée dès 2011. « Cela peut être tout le monde ici, 200 personnes », poursuit l’occupant.

« Des gens qui ont envie de créer du contenu, des textes, des slogans, des images mais qui n’utilisent pas les médias traditionnels pour les propager. »

Sans oublier les grappes de comptes Twitter personnels, vigilants et réactifs, qui gravitent autour du noyau virtuel de la ZAD.

 

Ordis recyclés

« Même si certains mouvements de militants adoptent une grande distance vis-à-vis du numérique, les marges, d’où les nouvelles idées ont tendance à émerger, sont toujours mieux à même d’en saisir les enjeux que le cœur du réacteur public », constatait, quelques jours seulement après la venue du juge, Laure Belot à Bouvron, à quelques pixels de Google Maps seulement de la ZAD.

« Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si je suis ici », remarquait l’auteure de « La Déconnexion des élites » (éd. Les Arènes, 2015), invitée à donner une conférence par le conseil de développement de Loire-Atlantique.

« Pour conserver le pouvoir, les élites utilisent la com’. Ou le contrôle, à travers la volonté de surveiller les gens. Mais le lien entre les gens est en train de changer. »

 

Zadnews

Zadnews - Nicolas Mollé/Rue89
 

Les modes de vie évoluent tout aussi radicalement. Mais habiter des cabanes n’empêche pas d’avoir des clefs USB plein les poches ni d’aller recharger son ordinateur portable dans certains points stratégiques, où les murs sont « en dur ». Des endroits où s’empilent des carcasses d’unités centrales plus ou moins désossées, ateliers où plusieurs postes permettent l’accès libre à Internet.

« Vivre entre quatre murs, c’est mieux pour faire durer le matériel », explique notre zadiste féru d’informatique.

« Cela permet aussi de sortir de ce concept d’obsolescence programmée qui détruit actuellement la planète et constitue un des plus puissants moteurs du capitalisme. L’idée, c’est de redonner vie à des objets abandonnés dans des poubelles derrière des magasins informatiques ou électroniques.

Quelquefois, des machines sont jetées simplement parce qu’il y a une rayure dessus. Il y a aussi de grandes entreprises qui donnent leur matériel à des associations lorsqu’elles renouvellent leur parc, il suffit de faire une demande. »

Les nouveaux outils des autorités

Bien avant l’état d’urgence, les pouvoirs publics ont de toute façon commencé à prendre très au sérieux l’activisme en ligne. Le compte Twitter de la police nationale 44 est par ailleurs le premier du genre en nombre d’abonnés, tandis que la gendarmerie de Loire-Atlantique poste depuis plusieurs mois des messages sur sa page Facebook.

Les forces de l’ordre se préparent aussi à franchir un palier supplémentaire avec le dispositif Neogend, actuellement expérimenté dans le Nord mais destiné à être déployé dans toute la France en 2017. Gendarmes et policiers intervenant sur le terrain bénéficieront de smartphones et tablettes sécurisés qui leur permettront d’accéder de manière fluide à de nombreux fichiers.

 

Zadistes à l'action

Zadistes à l’action - Nicolas Mollé/Rue89
 

Autre innovation qui risque de donner des sueurs froides aux insurgés du bocage  : les unités d’intervention pourront désormais être toutes géolocalisées selon un battement de 30 secondes. De quoi faciliter la tâche des états-majors qui pourront les faire converger plus facilement sur leurs objectifs

Déconnecter la ZAD ?

Cette prise de conscience, globale, de l’importance d’occuper le terrain numérique, date probablement des premières vagues d’expulsions en octobre 2012. « C’est à ce moment que notre site web a le mieux révélé son utilité », explique notre interlocuteur de la ZAD.

« Grâce à lui mais aussi aux listes d’e-mails, aux réseaux sociaux, au téléphone bien sûr, une foule importante a commencé à se mobiliser. L’été d’avant, nous étions une trentaine de personnes sur place. Du jour au lendemain, quand le processus d’expulsion a commencé, nous nous sommes retrouvés dix fois plus, 200 à 300, puis 1 000, 2 000 personnes. »

 

Les clowns de la ZAD en action

Les clowns de la ZAD en action - Nicolas Mollé/Rue89
 

Tout récemment, les organisateurs de la dernière mobilisation de masse, sur le Pont de Cheviré près de Nantes le 9 janvier, ont annoncé jusqu’à 20 000 manifestants. Un rassemblement largement structuré et préparé en amont via le Web.

Le pouvoir sait donc que s’il veut définitivement couper l’herbe sous le pied au mouvement d’opposition à l’aéroport, il devra d’abord le déconnecter. Et que ce ne sera pas tâche aisée.

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 18:18

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Notre-Dame-des-Landes: la justice approuve les expulsions
25 janvier 2016 | Par Jade Lindgaard
 
 

Le tribunal de grande instance de Nantes approuve l’expulsion des onze familles, dont quatre agriculteurs, vivant sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. La justice critique « les atermoiements » de l'État et met une nouvelle fois le gouvernement face à ses responsabilités : construire ou pas cet aéroport contesté.

 « L'évacuation peut commencer pour les exploitations agricoles » : lundi 25 janvier, Pierre Gramaize, premier vice-président du tribunal de grande instance de Nantes, a sonné le glas des espoirs des habitants historiques de la zone réservée il y a plus de quarante ans pour y construire l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Saisie par Aéroport du Grand-Ouest (AGO), la filiale du groupe Vinci qui a remporté la concession du chantier, d’un référé expulsion à l’encontre de onze familles, dont quatre agriculteurs, la justice a prononcé toutes les expulsions demandées. Les quatre fermes installées sur la zone d’aménagement différé (ZAD) sont expulsables immédiatement, y compris leur cheptel. En revanche, les familles bénéficient de deux mois de délai avant d’être contraintes de quitter leur domicile. Le juge dit avoir pris en compte la nécessité de trouver une nouvelle école aux enfants scolarisés, la trêve hivernale et le sort d’une personne âgée, Alphonse Fresneau (84 ans). Au total, en comptant les conjoints, les enfants et les connaissances participant aux indivisions des biens expropriés, une trentaine de personnes sont concernées. « La situation individuelle de chaque cas a été étudiée, notamment la présence d'enfants, conformément à la convention européenne des droits de l'homme et des droits de l'enfant », a précisé Pierre Gramaize. « Le cas particulier d'une personne âgée a été aussi étudié avec attention. »

 

Devant le tribunal de Nantes (©Reuters). Devant le tribunal de Nantes (©Reuters).

 

Seule bonne nouvelle pour les expulsés de Notre-Dame-des-Landes : le tribunal a débouté AGO des lourdes astreintes financières journalières (au moins 200 euros par jour et par dossier) qu’il réclamait à l’encontre des habitants expropriés. « Le principe de l'astreinte n'était pas justifié » car elle est « disproportionnée pour des familles qui ne disposent que de revenus modestes. » Pour Erwan Lemoigne, l’un des avocats des expulsés, c’est « une petite victoire. La justice a pris en compte une forme d’humanité et renvoie l’État à ses responsabilités : décider ou pas d’expulser les habitants par la force ». Il se réjouit aussi que le jugement reconnaisse la garantie du droit au logement comme supérieure au code de l’expropriation. Il constate enfin que le tribunal a condamné AGO aux frais de défense. C’est « une reconnaissance de la légitimité de l’opposition aux expulsions », analyse le défenseur.

Dans son jugement, le tribunal critique à mots à peine couverts l’indécision des pouvoirs publics quant à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes : « Le gouvernement a alterné les périodes de soutien à l’avancée active du projet avec des phases d’atermoiements », écrit-il. « Ainsi, après avoir été "mises en sommeil" pendant plusieurs années dans l’attente d’examen de recours devant la juridiction administrative, les procédures d’expropriation ont été réactivées pendant l’été 2015. » Ces contradictions et cette confusion entretenue font peser une lourde charge d’inquiétude et d’incertitude sur les paysans et habitants de la ZAD, qui vivent « sans savoir si un nouveau sursis interviendra pour quelques jours, quelques mois ou quelques années... », écrit-il. Le juge a souhaité également prendre en compte la « contestation virulente » du projet d’aéroport « dont les péripéties alimentent un débat national depuis de nombreuses années ». Il n’a en revanche pas retenu la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par les avocats des expulsés au nom du respect du droit au travail et du droit au logement. Les paysans et les habitants peuvent faire appel du jugement s’ils le souhaitent. Lundi après-midi, ils n’avaient pas pris de décision à ce sujet.

Le jugement a été rendu au tribunal de grande instance de Nantes, alors qu’environ 200 personnes s’étaient rassemblées à l’extérieur, en soutien aux expulsés. Elles étaient elles-mêmes cernées par seize cars de CRS, selon une personne présente sur place. Pour Dominique Fresneau, co-président de l’Acipa, l’association historique des opposants au projet d’aéroport, « la justice a mis l’État devant ses responsabilités ». Mais à ses yeux, le jugement est un coup dur : « Même si on savait qu’on n’avait pas de lendemains faciles sur la ZAD, ce n’est pas la même chose de vivre avec une décision d’expulsion au-dessus de la tête. »

À la suite de ce jugement, l’État peut décider d’expulser les cheptels bovins des éleveurs dès mardi 26 janvier. Concrètement, cela paraît fort improbable. Que ferait-il des bêtes ? Et l’accès à la zone leur serait difficile tant la mobilisation des militants, notamment paysans, est forte. Mais rien n’empêche que les pouvoirs publics tentent de lancer quelques travaux quelque part sur les presque 2 000 hectares de la ZAD. Car le calendrier est serré : le délai décidé par la justice avant la mise en œuvre des expulsions court jusqu’au 26 mars. À cette date, les travaux de construction sur la zone seront interdits car s’ouvre une période de grande sensibilité de plusieurs espèces protégées jusqu’à fin août. Dans la plus grande discrétion, l’État a attribué le marché de débroussaillage de la desserte de l’aéroport juste avant les fêtes de fin d'année, selon France Bleu Loire Océan et Presse Océan. La notification n’a pas été rendue publique. En décembre dernier, les naturalistes en lutte ont révélé avoir découvert cinq nouvelles espèces protégées non prises en compte dans la déclaration d’utilité publique. Le 27 janvier, un autre jugement d’expulsion est attendu : il concerne les militants qui occupent un bâtiment de la ZAD, la Noë verte, où ils se sont attelés au développement d’une conserverie.

Les réactions ont foisonné dès l’annonce du jugement en début d’après-midi lundi. Le nouveau président (LR) de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau, a tweeté : « Cette décision doit pousser l'État à sortir de l'ambiguïté en évacuant la #ZAD et en lançant les travaux à #NDDL ». Pour Ronan Dantec, sénateur EELV, « l'impossibilité d'engager des travaux avant l'automne doit permettre d'engager les études indépendantes #NDDL l'urgence doit être à l'apaisement ». Porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, a exprimé sa colère : « Le voilà le signe fort! La cohérence #COP21 passe donc par l'expulsion des paysans ». Pour la fondation Nicolas-Hulot, « les seuls travaux qui doivent reprendre sont ceux pour une démocratie participative », et pour 350.org « il y a un état de nécessité climatique qui nous impose de bloquer les projets destructeurs du climat, dont #NDDL fait partie ».

Dans un communiqué, EELV a déclaré : « Quelques semaines après la COP21, le Président de la République François Hollande doit abandonner officiellement ce projet aberrant afin d’envoyer un signal fort de la France au reste du monde sur la cause environnementale et climatique. » Pour François de Rugy, député (écologiste) de Loire-Atlantique : « L'absence d'astreinte financière est sans doute une façon de reconnaître qu'il n'y a aucune urgence pour #Vinci #NDDL ». France Nature Environnement s’est inquiétée pour sa part que ne se reproduise le drame de Sivens, où un jeune militant a été tué par un gendarme en 2014 : « Nous exprimons notre sincère soutien aux familles concernées par cette sévère décision. Elle prépare le pire. » Toute la journée, des dizaines et des dizaines de commentaires des opposants et des partisans de l’aéroport se sont exprimés sur Twitter. Des rassemblements devaient se tenir en soutien aux expulsés dans plusieurs villes (Nantes, Rennes, Paris, Toulouse, Strasbourg…). Une nouvelle journée de manifestation d’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit se tenir le 27 février.

Quelques heures plus tôt, le conseil régional des Pays de la Loire a voté à la majorité des voix de droite et du Front national un vœu demandant l’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Les élus socialistes se sont abstenus. Les écologistes ont voté contre. Mais selon Bruno Retailleau ce vœu ne représente pas « une notion d'immédiateté ».

Six mois après le rejet des derniers recours des opposants contre le projet d’aéroport (qui font toujours l’objet de procédures d’appel) par le tribunal administratif de Nantes, la situation n’a pas bougé : la justice renvoie une nouvelle fois le gouvernement à ses responsabilités. Plus aucun motif judiciaire ne peut empêcher le lancement des travaux. Une décision politique doit être prise : expulser par la force les occupants de la ZAD, au risque de causer des blessés ou même un mort, comme à Sivens. Ou décider de mettre fin à un projet d’aménagement décidé il y a 40 ans. Une petite délégation d’opposants a été reçue par un conseiller de Ségolène Royal vendredi dernier, sans décision à la clef. Interpellé presque tous les jours par les opposants au projet depuis le début de l’année, François Hollande n’a pour l’instant pas réagi publiquement. Pour une partie des militants écologistes, et potentiels électeurs de gauche, chaque nouveau jour de silence est un signe supplémentaire de mépris.

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 17:51

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Notre-Dame-des-Landes : le tribunal ordonne l’expulsion, la mobilisation se prépare

25 janvier 2016 / par Nicolas de La Casinière (Reporterre)
 


 
Notre-Dame-des-Landes : le tribunal ordonne l'expulsion, la mobilisation se prépare

Le juge des expropriations a tranché lundi 25 janvier : l’expulsion des paysans « historiques » de la ZAD est possible immédiatement. Tous les scénarios sont maintenant ouverts.

 

- Actualisation - Lundi 25 janvier 2015 - 15 h 12 - Le juge de l’expropriation du tribunal de grande instance de Nantes a rendu sa décision en début d’après-midi. Il confirme l’expulsion réclamée par une filiale de Vinci des derniers occupants « historiques » de la ZAD, mais sans l’assortir d’astreinte financière. Onze familles et quatre agriculteurs sont concernés par ces expulsions. Huit des onze familles se sont vues accorder un délai de deux mois, courant jusqu’au 26 mars, a ajouté le juge en annonçant sa décision. « L’évacuation peut commencer pour les exploitations agricoles » et pour les familles non concernées par le délai, a indiqué Pierre Gramaize, le juge de l’expropriation.


- Nantes, correspondance

Expulsion ou pas ? Avec astreinte financière imposée pour chaque jour de refus d’un départ volontaire ? Ce lundi 25 janvier, en début d’après midi, le juge aux expropriations rendra sa décision. Quatre agriculteurs « historiques » et onze familles qui ont refusé un accord à l’amiable sont concernées. L’audience a déjà eu lieu, le 13 janvier. Vinci, rappelant que c’est l’État qui lui tient la main, a demandé l’expulsion des paysans historiques opposants au projet, exploitants dans le périmètre de la ZAD. Pour ajouter à la pression et dépasser la seule autorisation d’expulsion, Vinci a demandé 200 euros d’astreinte par jour et par dossier, ce qui cumule à 1.000 euros par jour pour certains des paysans, relevant de plusieurs procédures conjointes pour leur ferme, des bâtiments agricoles, des terrains. Vinci a aussi demandé la mise sous séquestre de leurs biens s’ils n’obtempèrent pas, c’est-à-dire la confiscation de leurs tracteurs et troupeaux de vaches.

A ce stade, quels sont les scénarios possibles dans un calendrier balisé par plusieurs dates butoirs ? Du côté des promoteurs du projet, une certaine course contre la montre est engagée.

 

Expulser un peu beaucoup ou pas du tout ?

Plusieurs possibilités s’ouvraient au tribunal :

- Le juge des expropriations peut accorder à Vinci ce que la multinationale du BTP demande : expulsion et sanction financière pour chaque jour où les fermiers et les habitants refuseraient de partir d’eux-mêmes.
- Le juge peut minorer l’astreinte financière, ou se limiter à la décision d’expulsion, sans l’assortir d’une astreinte jour par jour. C’est ce qu’il a choisi.
- Il aurait pu suivre les arguments des avocats des paysans et des familles visés par la procédure, et juger qu’il n’y a pas d’urgence à ordonner le départ forcé.
- Il avait aussi la possibilité de donner un premier avis sur la recevabilité d’une question prioritaire de constitutionnalité, qu’ont demandé les avocats des paysans. Sa fonction ne l’autorise qu’à dire si oui ou non la question est « dépourvue de sérieux ». S’il décrétait que la question n’est pas dépourvue de sérieux, il ouvrirait de fait un délai de plusieurs mois, le parcours normal de ce questionnement imposant un autre examen préalable par la Cour de cassation, puis jugement par le Conseil constitutionnel. Il s’agit de savoir si l’expulsion ne bafoueraient pas d’autres droits inscrits dans la Constitution, droit au logement, droit au travail, voire des textes internationaux, comme la Convention universelle des droits de l’enfant.
- Enfin, « le magistrat peut encore se fonder sur la législation européenne et accorder un délai supplémentaire aux expulsables, ce que ne lui permet pas le droit français », avait souligné pendant l’audience du 13 janvier Erwann Le Moigne, l’un des avocats des paysans.

 

Les obstacles administratifs au début des travaux

Le climat entretenu par les promoteurs du projet est celui d’une urgence teintée d’exaspération : Vinci, le préfet, sans parler du lobby local favorable à ce projet, annoncent leur volonté d’aller vite. Mais s’ils vont devoir tenir compte de la résistance, déterminée, populaire, et du rapport de force, qui empêche l’arrivée d’engins de BTP, ils doivent aussi intégrer des empêchements légaux.

Il y a un calendrier de périodes où des travaux seraient illégaux, en tous cas contraires au droit.

 

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Dates possibles ou non, selon la législation, des travaux

La zone humide de Notre Dame des Landes a quelques atouts pour se protéger des bulldozers. On ne peut pas malmener les tritons et les campagnols amphibies à n’importe quelle époque de l’année.

A l’audience du 13 janvier, l’avocat de Vinci a revendiqué une urgence à intervenir sur place, et à effectuer ce que les textes appellent une « prise de possession » du terrain. « Tout retard de la prise de possession entraînerait au moins un an de retard pour le calendrier des travaux », avait soupiré Me Rajess Remdenie, en évoquant les entraves environnementales rappelées devant une autre audience, celle devant le tribunal administratif le 17 juillet dernier : interdiction d’abattre des arbres entre mars et juillet pour préserver la faune, interdiction de travaux sur les ruisseaux d’août à octobre, interdiction de combler des mares entre février et juin. « Pour les dates le comblement des mares étant impossible dès février, c’est déjà impossible. Pour les espèces protégées, Biotope, le bureau d’études faune et flore missionné par Vinci et le ministère de l’Ecologie, a dit le 10 mars, mais selon les Naturalistes en luttes, il faut tenir compte d’une marge d’erreur de dix jours, ce qui ramène la date butoir au 1er mars », explique à Reporterre Raphael Romi, avocat et professeur à la Faculté de droit de Nantes.

Si on se réfère au calendrier des travaux prévu par l’arrêté préfectoral du 20 décembre 2013 permettant d’accorder légalement une « dérogation aux interdictions de capture, d’enlèvement, de transport, de perturbation intentionnelle, de destruction de spécimens d’espèces protégées » et de destruction de leurs habitats, il est prévu un « calendrier des travaux sur les mares » à réaliser « en dehors de la période de reproduction des amphibiens et développement des juvéniles, entre le 1er juillet et le 10 février inclus ». L’arrêté précise aussi que « tout abattage d’arbres est interdit entre le 10 mars et le 15 juillet ».

- Télécharger l’arrêté préfectoral du 20 décembre 2013 :

PDF - 6.9 Mo
Contraintes administratives
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Forces de l’ordre devant le palais de justice de Nantes, le 13 janvier 2016

Lors du procès le 13 janvier dernier, Rajess Ramdenie, l’ avocat de Vinci, a plaidé l’urgence à faire place nette pour les travaux en rappelant que l’ordonnance d’expropriation du préfet date de janvier 2012. Sa validité est de cinq ans, et en janvier 2017, cette procédure sera caduque. Le Code de l’expropriation prévoit que les terrains qui ont fait l’objet d’une expropriation doivent « recevoir leur destination » dans les cinq ans, faute de quoi les anciens propriétaires peuvent demander la rétrocession des terres.

Cela obligerait à partir de janvier 2017, à reprendre de fond en comble la procédure, ordonnance d’expropriation, évaluation des biens, indemnisation, refus du chèque par les occupants expropriés, consignation des montants, avant d’envisager à nouveau une expulsion.

Autre obstacle administratif, la déclaration d’utilité publique (DUP) ; ..

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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21 janvier 2016 4 21 /01 /janvier /2016 16:30

 

Source : http://zad.nadir.org

 

 

Appel à soutien de l’équipe médic de la ZAD

mercredi 20 janvier 2016, par zadist

 

 

L’équipe médic de la ZAD s’organise pour que des espaces de soins existent et soient accessibles à tou-te-s dans des moments de confrontation. Face aux menaces d’expulsions on souhaiterait être prêt-e-s au plus vite. Lors de l’opération César en 2012, l’équipe médic a vu défiler des centaines de blessé-e-s plus ou moins graves : brûlures dues aux gaz lacrymogènes, entorses, hématomes dus aux coups de matraque et tirs de flashball, éclats de grenades dans le corps, etc. On peut se douter qu’en cas de nouvelles interventions policières, l’équipe médic sera confrontée à autant de blessures. Il nous est donc indispensable de pouvoir prendre en charge et soigner nos camarades dans de bonnes conditions. Pour ça on a besoin d’un coup de main, il y a plusieurs manières de nous aider :

 

1/ On cherche des lieux proches mais en dehors de la ZAD où accueillir des personnes blessées ayant besoin de rester quelques jours au chaud et au repos, idéalement dans un rayon de 30 km maximum. On cherche aussi des lieux collés ou à quelques km de la ZAD qui pourraient accueillir un espace medic, pour entreposer un peu de matériel médical, accueillir des personnes blessées et éventuellement pratiquer des soins. Dans l’idéal ce lieu aurait l’électricité et l’eau courante. Ça peut être une pièce, un garage isolé ou un bout de jardin où mettre une caravane et la connecter à l’électricité. Vous pouvez nous contacter à l’adresse equipemediczad@riseup.net equipemediczad@riseup.net pour des questions, plus de précisions par rapport à ces demandes.

 

2/ On aurait besoin de matériel non médical pour aménager les espaces médic :

Campingaz ou gazinières à bouteille

Jerricanes d’eau potable d’au moins 10 litres Chauffages électriques et à gaz

Pompes à eau électrique (de caravane, camping car, etc...)

Une tente militaire type Marabout de 20m² minimum

Si vous avez chez vous ces objets ou que vous connaissez des bons plans pour se les procurer (même si vous ne pouvez pas nous les amener rapidement), contactez-nous à l’adresse equipemediczad@riseup.net pour qu’on le sache.

En ce qui concerne la tente militaire, on a conscience que c’est un objet coûteux, que tout le monde n’a pas dans un coin de son grenier. On imaginait une possibilité, qui s’adresse plutôt à un comité de soutien ou autre collectif : organiser un événement de soutien pour récolter les fonds nécessaires à cet achat (surveillez le bon coin !). La liste du matériel médical dont on a besoin sera publiée plus tard.

 

3/ Si vous travaillez dans le secteur médical dans les environs de la ZAD et avez envie de donner un coup de main (soins, matériel, etc...) contactez-nous à l’adresse equipemediczad@riseup.net .

 

Merci de votre soutien.

 

 

Source : http://zad.nadir.org

 

 

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16 janvier 2016 6 16 /01 /janvier /2016 16:43

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Au cœur de la ZAD, «nouvelle Commune»
16 janvier 2016 | Par Jade Lindgaard
 
 

Alors que plusieurs responsables politiques appellent à évacuer de force la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, des occupants publient un livre pour expliquer leur mouvement et inciter à le poursuivre. L’ouvrage s’intitule Défendre la ZAD. Mediapart en publie des extraits.
 

Depuis 2009, la zone d’aménagement différé (ZAD) de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, est occupée par des opposants au projet. Elle est devenue une autre « ZAD » : la « zone à défendre ». Sur près de 2 000 hectares de champs, d’étangs, de forêt et de boue, quelques centaines de personnes y vivent, plus ou moins nombreuses, plus ou moins soudées, malgré l’humidité, la fragilité de leurs habitats (cabanes, yourtes, caravanes, tipis, granges réaménagées) et les tentatives d’expulsion par les gendarmes.

En novembre 2012, le gouvernement tente d’évacuer ce qui est devenu le plus grand squat à ciel ouvert de France — et vraisemblablement d’Europe. Un millier de policiers et militaires, d’innombrables bombes de gaz lacrymogène, les hélicoptères et les pelleteuses n’ont pas suffi pour déloger les habitants. Le terrain de combat se couvre de barricades, construites en pneus, troncs d’arbres, cagettes et vestiges de mobilier urbain.

 

Sur la ZAD, mai 2013 (JL). Sur la ZAD, mai 2013 (JL).

 

Les occupants apparaissent souvent masqués, se cachent derrière le pseudonyme collectif et « dégenré » de « Camille », entretiennent des relations hostiles avec la plupart des journalistes. Un mythe naît : la zone serait peuplée de « zadistes », spécimens jugés à part dans la « mouvance » de la gauche radicale, selon la terminologie policière.

Pour de nombreux responsables politiques, qui n’ont jamais mis les pieds sur la ZAD, ils se confondent avec les « black blocks », forment des groupuscules portés sur la violence, voire « l’ultra-violence » selon Bruno Retailleau, le président (Les Républicains) du conseil régional des Pays de la Loire, qui a fustigé les habitants de la zone pendant toute sa campagne électorale. Cette caricature, utilisée à des fins sécuritaires et répressives, prospère à droite comme à gauche, du moins dans les rangs des élus socialistes. Elle n’est pas seulement mensongère : elle fait aussi obstacle à la compréhension du mouvement divers, jeune, inventif et grandissant qui caractérise les occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes – qui a depuis essaimé en d’autres régions françaises : contre le barrage de Sivens, le Center Parc de Roybon, une aciérie dans le Morvan...

C’est pour contrer ces stéréotypes médiatiques et se raconter par soi-même que le collectif Mauvaise troupe publie aujourd’hui le livre Défendre la ZAD. Les auteurs de ce court texte (58 pages) habitent sur la zone ou participent à la lutte contre l’aéroport. Ils livrent le récit, très bien écrit, mêlant anecdotes, citations et comparaisons historiques de leur expérience de la ZAD, présentée comme une nouvelle Commune, un terreau d’expérimentations politiques, humaines et sociales.

 

 

« Qu’est-ce que ça veut dire de s’ancrer dans un territoire sans être chauvin ? Quel est le temps de construction d’une lutte ? Qu’est-ce qu’une communauté de lutte ? Nous avons eu envie de raconter une histoire du mouvement avec ses moments emblématiques », explique Marc, membre de la « mauvaise troupe » et habitant de la ZAD : l’opération César d’évacuation en 2012, l’appel à aider aux travaux agricoles de la ZAD en mai 2013 (« Sème ta ZAD »), la manifestation en tracto-vélo jusqu’au château de Versailles à la veille de la COP21 en novembre dernier. À ses yeux, « la ZAD redonne de l’espoir à plein de gens en montrant qu’il est possible de résister et d’inventer des formes de vie partagées, d’habiter différemment le monde ».

À la différence d’À nos amis du Comité invisible, texte théorique, Défendre la ZAD est avant tout le récit d’une lutte par ses acteurs. Le narrateur est pluriel, et incarné par un « nous » générique. « Il y a plein de figures dans ce récit : les habitants, les paysans du coin, les militants… », explique Marc. C’est le "nous" du mouvement. Ce n’est pas sa vérité. On ne va pas faire croire qu’on fait l’unanimité dans la région mais on a des liens soudés avec des gens du coin. »

 

En 2014, ce collectif avait publié Constellations, une somme sur une quinzaine d’années de lutte (CPE, sans-papiers, squats…). Ils annoncent pour mai un nouvel ouvrage, riche en témoignages, comparant les mouvements de la ZAD et l’opposition au train à grande vitesse italien, le TAV, dans le val de Suse. Défendre la ZAD est sorti dans l’urgence, à un moment où certains craignent que l’État ne tente une nouvelle évacuation forcée de la zone. Il se termine par un appel à occuper et défendre la ZAD « comme possibilité historique qui peut s’actualiser en mille autres endroits ».



Nous en publions trois extraits dans les pages suivantes.

Premier extrait : « Une communauté de lutte en train de naître »

Depuis ce 16 octobre au matin, face aux flics, il y a nous. Nous ne sommes d’abord pas nombreux, mais dès les premiers jours, nous sommes forts de l’ancrage de cette lutte et de ce qu’elle a d’ores et déjà permis de rencontres composites. Nous sommes des groupes d’« occupant.e.s » arrivés petit à petit depuis quelques années dans le bocage à l’appel d’un collectif d’« Habitants qui résistent ». Nous nous sommes attachés à ces terres en résistance, aux sentiers que l’on arpente à la recherche de mûres ou de champi- gnons, aux aventures, aux fêtes et aux chantiers collectifs. Nous nous démenons autour de nos cabanes et maisons avec des boucliers de fortune, du matériel de grimpe pour se percher à la cime des arbres, des pierres, des feux d’artifice et quelques bouteilles incendiaires pour contenir et repousser les assauts adverses, du citron pour se prémunir des gaz et des ordinateurs pour contrer la propagande médiatique. Nous ne cessons de courir, haletants, dans la boue, pour entraver les mouvements policiers, et disparaissons derrière les haies et bosquets qui nous sont devenus si familiers. Nous attendons des heures, sous la pluie battante, derrière des barricades qui s’embrasent à l’approche des troupes.

Nous sommes des habitant.e.s et des paysan.e.s de la zad pour lesquels partir d’ici a toujours été inconcevable. Malgré les pressions incessantes et la précarité d’un avenir incertain, nous avons résisté jusqu’ici pour ne pas perdre les jardins que l’on bichonne et les liens avec nos voisins, les fermes rythmées par les horaires de la traite et les joies qu’offrent les lumières lunatiques du bocage. Nous ne sommes pas directement visés par cette première tentative d’expulsion grâce à un accord arraché au terme d’une longue grève de la faim en 2012 et protégeant encore, provisoirement, les habitants légaux. Mais sans hésitation, nous ouvrons nos granges et nos maisons, comme autant de refuges et de bases logistiques depuis lesquelles résister ensemble.

 

Une barricade sur la ZAD (photo extraite de Défendre la ZAD). Une barricade sur la ZAD (photo extraite de Défendre la ZAD).
 

Nous sommes des alentours, militant e s chevronné e s, paysan.ne.s solidaires ou simples voisin.e.s que la situation a révoltés, abruptement. Nous nous retrouvons dans la grange de la Vacherit avec l’intime conviction d’avoir un rôle actif à jouer à ce moment-là. Nous avons pour armes et bagages des chaussettes sèches, des calicots, de quoi filmer l’expulsion et témoigner des violences policières, des stylos pour  rédiger des lettres courroucées et des tronçonneuses pour renforcer les barricades en sacrifiant quelques arbres. Parmi nous, beaucoup d’anciens sont encore portés par la mémoire des luttes acharnées dans la région, qui ont déjà coûté à la « puissance économique de la France » l’échec de trois projets de centrales nucléaires en 20 ans, à Plogoff, au Pellerin et au Carnet. Nous aussi, nous faisons face aux gendarmes, nos corps en travers de la route.
Nous sommes une communauté de lutte en train de naître.

Entre les flics et nous, nos barricades semblent d’abord de bien frêles édifices. Érigées à la hâte dans la nuit, elles sont faites de bric et de broc : vieilles carcasses de voitures, pneus usagés, bottes de foin et tout ce qui passe sous la main. Ce qu’elles matérialisent, avant tout, c’est une obstination qui grandit.

 

Notre première victoire, en ces jours sans fin, c’est d’avoir tenu le terrain coûte que coûte face à ce déploiement massif dont le seul objectif était de nous acculer à la fuite et au renoncement. Notre première victoire fut de nous défendre malgré tout, alors que, justement, rien ne laissait présager la victoire.

Rapidement, plusieurs bâtiments de la zad sont néanmoins réduits à l’état de ruines, emportées jusqu’à la dernière pierre dans des camions-bennes, comme pour nettoyer jusqu’aux fragments de nos souvenirs. Mais de nombreux autres, parmi ceux qui sont menacés, restent encore debout.

« Après la première semaine d’expulsion, il y a eu la première manif à Nantes et je devais faire le discours introductif, et je tremblais, et j’ai eu cette idée d’énumérer tous les noms des lieux qui avaient été expulsés ou qui résistaient encore, des lieux-dits mais aussi des noms inventés par le mouvement d’occupation : la bellich’, le Coin, la Gaité, les Planchettes, les 100 Chênes, le No Name, les Fosses noires, les Vraies rouges, le Far west... Pour moi ça exprimait la manière dont cette zone qu’ils disaient vide était au contraire pleinement en vie. » Jasmin, Naturaliste en lutte.

Nul ne peut prétendre être insensible à la peur, aux doutes et à la fragilité qui nous traversent en de telles circonstances. Mais il est un moment où éclot la certitude partagée que s’il existe la moindre chance – si infime soit-elle – de pouvoir peser sur la situation dans laquelle nous sommes pris, alors il faut la saisir. C’est cette certitude qui repousse les limites face au manque de sommeil, à l’humidité, à la boue et aux munitions policières. Il s’agit de relever la tête et d’accepter que résister, c’est toujours un coup de dés. En cet automne 2012, une fois les dés jetés, tout s’emballe.

Deuxième extrait : la ZAD s'auto-organise

Dans l’assemblée bimensuelle « Sème ta zad », dont l’idée est née des discussions passionnées entre occupant.e.s et paysan.e.s sur les barricades du Rosier à l’automne 2012, on discute de l’usage agricole des terres de la zone. On fait un point sur les potagers collectifs et sur leurs besoins en matériel et coups de main. On définit les parcelles libres d’usage qui seront dévolues aux cultures de plein champ, dont on attend quelques tonnes de patates et d’oignons. On se dispute sur la dépendance au pétrole de l’agriculture mécanisée ou sur l’exploitation des animaux.

On se dote d’une Coopérative d’Usure, Réparation, Casse, et éventuellement Utilisation de Matériel Agricole (la CURCUMA) qui prendra soin des tracteurs en fin de vie légués à la lutte. Le groupe « vaches » ou le groupe « céréales » mettent en place la rotation culturale entre blé, pâtures, sarrasin et fourrage. Un paysan qui refuse l’expropriation propose d’inclure certains de ses champs dans le cycle de rotation, tandis que des occupantes préparent l’expérimentation d’une culture de légumineuses avec des éleveurs bovins de COPAIN. Le résultat, à l’heure actuelle, c’est l’occupation collective et progressive de 220 ha. Un rendez-vous hebdomadaire, qui ressemble à s’y méprendre à un marché – si ce n’est que tout y est à prix libre : chacun donne ce qu’il peut et veut –, permet de mettre en partage une partie de la production agricole. Le reste sert notamment au ravitaillement d’autres luttes, de cantines populaires ou de squats de migrants dans la métropole nantaise.

 

Pendant Pendant "Sème ta ZAD", mai 2013 (JL).

 

D’innombrables autres expériences d’autonomie fleurissent, hors des logiques marchandes et gestionnaires. Ce qui était déjà en germe avant la période des expulsions a pris une nouvelle dimension. On voit apparaître un atelier de couture ou de réparation de vélos, une conserverie, une brasserie, une nouvelle boulangerie, un restauroulotte, une meunerie, un espace d’écriture et d’enregistrement de rap, une salle de danse et des cours d’autodéfense... On travaille à la réappropriation du soin avec des jardins de plantes médicinales et des formations médicales, notamment sur les premiers secours aux blessés par les armes de la police. On cherche à construire nos propres réseaux de communication, du site internet à la radio FM.

Un bulletin, qui regroupe rendez-vous, comptes rendus d’assemblées, récits et coups de gueule, est confectionné et distribué chaque semaine dans les soixante lieux de vie de la zone par des « facteurs » à pied ou à vélo. On explore des manières de faire la fête à mille lieues des clubs branchés et de l’industrie du divertissement : un festnoz pour inaugurer un hangar convoyé, malgré l’interdiction formelle de la Préfecture, depuis les confins du Finistère ; un banquet de 60 mètres linéaires dans la poussière des balles de blé lors d’une fête des battages ; des transes nocturnes dans une grange graffée, sur de la musique expérimentale ou envoûtés par la voix d’une cantatrice d’opéra...

On entretient nous-mêmes une partie des haies, des chemins, des réseaux électriques et des adductions d’eau, lors de grands chantiers collectifs plus ou moins réguliers. On multiplie les constructions, sans permis, ni plan local d’urbanisme, mais avec une inventivité architecturale certaine : à l’aide de matériaux de récup’, de terre, de paille ou de bois d’œuvre abattu et découpé sur place par une scierie mobile amie qui a traversé la France. On cherche sans relâche à s’accorder sur l’usage de ce qui est commun, à en élargir le champ et à densifier les liens qui nous tiennent.

Troisième extrait : « Quelque chose de la Commune »

Il y a dans ce qui se trame à la zad quelque chose de la commune. Quelque chose de la Commune de 1871, quand une irrépressible émotion collective saisit les habitants de Paris qui devinrent, derrière les barricades, les maîtres de leur vie quotidienne et de leur histoire, soulevant un immense espoir révolutionnaire et entraînant à leur suite des soulèvements dans de nombreuses autres villes. Quelque chose des communes du Moyen Âge qui parvinrent à s’arracher à l’emprise du pouvoir féodal et à défendre les communaux, ces terres, outils et ressources à l’usage partagé.

Quelque chose, aussi, de l’éphémère commune de Nantes en 1968, pendant laquelle ouvriers et étudiants occupèrent l’hôtel de ville, bloquèrent la région et organisèrent le ravitaillement des grévistes avec les paysans. Quelque chose qui, désormais, est à la fois le moyen et le sens de notre lutte, et que nous devons continuer à approfondir. Ces imaginaires sont de ceux qui viennent irriguer le bocage de Notre-Dame-des-Landes dans la quête d’un présent désirable et d’un futur possible.

Depuis le printemps 2013, nous ne cessons d’envisager l’avenir de la zad sans aéroport. De chantiers collectifs en assemblées, au fil des semailles et des récoltes, quelque chose est en train de naître de notre ancrage sur le territoire. On dresse un état des lieux du foncier. Il s’agit de construire parmi nous une compréhension partagée de la situation. À mesure qu’avancent les débats, on s’écarte d’une approche strictement agricole et juridique pour penser ensemble ce que seraient nos objectifs politiques en cas de victoire.
En novembre 2015, après plus d’un an de discussions dans tous les espaces d’organisation du mouvement, ses différentes composantes prennent ensemble un engagement décisif pour l’avenir. En voici les termes :

Une fois le projet d’aéroport abandonné, nous voulons :

1. Que les habitant.e.s, propriétaires ou locataires faisant l’objet d’une procédure d’expropriation ou d’expulsion puissent rester sur la zone et retrouver leurs droits.

2. Que les agriculteur.trice.s impacté.e.s, en lutte, ayant refusé de plier face à AGO-Vinci, puissent continuer de cultiver librement les terres dont ils.elles ont l’usage, recouvrir leurs droits et poursuivre leurs activités dans de bonnes conditions...

3. Que les nouveaux habitant-e-s venu-e-s occuper la zad pour prendre part à la lutte puissent rester sur la zone. Que ce qui s’est construit depuis 2007 dans le mouve- ment d’occupation en termes d’expérimentations agricoles hors cadre, d’habitat auto-construit ou d’habitat léger (cabanes, caravanes, yourtes, etc.), de formes de vie et de lutte, puisse se maintenir et se poursuivre.

4. Que les terres redistribuées chaque année par la chambre d’agriculture pour le compte d’AGO-Vinci sous la forme de baux précaires soient prises en charge par une entité issue du mouvement de lutte qui rassemblera toutes ses composantes. Que ce soit donc le mouvement anti-aéroport et non les institutions habituelles qui détermine l’usage de ces terres.

5. Que ces terres aillent à de nouvelles installations agricoles et non agricoles, officielles ou hors cadre, et non à l’agrandissement.

6. Que ces bases deviennent une réalité par notre détermination collective. Et nous porterons ensemble une attention à résoudre les éventuels conflits liés à leur mise en œuvre. Nous semons et construisons déjà un avenir sans aéroport dans la diversité et la cohésion.

C’est à nous tou.te.s, dès aujourd’hui, de le faire fleurir et de le défendre.

En cet automne 2015, il ne s’agit plus seulement de nous battre contre un projet d’aéroport, ni même contre son monde, mais aussi de défendre la possibilité d’une destinée commune sur ce bocage.

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  • Défendre la ZAD, par le collectif Mauvaise troupe, éditions de l'Éclat, 2016, 45 p., 3 €.

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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16 janvier 2016 6 16 /01 /janvier /2016 16:37

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

 

Menace d’expulsion

Notre-Dame-des-Landes : les blocages et rassemblements se multiplient

par

 

Après la grande manifestation de samedi 9 janvier, la mobilisation se poursuit à Nantes et ailleurs en France pour protester contre l’expulsion des habitants de Notre-Dame-des-Landes. Divers barrages filtrants et blocages de périphériques ont été organisés en début de semaine. Mardi matin dès 7h30, à Vannes dans le sud de la Bretagne, quatre tracteurs, une caravane et une quarantaine de manifestants se sont installés devant la préfecture dès 7h30. « Nous voulions montrer que nous restons mobilisés, dit Julien, paysan dans le coin. Nous avons discuté avec les passants, avec la presse, nous avons fait de la musique... tout s’est bien passé. » Plusieurs médias se sont déplacés et le rassemblement a dû lever le camp en fin de matinée, sous les injonctions policières.

 

 

En fin de journée, au sud de Rennes, une dizaine de tracteurs et une centaine de manifestants se sont installés sur le rond-point qui enjambe la rocade de la ville et débouche sur la route de Nantes. « Ils menacent la zad, on bloque tout », était-il écrit sur un des morceaux de béton qui borde le rond-point. La banderole du collectif des organisations professionnelles agricoles indignées par le projet d’aéroport (Copain), très mobilisé contre les expulsions qui menacent les paysans de la zad, était accrochée sur l’un des tracteurs présents. « L’objectif, c’est d’être vus, et de pouvoir expliquer à un maximum de gens ce qui est en train de se passer », détaille Joëlle, grand-mère retraitée et très active dans le mouvement d’opposition au projet d’aéroport.

 

Une vingtaine d’arrestations, des tracteurs confisqués

En fait de blocage, il s’agissait à Rennes d’un barrage filtrant : aux automobilistes disposés à parler, les opposants distribuaient des documents détaillant dix bonnes raisons de s’opposer à l’aéroport. « Beaucoup de gens connaissent la lutte, se réjouit une jeune femme. Certains nous félicitent même, et nous souhaitent bon courage. C’est un peu inattendu. » « Il y a aussi des gens furieux, relève Joëlle. Ils sont pressés, ils ont des rendez-vous, on les dérange. Je comprends. En même temps, si on est là aujourd’hui, c’est un peu pour déranger aussi. Des familles vont peut-être être expulsées de chez elles. Des paysans vont perdre leur outil de travail. C’est maintenant ou jamais ! » Le barrage a été levé vers 17h30, sans incidents.

 

 

En Loire atlantique, plusieurs opposants ont été arrêtés. 19 personnes ayant participé à la vaste opération escargot menée sur le périphérique nantais mardi matin ont été placées en garde à vue. Leur procès pour « délit d’entrave à la circulation » est fixé au 24 février. D’ici là leurs véhicules, placés en fourrière, ne peuvent être récupérés. La veille, trois paysans ont été arrêtés alors qu’ils rentraient chez eux pour la traite des vaches après avoir participé à des opérations escargots, barrages filtrants ou blocages ponctuels. Ils ont été placés en garde à vue, leurs tracteurs ont été saisis et emmenés sur plateau. Ils sont sortis vers 2h du matin, et ne peuvent pas, pour le moment, récupérer leurs tracteurs.

 

« Parmi les menacés d’expulsion, il y a mon père âgé de 88 ans »

« Nous dénonçons la volonté délibérée de provocation aux affrontements d’un dispositif policier très disproportionné et cherchant la confrontation », s’est indigné le collectif copain 44 [1]. Un important dispositif policier s’est également déployé mercredi matin, devant le tribunal de Nantes où se tient l’audience devant le juge des expropriations. Face à eux, près de 3000 opposants, venus soutenir les personnes menacées d’expulsion. « Parmi elles, il y a mon père, âgé de 88 ans. Il y a aussi des familles avec enfants. Si l’expulsion est prononcée immédiatement, ils pourraient devoir quitter leurs maisons avant le week-end. On ne laissera pas faire. On dressera des barricades s’il le faut », raconte Dominique Fresneau, co-président de l’Acipa, principale association opposée au projet [2]. Le délibéré sera rendu le 25 janvier prochain. D’ici là, diverses actions surprises sont envisagées. Et une grande manifestation de tracteurs et de vélos est prévue ce samedi 16 janvier à Rennes.

 

Notes

[1Copain 44 : Confédération paysanne 44, GAB 44, Civam Loire Atlantique, Manger Bio 44, Terroirs 44, Accueil Paysan.

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