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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 17:24

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

 

 

Bouilles Hebdo du 5 au 11 janvier 2015

Mis en avant

 

 

 

 

Toujours d’actualité, une lettre ouverte d’un occupant de longue date de la ZAD du Testet, adressée à Mme Lherm, maire de Lisle sur Tarn.

À lire, le Compte-Rendu de l’AG du collectif ZAD31, dans lequel on parle de la manifestation nationale du 21 février prochain et d’autres rendez-vous à venir.

Vendredi 9 :

  • Aujourd’hui se tient une réunion à la Préfectorale de Toulouse entre toutes les parties (ou presque !) concernées par le barrage de Sivens. On leur souhaite un bon travail sérieux, efficace et une bonne communication avec les médias de masse.
  • Nous publions le billet d’un Maire d’une commune d’un milier d’habitant en Haute-Garonne, qui s’adresse à sa population en évoquant – sans les nommer toutefois – les ZAD. On invite à lui répondre.
  • On nous alerte sur un point peu discuté du projet de loi Macron, son volet « environnemental ». En gros (les détails sur ce point sont à la fin de cet article des Moutons Enragés) : simplifier  les procédures (dérogation espèces protégées, défrichement,etc…) préliminaires à tout grand projet d’infrastructure…C’est les bétonneurs qui vont être contents ! Le but avoué : «  Accélérer et sécuriser les grands projets porteurs de croissance« …
  • Du nouveau sur la page de la chorale : Isa nous chante Garde la paix, ajout des accords de guitare. Voir aussi en fin d’article.

Jeudi 8 :

  • Carcenac dans la presse bourgeoise : « Selon le président PS, «les besoins en eau sont avérés» pour l’étiage et des petites exploitations de la vallée du Tescou » (DDM 7/1/15). Pour l’étiage, c’est du grand n’importe quoi : est-ce que la nature a attendu la CACG pour s’adapter aux baisses d’eau l’été ??? Pour les petites exploitations : ben y’a les retenues collinaires si c’était nécessaire de faire du maraîchage là où il n’y a pas d’eau et de refuser la technique de semis direct qui est pourtant plus efficace. Et Carcenac ne parle pas des magnas du maïs dans la plaine de Saint Nauphary, le berceau des fanatiques cupides de la FNSEA !
  • 5 copains et copines aujourd’hui au tribunal d’Albi !  N’hésitez à venir apporter votre soutien, à 14h au tribunal !

Mercredi 7 :

  • Sivens, il faut replanter (interview de Benoît Biteau, membre de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, Global Magazine, 6 jan 2015), une interview qui contredit le Collectif Testet sur le fait qu’il faille donner de l’eau aux agriculteurs pour faire du maïs irrigué.

Mardi 6 :

Lundi 5 :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 


 

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9 janvier 2015 5 09 /01 /janvier /2015 17:20

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Sivens : le ministère de l’Agriculture n’est pas favorable au barrage

Hervé Kempf (Reporterre)

vendredi 9 janvier 2015

 

 

 

Un document révélé par Reporterre atteste que le gouvernement ne soutient pas le projet de barrage de Sivens et envisage son abandon. Aujourd’hui 9 janvier, une réunion de discussion se tient à Toulouse sur le projet.



Le ministère de l’Agriculture, de l’agroalimentaire et des forêts (MAAF) ne soutient pas le projet de barrage de Sivens et envisage sérieusement son abandon : c’est ce que révèle un document exclusif dont Reporterre a obtenu copie. Il s’agit de la réunion du 22 décembre du Comité de direction du ministère, qui réunit les directeurs des différents branches de cette administration...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 17:51

 

 

Source : lantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

 

Bouilles Hebdo du 29 décembre au 4 janvier 2015

 

L‘année 2014 se termine. Tous les mensonges éhontés des pro-barrages se dégonflent (sur le projet, les soi-disant méfaits des zadistes, etc…), alors ils font monter la pression et menacent. Voir en réaction la lettre ouverte aux préfets du Tarn et Tarn et Garonne de la Conf’ Paysanne du Tarn. Et aussi les récents articles de presse (celui du Tarn Libre du 24/12 notamment).
Pour poursuivre sur ce point, une lettre ouverte d’un occupant de longue date de la ZAD du Testet, adressée à Mme Lherm, maire de Lisle sur Tarn. Très circonstanciée et précise, elle remet les points sur les « i ». A lire donc absolument.

 

Samedi 3 – Dimanche 4 : Chantier sur la Zad. Besoin de bras, de matos, de connaissances et d’énergie ! Pour commencer l’année en beauté, lançons un chantier de construction  afin de rendre la vie plus confortable sur la ZAD et relancer la dynamique d’occupation.
Apportons des outils, des matériaux de construction, des moyens de transport et le désir de construire ensemble. Nous aurons besoin de palettes, de fenêtres, de planches, de chevrons, de tissus, d’isolants, de tuyaux… Mais aussi de clous, de charnières. N’hésitez pas à amener des outils pour les chantiers.
Rendez-vous le samedi 3 janvier au matin pour se mettre d’accord sur ce qu’il y a faire en fonction des besoins et des forces disponibles.
Dimanche à 16h  à la Métairie :  débat-discussion autour des luttes contre les OGM avec des ami.e.s. suisses.
Et dimanche soir, comme nous aurons bien travaillé nous partagerons la galette des bouffons, que nous préférons à celle des rois.
Pour préparer ces journées, indiquer ce que vous pouvez mettre à disposition, ou commencer à organiser la récupération, vous pouvez téléphoner au 06 76 53 91 21.

Jeudi 1er :

2015

 

Mercredi 31 : Ce soir vous êtes tous invités à venir réveillonner avec nous sur la ZAD du Testet : à la Métairie (grand feu de joie, repas convivial) et/ou sur les plages californiennes (mix, bouffe, etc…). Par respect pour les riverains, merci d’éviter  de manoeuvrer sur les chemins privés donnant sur la route menant à la ZAD, de faire trop de bruit en vous déplaçant entre la ZAD et votre véhicule garé, etc… Respect pour tous et bonne fin d’année !

  • Pour Rémi Fraisses, Saint-Etienne, le 11 novembre 2014. Une chanson (A tous les enfants – Boris Vian, introduite par quelques phrases pour Rémi) de La Barricade, chorale libertaire de Saint-Etienne, qui s’est rendue devant le mairie le 10 déc pour Rémi Fraisse, et un discours de l’avocat des parents de Rémi Fraisse lu par un copain.

Mardi 30 :

Lundi 29 :

 


Reveillon california biche .zad testet

Swarzy, gouverneur de californie et les membres du f.i.s.t vous invitent a venir reveilloner sur les plages californiene, zad du testet.
nous tenons a cette occasion a adresser nos meilleur voeux a tout les acteurs de la lutte, pacifistes ou pas, vegans, carnistes. Grimpeurs,
clowns et activistes en tout genre.
une grosse pensée egalememt pour rémi, pour sa famille qui nous soutient
encore, pour Lara.
« California biche » 31 déc.zad du testet.  soirée mix, bouffe prix libre et bar cool price


Baziège (31)

Baziège (31)

 

Source : lantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

 

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26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 22:55

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

 

Bouilles Hebdo du 22 au 28 décembre 2014

Mis en avant

 

Rappel de l’AG des Bouilles du solstice : la ZAD est un lieu ouvert, où l’on circule librement, il n’y a pas de douane, pas de terreur. Si des personnes se sont fait refouler jeudi 18 décembre, c’était dans un contexte de manifestation menaçante de la FNSEA (qui ne défend pas les agriculteurs).

Mercredi 24 décembre 18h : attention, le cinéclub de Sivens se déplace exceptionnelement à Gaillac au squat « La Bazarrière » avec 2 vidéos de Carole Roussopoulos, subversives et d’humeur joyeuse. Poursuite  en soirée conviviale. Partage de repas strictement végétarien à partir de 18h30. Films à parti de 20h.

Lundi 22 :

Mardi 23 :

Vendredi 26 :

Dimanche 28 :  discussion autour des chantiers à mettre en place pour 2015,  à partir de 14 h, au moment de l’AG des Bouilles afin de mettre en commun nos idées, nos outils et de formuler nos besoins et nos disponibilités.
L’objectif est d’organiser un chantier collectif propre à faire la démonstration d’un mode de vie enviable, autonome et collectif… même lorsque les flics ne sont plus face à nous !

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

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21 décembre 2014 7 21 /12 /décembre /2014 18:19

Source : www.lemonde.fr

 

 

Sivens : le nouveau projet de barrage ne se fera pas sur le site prévu

Le Monde.fr | 19.12.2014 à 23h50 • Mis à jour le 20.12.2014 à 00h42 | Par Rémi Barroux

 
 
Deux scénarios sont envisagés pour remplacer le projet de barrage contesté à Sivens.

La concertation souhaitée par la ministre de l'écologie sur le très sensible dossier du barrage de Sivens, dans le Tarn, n'a pas abouti. Vendredi 19 décembre, en fin de journée, Ségolène Royal a expliqué au Monde qu'elle demandait aux deux experts auteurs du rapport, débattu dans le cadre de la mission de dialogue instaurée début novembre, de « retourner sur place dans les dix premiers jours de janvier pour compléter, peaufiner leur rapport ».

Ce nouveau travail devrait déboucher sur un rapport « définitif », mi-janvier. A ce moment, le conseil général, maître d'ouvrage, pourrait arrêter sa décision finale sur la nécessité et la forme que prendrait le système de retenue d'eau pour assurer l'irrigation dans la vallée du Tescou. Le projet retenu pourrait faire éventuellement l'objet d'une nouvelle enquête publique, mais très courte, insiste la ministre.

 

Lire : Barrage de Sivens : le projet peut-il s'arrêter ?

 

 DES « RETENUES » PLUTÔT QUE DES « BARRAGES »

 
Deux des cinq scénarios présentés initialement par les deux auteurs, Nicolas Forray et Pierre-Alain Roche du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), semblent avoir la faveur du ministère.

Une retenue – le mot « barrage » doit être évité pour ne pas évoquer des constructions trop importantes, souhaite-t-on au ministère car il est de plus marqué par les incidents dramatiques qui se sont soldés par la mort du jeune manifestant Rémi Fraisse le 25 octobre – serait construite quelque 300 mètres en amont du projet actuel. Sa capacité serait réduite de moitié, passant de 1,5 million de m3 à 750 000 m3. « Une partie de la zone humide serait préservée », écrivent les experts. Ce projet serait le moins onéreux et aurait un impact environnemental réduit selon eux. Il présenterait néanmoins l'inconvénient de relancer la construction d'un barrage sur le cours même du Tescou.

Ségolène Royal estime qu'il n'est pas possible de construire le nouveau projet au même endroit que le précédent. Ségolène Royal estime qu'il n'est pas possible de construire le nouveau projet au même endroit que le précédent. | MATHIEU PATTIER/SIPA/MATHIEU PATTIER/SIPA

Le deuxième scénario consiste dans la création de plusieurs retenues (deux ou trois a priori), latérales par rapport au cours du Tescou, « alimentées par pompage et réalimentant la rivière pour soutenir le niveau d'étiage et la compensation des prélèvements d'irrigation ».

La possibilité d'utiliser les très nombreuses retenues collinaires pour assurer les besoins en eau et l'alimentation de la rivière dans les périodes sèches a été évoquée. Compte tenu des réserves importantes que ces retenues représentent, estimées à 3 millions de m3, soit le double de ce que prévoyait le projet de barrage initial, et de leur utilisation partielle (60 à 100 %), ce système devrait être retenu en complément de la solution choisie. « Dès l'année prochaine, l'agence de l'eau pourrait acheter de l'eau dans les réserves existantes, celle qui n'est pas utilisée, pour pallier les manques en attendant la réalisation de ou des retenues décidées », estime la ministre.

« PAS POSSIBLE DE RECONSTRUIRE AU MÊME ENDROIT »

L'idée de transférer de l'eau du Tarn, voisin, jusqu'au Tescou a été écartée, notamment pour des raisons de coût. De même que l'édification d'une retenue, même réduite de moitié, sur les lieux mêmes du projet contesté. « Il n'est pas possible de reconstruire au même endroit, estime la ministre, il faut trouver un lieu moins impactant. » Autrement dit, il semble impossible de faire revenir les engins de chantier sur la zone où est mort le manifestant, zone toujours occupée par ceux que l'on nomme les zadistes, pour « zone à défendre » (ZAD).

« Il faut assurer l'émergence d'un projet qui soit accepté par les parties, qui puisse bénéficier du financement européen, tout en répondant aux besoins des agriculteurs », avance par ailleurs Mme Royal qui a essayé, jeudi et vendredi au ministère, de rapprocher des points de vue peu conciliables.

L'ÉVACUATION DE LA ZAD EXCLUE DANS L'IMMÉDIAT

Les fêtes de fin d'année devraient se dérouler sans que la situation sur le terrain n'évolue considérablement. Il reste cependant l'épineux problème de la ZAD et de ses occupants. Jeudi, une manifestation de plusieurs centaines d'agriculteurs favorables au barrage a tenté de s'approcher de la zone occupée. Pour eux et la FNSEA qui organisait l'initiative et qui dirige la chambre d'agriculture, invitée au ministère à Paris jeudi, il faut d'abord évacuer ce coin de la forêt de Sivens.

Lire le reportage : A Sivens, l'exaspération des agriculteurs

Pour les associations de défense de l'environnement, « les agriculteurs jouent la carte du pire, c'est le barrage ou rien, et s'ils restent sur cette position, le dialogue ne pourra pas reprendre », a expliqué au Monde, Ben Lefetey, du collectif Sauvegarde du Testet, à sa sortie du ministère, vendredi.

Ségolène Royal est bien consciente du blocage actuel. Mais espère encore que chaque partie pourra faire un petit pas en avant. « Les agriculteurs veulent avant tout que les besoins en eau soient satisfaits, quelle que soit la solution retenue et les anti-barrage sont conscients qu'il faut trouver une solution, résume-t-elle. Toutes les parties pourraient alors discuter du projet de territoire pour l'avenir de cette région, et de choix d'agriculture à faire. » Reste la ZAD. « Je peux comprendre l'exaspération des agriculteurs et des riverains de cette zone. Quand une solution sera trouvée, il faudra que les occupants partent », conclut Mme Royal.

Lire : Des ZAD, mais pour quoi faire ?


Source : www.lemonde.fr

 

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20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 22:53

 

Source : www.reporterre.net


 

Au Testet, les pro-barrages tentent l’opération « Manche de pioche » et menacent Reporterre

Grégoire Souchay (Reporterre)

vendredi 19 décembre 2014

 

 

 

Près de deux mois après la mort de Rémi Fraisse et la suspension du chantier du barrage de Sivens, les agriculteurs favorables au projet - mais venus d’un département voisin - se sont fait entendre jeudi. Approchant du site pour une opération « manche de pioche », ils ont menacé des journalistes indépendants, dont celui de Reporterre. A Paris, les discussions sont dans l’impasse.


- Lisle-sur-Tarn, reportage

Jeudi 18 décembre, à l’appel de la FDSEA du Tarn-et-Garonne, des agriculteurs de la région manifestaient « pour le barrage de Sivens ». Au matin, ceux-ci lançaient une première opération escargot depuis Saint-Nauphary (82) jusqu’au rond-point de Montgaillard, sur la route D999 reliant Gaillac à Montauban. Cette première action s’est conclue par des rejets de lisiers sur la voie publique.

Je les retrouve ce jeudi après-midi dans le Tarn, toujours sur la D999 à proximité de l’entrée de la zone du chantier du barrage de Sivens. L’objectif officiel : adresser un « coucou franc » aux zadistes. Nom de code de l’opération : "manche de pioche". Et à en juger par la détermination d’une partie d’entre eux, c’est pour en découdre que certains sont là. Un cortège de vingt tracteurs entame le blocage de la voie dans les deux sens. Mais chaque issue vers la zone du Testet est fermement gardée par bon nombre de camions de gardes mobiles et CRS, empêchant les pro-barrages d’avancer.

Je suis les conversations ici ou là. Je sens une certaine complicité entre les responsables policiers et les manifestants. Si quelques gardes mobiles sont déployés en cordon, aucune matraque, casque ou bouclier n’est sorti pour le moment.

Le lieutenant colonel Renier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn, présente la situation aux manifestants : « Vous ne pourrez pas aller à la maison forestière du fait d’un arrêté du Conseil général qui en interdit l’accès. Notre mission est de sécuriser et d’éviter tout affrontement direct. Vous pouvez manifester sur la route départementale, mais rentrer sur la zone, non. »

Fait étonnant, on ne trouve finalement dans le cortège que très peu d’agriculteurs du Tarn, l’essentiel des troupes étant venue du Tarn-et-Garonne. La phrase : « On a besoin d’eau, on a besoin d‘irriguer pour nourrir la planète », reprend le mantra répété par les tenants de l’agriculture productiviste. Côté agriculteurs, c’est Patrick Lombrail, de Saint-Nauphary qui prend en main l’organisation de l’action. « On veut juste aller chanter la Marseillaise à la maison forestière ». Négatif. Un groupe tente de passer par les bois pour aller sur la zone, il est bloqué sur la ligne de crête par les gendarmes mobiles, sans même un jet de lacrymogène.


- Patrick Lombrail, casquette sur la tête -

Les journalistes sont bousculés

Je n’en saurai pas beaucoup plus sur les motivations de ces agriculteurs car une partie de ceux-ci va tout bonnement m’empêcher de faire mon travail. Un collègue journaliste me met en garde : « Ne dis pas que tu viens de Reporterre, ça pourrait mal se passer ». Et justement, sous mes yeux, un photographe indépendant est pris à partie par un petit groupe d’agriculteurs survoltés : « Il est avec eux, c’est un zadiste ». Aussitôt, ils le poussent de l’autre côté de la route, le tenant à l’écart des cordons policiers. Ils lui prennent des mains son appareil photo et le bousculent violemment. Un gendarme arrive alors pour mettre le collègue « à l’abri », derrière les lignes des policiers.

Avec les confrères, nous photographions la scène et j’interroge les agriculteurs sur l’objectif de leur action. L’un des jeunes meneurs du groupe s’approche alors de moi et m’apostrophe en me tutoyant : « Eh, toi, tu travailles pour qui ? » Je réponds par une pirouette. « T’as une carte de journaliste ? » Je tente d’expliquer le principe fondamental de la précarité du métier et l’absence de carte faute de revenus suffisants. La tension monte un peu. « Et ton nom, c’est quoi ? » Je le lui donne, de bonne grâce. « Ecoute moi-bien. Je vais aller vérifier qui t’es vraiment. Et si t’es avec les zadistes, je te donne cinq minutes pour quitter les lieux. Sinon, ça va mal se passer pour toi ». Malaise. Quelques sourires se dessinent sur les visages des agriculteurs alentours, plus loin les collègues de la presse régionale assistent à la scène, dépités et impuissants. Un gendarme m’alpague : « Il vaut mieux pour vous que vous restiez derrière, avec nous ». Je me retrouve avec l’autre collègue photographe, entre deux camions de gendarmerie.

De loin, notre agresseur nous prend en photo et nous insulte. Mon collègue est plus vif à réagir que moi. Mais un responsable de la gendarmerie lui répond : « Ca va, on sait qui vous êtes. On sait ce que vous dites sur la police, qu’on est tous des fachos, etc. Je ne discute plus avec vous ». Faute d’agriculteur, j’entame la discussion avec un garde-mobile à mes côtés : « Faire des alternatives, tout ça, je comprends, mais pourquoi faut-il que les zadistes soient justement venus se mettre là où il y a un chantier ? » m’interroge-t-il. Un autre policier revient avec l’appareil photo volé au photographe, désormais sans pellicule et ne fonctionnant plus.

Finalement, au bout d’une demi-heure, nous sommes exfiltrés jusqu’à nos voitures. « Cours, cours, cours, dégage ! » me lance goguenard le provocateur de loin. Un vieil agriculteur ajoute à mon intention « Vraiment, vous avez vu cette gueule de navet ? » Le reportage s’arrêtera là. Je quitte les lieux sans retourner sur la ZAD, par crainte d’éventuelles rondes nocturnes déplaisantes. Mi-septembre, des voitures isolées furent déjà prises à partie dans la nuit par des milices postées sur les routes aux alentours de la zone. Celles-ci menacèrent et même agressèrent physiquement des personnes soupçonnées de sympathie pour la ZAD.

Violences et provocations répétées des pro-barrage

L’incident du jour, mené par une minorité de manifestants, est symptomatique d’un état d’esprit toujours présent sur la zone. Aux tags des opposants « aux ZAD citoyens », les pro-barrages répondent désormais « écolo au pouvoir = guerre civile » ou « zadiste = jihadiste ». Ben Lefetey, porte parole du Collectif Testet, pourtant non impliqué dans l’occupation des lieux, a vu sa maison taguée elle aussi : « Ici vit Ben Laden ». Et je me souviens que le 23 janvier 2014, le tout premier acte de violence qu’a connu le Testet avait été causé par des groupes cagoulés pro-barrage qui avaient attaqué à coup de batte de baseball la ferme de la Métairie Neuve et l’avait rendue inhabitable pendant plusieurs semaines....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 22:14

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com


 

 

Déclaration d’habitantEs de la ZAD du Testet le 17 décembre 2014

Après le meurtre d’un frère le 26 octobre, nous occupantEs de la zone à défendre du Testet, avons oeuvré pour ramener la vie et la beauté dans la vallée. ConscientEs des impasses dans lesquelles nous enfonce la classe politique – climat, mort des territoires, éclatement social – nous voulons expérimenter des nouvelles formes de faire et vivre ensemble. Assemblées populaires, éco-construction, jardin collectif, blés paysans en agroforesterie, travail en association avec les animaux, auto-média, chorale, etc. font de la ZAD un lieu d’échange et d’apprentissage oeuvrant à se libérer des relations marchandes et de la bureaucratie. Notre démarche n’est pas centrée sur nous-mêmes mais ouverte vers le territoire, pour preuve toutes les solidarités tissées avec les habitantEs et paysans locaux ou encore la ré-appropriation de l’espace public sur les marchés du coin pour ouvrir le débat. Nous allons continuer à occuper partager et faire vivre cet espace et le territoire alentour. En 2015, nous organiserons une semaine d’échange de savoir et savoir-faire traditionnels, créerons les conditions pour la réhabilitation de la zone humide, imaginerons et planterons une forêt comestible, et développerons une coopérative d’entre-aide paysanne. Pour que vive la ZAD du Testet comme Zone d’Autonomie Définitive et comme espace commun porteur d’espoir.

17 décembre 2014 – Des habitantEs de la ZAD du Testet

[Lundi 15 décembre 2014] Infos/actus

 

STOP avec les fringues et la vaisselle ! Désolé du ton un peu abrupt, mais on a plus de place sur la ZAD pour stocker ces surplus.

-Une nouvelle ZAD à Ste Colombe en Bruilhois (Lot et Garonne), près d’Agen, longue vie à elle et bon courage aux copains-copines ! Et un petit point récent concernant le projet d’incinérateur à Echillais

-Boycottons les grandes surfaces et Leclerc Gaillac en particulier !!!

- ANNULÉ ! Mardi 16 : RV 14h au tribunal de Toulouse, à la chambre des comparutions immédiates où comparaissent deux personnes arrêtées à l amanif du 22 novembre et une troisième lors de la manif du 1er novembre.

-Mercredi 17 à 18h sur la ZAD : projection de l’An 01, chapiteau rectangulaire (merci au PC pour le prêt !)

- Jeudi 18 décembre 2014 à 14h : Tribunal Correctionnel d’Albi, Rassemblement pour la comparution d’un camarade accusé de « violences sur agent des forces de l’ordre » lors de la 1ère expulsion de la Bouillonnante en février 2014.

- Vendredi 19 décembre 2014 à 14h : Palais de Justice à Toulouse, Rassemblement pour la comparution de deux personnes : l’une accusée de « manifestation illégale et attroupement armé« , l’autre accusée de « attroupement armé et violence sans ITT« , en date du 22 novembre 2014.

- Samedi 20 décembre à la ZIC du Mirail : avant le grand départ pour les fêtes de Noël, quoi de mieux que de se retrouver au sein de notre Fac, pour célébrer dignement les fêtes à notre manière !  Un soutien aussi à la ZIC, et à la grève ! Au programme : *Enfant de lutte * Les Bons, la Belle, et le Criant *Ghaz carbonique * HK & les Saltimbanks (officiel) en acoustique *La petit fumée
Buvette (bière artisanale, jus de fruit bio…). Entrée à prix libre !!!!!

De nouveaux articles, dans le Monde notamment, en page revue de presse…et n’oubliez pas de consulter la page Agenda !

On reçoit des textes , pétitions, liens et articles en lien avec notre lutte :

-Suite à notre diatribe sur FacedeBouc, on nous conseille thechangebook.org, un réseau autogéré et en plus sans pub. Une page sur le Testet y existe déjà.

-Un documentaire pour balayer le vieux monde : http://fr.ulule.com/film-demokratia/ [ATTENTION : on ne le dira jamais assez, Étienne Chouard est très faible vis-à-vis des nationalistes, très très faible vis-à-vis du système technologique ; il pourrait très bien se satisfaire de mettre Le Pen / Soral au pouvoir et les laisser développer le programme Désertec par exemple (panos solaires au Sahara pour alimenter l’Europe en élec)]

-Une émission de radio toute fraiche (sur Vos gueules les mouettes).

-Une autre émission de radio, « la demi-heure radio-active », animée par le Collectif Antinucléaire 13 sur Radio Galère : « Sivens 26/10 : un tué« 

-Une nouvelle chanson pour Rémi (sur l’air d’un laridé de Bretagne )

Gaillac : "pour Rémi, ni oubli ni pardon, Estat francés assassin !"

Gaillac : « pour Rémi, ni oubli ni pardon, Estat francés assassin ! »

 

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

 

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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 18:27

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 

Il n'y aura pas de barrage !

 

 

 

[Lundi et Mardi 8-9 décembre] Info et Actualités

 

Encore un super week end sur la ZAD, cloturé de fort belle manière par la conférence de Pièces et Main d’Oeuvre. Merci à tous, photos sous peu ! 

Il se passe tellement de choses au Testet qu’on a à peine eu le temps de vous raconter Zème ta ZAD la semaine dernière…voici un petit topo avec photos ! Et aussi deux autres photos ci-dessous :

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Pour le reste, voir ci-dessous et pensez à la page Agenda et à la page Revue de presse, que l’on alimente à nouveau ! La page Legal permet de suivre les procès en cours (c’est la saison).

A noter, quelques menus besoins pour le Fort ! Et ce mercredi, l’opération information/sensibilisation et collecte a lieu  dans le magasin « La Vie Claire » de Montauban, toute la journée de mercredi 10.

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Encore des réactions à propose du rapport de l’Inspection Générale de la Gendarmerie Nationale commandé par Cazeneuve à propos des opérations maintien de l’ordre à Sivens :

Quant à l’enquête citoyenne de la ligue des droits de l’homme, un premier rapport est attendu en mars prochain. Un article du Tarn Libre fait le point là-dessus.


Insurrection en Grèce : voici qques infos à mettre en regard avec le silence assourdissant des média nationaux…faut dire que c’est un mauvais exemple à suivre !
Athènes est sur un volcan : plein d’infos sur le site Ne vivons plus comme des esclaves. On a aussi reçu un lien vers une vidéo.


Stop Sivens sur Planete Amazone

Stop Sivens sur Planete Amazone

Barrage de Belo Monte, barrage de Tapajos (EDF), barrage de Sivens : même combat !

Ils défendaient la forêt, ils ont été assassinés. A Lima, leurs femmes témoignent (Reporterre).

Sur un sujet très voisin, des news de la Caravana Climatica, qui fait le tour des GPI en Amérique du Sud et qui a des pbs en ce moment…

 

 

 

-On reçoit des textes , liens et articles en lien avec notre lutte :

-Manifs à soutenir :

 

« Quand une multitude de petites gens dans une multitude de petits lieux changent une mutitude de petites choses, ils peuvent changer la face du monde  » F. Nietzsche

 

 

Source : tantquilyauradesbouilles.wordpress.com

 

 


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9 décembre 2014 2 09 /12 /décembre /2014 18:03

 

Source : www.reporterre.net


 

À la ZAD du Testet, on n’oublie pas l’essentiel : on sème

Grégory Souchay (Reporterre)

lundi 8 décembre 2014

 

 

 

Libérés de la menace policière et des bulldozers, les occupants de la zone humide du Testet ne ménagent pas leurs efforts pour faire revivre les lieux. Si la saison se prête plus à la construction de cabanes et de maisons en vue de passer l’hiver au chaud, certains préparent la production agricole.


- Toulouse, correspondance

Petof raconte : « On avait déjà fait des buttes de permaculture au printemps dernier mais avec la présence policière constante ces derniers mois, elles avaient été abandonnées ». C’est avec la manifestation du dimanche 2 novembre, pacifique et apaisée en hommage à Rémi, qu’a démarré la replantation de la zone. Ce jour-là circulent des plants de groseilles, cassis, framboises et pommiers pour former une haie délimitant les 600 mètres carrés d’espace agricole.

Produire pour alimenter la boulangerie

Helios coordonne les activités jardinières sur la zone. « Je faisais du woofing, pour apprendre le métier chez des professionnels. Pour l’instant, ici, c’est surtout des coups de main ponctuels ». Mais les projets sont déjà là : « On prépare les buttes pour des plantations au printemps. Et puis on est en train d’imaginer une organisation en agroforesterie où les arbres cohabitent avec des cultures ».

Pour ces activités, ils bénéficient du soutien du collectif La Fontié, une ferme communautaire gérée en SCI, située à proximité de Graulhet, déjà rencontrée lors de la transhumance des moutons qui avait précédé le rassemblement du 25 octobre.

L’objectif global c’est de « planter des variétés de blé ancien à la volée, puis travailler la terre en traction animale et utiliser cette production pour alimenter la boulangerie qui existe déjà sur la zone ». Le jardin est situé sur les parcelles attenantes à la Métairie Neuve, ce qui l’exclut de la zone du chantier et le préserve d’hypothétiques expulsions.

Mais la question centrale reste l’usage de l’eau. Comme pour tout, le sujet est ici mis en discussion. Helios admet « ne pas avoir de problème à utiliser de l’eau de la source pour alimenter des cultures vivrières. Mais la question fait toujours débat. » La veille, en assemblée générale, certains critiquaient cette vision, proposant plutôt « d’utiliser l’espace comme terrain d’expérimentation pour des pratiques agricoles sans irrigation ».

Créer des liens avec l’extérieur

Mais l’objectif est également de créer des ponts avec l’extérieur, à commencer par les agriculteurs alentours...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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3 décembre 2014 3 03 /12 /décembre /2014 15:35

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Sivens : l'inspection de la gendarmerie dédouane les gendarmes

|  Par Louise Fessard

 

 

 

Les forces de l'ordre « ont rempli leur mission avec professionnalisme et retenue », salue l'inspection générale de la gendarmerie nationale dans un rapport sur le maintien de l'ordre à Sivens depuis fin août 2014. Aucune faute professionnelle n'est retenue dans les événements qui ont causé la mort du jeune homme. Tout juste l'inspection générale concède-t-elle « deux cas de manquements à la déontologie » sur des événements annexes : le jet d'une grenade dans une caravane occupée par des zadistes, qui a grièvement blessé une personne à la main, et un manifestant au sol roué de coups de pied par un gendarme.

 

L'enquête administrative confiée à l'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), après la mort la nuit du 25 octobre de Rémi Fraisse à Sivens, a dédouané les gendarmes, mardi 2 décembre, de toute « faute professionnelle ». C’est bien un gendarme mobile qui a lancé la grenade offensive qui a tué le jeune manifestant, mais, selon cette enquête interne, il a agi de façon on ne peut plus réglementaire, après avertissement. « L'enquête administrative ne fait pas ressortir de manquement aux règles juridiques et déontologiques et aux techniques enseignées au maintien de l’ordre », conclut l’IGGN.

 

Rémi Fraisse (DR) 
Rémi Fraisse (DR)

Selon son rapport, les grenades et autres armes ont été utilisées conformément à la loi qui autorise les forces de l’ordre à en faire usage en cas de « violences contre la force publique ou impossibilité de défendre autrement le terrain qu'elle occupe ». L’IGGN avait pour mission de se pencher sur les modalités des opérations de maintien de l'ordre sur le chantier du barrage, le respect des procédures et de la déontologie depuis fin août 2014. Seuls des représentants des forces de l'ordre et de la préfecture ont été entendus : préfet du Tarn et son directeur de cabinet, ainsi que des gendarmes du Tarn, de la gendarmerie mobile de Limoges, de La Réole ainsi qu'un officier de la CRS 20 de Limoges. Sollicité, Ben Lefetey, le porte-parole du collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, n'a pas répondu selon l'IGGN.

 

 

  • La nuit du 25 au 26 octobre

Le journal de bord du Groupement tactique gendarmerie (GTG) révélé par Mediapart montrait que dès la mort du jeune manifestant, les gendarmes mobiles avaient immédiatement fait le lien avec le tir d’une grenade offensive (depuis interdites par Bernard Cazeneuve). Les gendarmes mobiles y ont écrit à 1 h 45 : « Un opposant blessé par OF », c’est-à-dire une grenade offensive. À 1 h 59, le journal du GTG indique : « Opposant blessé serait décédé. Hémorragie externe au niveau du cou. » Mais ce journal, pourtant sans équivoque, est délibérément ignoré par l’IGGN qui a reconstitué la chronologie de la nuit du 25 au 26 octobre uniquement à partir des films enregistrés par l’escadron de gendarmerie mobile de La Réole, ainsi que des enregistrements de ses échanges téléphoniques avec le Centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) du Tarn. Auditionné le 2 décembre par la commission des lois de l'Assemblée nationale, le chef de l'IGGN, le général Pierre Renault, a expliqué préférer se baser sur des enregistrements sonores où « on entend les voix » « plutôt que de se fier à des écrits qui, parfois, le sont en des termes sibyllins voire flous ».

Au moment de la mort de Rémi Fraisse, c’est un escadron de 72 gendarmes mobiles – « l’effectif minimum concevable » selon Pierre Renault – qui fait face à « une centaine » de manifestants sur la base de vie du chantier, entourée de douves et de grillages. Cet escadron, venu de La Réole (Gironde), connaît bien le site puisqu’il est « sur zone depuis le 16 octobre » et a déjà « tenu le site la nuit précédente ». À 0 h 25, « 50 à 70 manifestants recommencent à envoyer des projectiles sur les forces de l'ordre ». Le niveau de violence s'accroît alors  « rapidement ». Mais le rapport de l’IGGN confirme qu’aucun gendarme mobile ne sera blessé cette nuit-là. En revanche, deux gendarmes et six CRS (dont deux grièvement et deux contusionnés) ont été blessés dans l’après-midi.

À 0 h 49, les premières grenades lacrymogènes sont tirées, suivies à 1 h 03 de grenades explosives, GLI F4 (mixtes lacrymogènes-effet de souffle) et OF F1 (offensives). Au total, « 237 grenades lacrymogènes, 41 balles de défense, 38 grenades F4 et 23 grenades offensives » sont tirées par les gendarmes mobiles entre 0 h 20 et 3 h 27 du matin. Suite à un tir de lanceur de balle de défense (LBD 40), une première manifestante tombe au sol et est secourue. « Il s'avère que c'est une jeune femme qui n'est pas blessée et qui est laissée libre de rejoindre les rangs des manifestants », assure le rapport.

Vers 1 h 40, les opposants auraient reçu des renforts. Puis c’est au tour de Rémi Fraisse de tomber, mortellement touché. Le maréchal des logis chef J. repère à « une quinzaine de mètres » « un groupe de manifestants hostiles, équipés de casques et de boucliers, qui lance des projectiles, suivi d'un autre groupe plus important qui occupe le terrain ». Ce groupe serait « dirigé par un homme dont on entend les ordres ». Après avoir utilisé ses jumelles de vision nocturne et effectué un avertissement, le gendarme « lance sa grenade (offensive, ndlr) dans le secteur préalablement identifié et réputé inoccupé, par un mouvement de lancer en cloche » au-dessus du grillage de 1,80 m.

Lors de son audition, un major du même peloton a reconnu avoir aperçu un manifestant tomber au sol après la détonation. Mais « il n'est pas en mesure de faire la relation entre les deux situations », assure le rapport. « Une masse sombre à terre » est signalée quelques instants plus tard. À 1 h 45, des gendarmes sont chargés de ramener le manifestant pour le secourir, « sous les jets de projectiles ». Dans un fourgon, un secouriste « lui prodigue les premiers soins dont un massage cardiaque. Il est interrompu par la découverte d'une plaie importante dans le haut du dos ». À 1 h 51, le commandant du dispositif appelle le Centre d'opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG) du Tarn sans préciser « que la victime est déjà décédée » ni donner « aucune précision sur l'origine des blessures ». À 1 h 53, le même commandant signale la mort de Rémi Fraisse ainsi que « la concomitance avec un tir de LBD et un lancer de grenade offensive ». « À ce moment, il ne s'agit que de supputations », insiste le rapport de l’IGGN.

À 4 h 12 du matin, « un premier examen sommaire du corps » a lieu dans le véhicule des pompiers par un médecin légiste, puis de façon plus approfondie à 5 heures du matin à la maison funéraire. « Cet examen ne permet pas plus que le premier de lier la blessure mortelle aux effets d'une grenade offensive », selon l’IGGN. Selon qui seuls les résultats des analyses le mardi 28 octobre permettront de lever le doute sur l’origine de la mort du jeune manifestant.

  • La transmission de l’information

On constate que, dans la nuit du 25 au 26 octobre, l’autorité judiciaire sera la dernière à être alertée des faits. Un premier message sur la boîte vocale du parquet d'Albi a bien été laissé à 2 heures. Mais ce n’est qu’à 2 h 42 que les gendarmes parviennent à joindre le substitut de permanence, juste avant que les enquêteurs et les techniciens de la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse arrivent à Sivens  – « peu avant 3 heures ».

Entre-temps, le cabinet du préfet du Tarn a, lui, été alerté dès 2 h 08 « sans indiquer la cause de la mort, en l'absence de renseignements précis ». À 2 h 23, le téléphone sonne à la permanence du cabinet du ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve pour annoncer « la découverte du corps d’un opposant à Sivens dans des circonstances non établies ».

Arrivé à Sivens au petit matin avant que ses troupes lèvent le camp, « le commandant en second de la région de gendarmerie Midi-Pyrénées évoque le fait que le jet d’une grenade offensive par un gendarme mobile et la chute à terre d’un opposant ont eu lieu dans un temps proche ». La brève envoyée au cabinet du ministre de l’intérieur à 4 h 29 du matin est encore plus « prudente » : « Ce document confirme le décès d’un opposant lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, sans pouvoir affirmer que la mort est imputable au lancer d'une grenade offensive. » Pourquoi cette retenue d’information ? L’IGGN y va au culot de sa petite leçon de journalisme : « Il est en effet indispensable de transmettre un renseignement consolidé après recoupement des différentes informations obtenues du terrain mais aussi des services de permanence des autres ministères et administrations. L'expérience prouve que la transmission d'une information sans vérification préalable présente un risque élevé de démenti ultérieur. »

« Imaginons l’effet que peut avoir l’information qu’un manifestant a été tué par une grenade offensive sans qu’elle soit recoupée », s’est exclamé le général Pierre Renault devant les députés le 2 décembre. C’est donc par un louable souci d’éviter toute « désinformation » – selon l’expression du général – que les gendarmes ont sous-informé... À 9 h 55, la préfecture du Tarn indiquera dans un communiqué validé par le cabinet du ministère de l’intérieur que « le corps d’un homme a été découvert dans la nuit de samedi à dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) ». Sans plus de détails, comme s’il s’agissait d’une découverte fortuite. Cet élément de langage sera repris en fin de journée, à 19 h 40, par un communiqué du ministère de l’intérieur : « Le corps d’un jeune homme a été découvert vers 2 h 00. Les secours ont malheureusement constaté son décès. »

  • La décision de positionner des forces de l’ordre pour le rassemblement du 25 octobre

C’est l’un des points les plus controversés car il n’y avait plus rien à protéger sur le chantier, les engins ayant été retirés dès le 23 octobre comme le confirme le rapport. Mais suite à l’incendie de l’Algéco et du générateur laissés sur place, le commandant de la gendarmerie du Tarn et le directeur de cabinet du préfet décident de « protéger la base vie du chantier jusqu'au lundi 27 matin par une présence permanente de forces de l'ordre ». Le rapport liste quatre raisons, dont la dernière semble la plus importante :

« – la protection du site ne peut être assurée par les vigiles seuls en cas d'agression ;


– les organisateurs de la manifestation sont dans l'incapacité de tenir leur engagement de rester à l'écart de la base vie ;

– la présence d'un EGM (escadron de gendarmerie mobile) sur zone permet de s'interposer en cas de contre-manifestation par les riverains et agriculteurs favorables au projet, pour éviter des faits de violence graves ;


– enfin, la reprise des travaux le lundi matin impose de ne pas laisser les opposants les plus déterminés occuper et piéger le site et ses accès, sauf à devoir conduire des opérations de grande envergure le 27 octobre au matin pour dégager les axes routiers et reprendre le contrôle du site. Or ces opérations comporteraient un risque important d'incidents et mettraient en jeu la sécurité des manifestants présents sur le site et des gendarmes. »

Bref, il ne fallait surtout pas retarder les travaux du barrage et laisser un nouveau Notre-Dame-des-Landes s’installer. C’est tout de suite l’escalade. Dès le vendredi 24 au soir, l’escadron de gendarmerie mobile de La Réole utilise « 68 grenades CM6 lacrymogènes, 38 grenades F4 mixtes explosives/lacrymogènes, 17 grenades offensives et 27 cartouches pour lanceurs de balles de défense » pour « se maintenir sur le site afin d'éviter sa prise de contrôle par les radicaux ». Ceux-ci sont décrits comme « équipés de protections (casques, masques, boucliers) et qui emploient des projectiles de toutes sortes (cailloux lancés à l'aide de frondes et de lance-pierres puissants aux montants plantés en terre, mortier artisanal, cocktails incendiaires) ».

Malgré cela, CRS et gendarmes mobiles sont de retour le lendemain. Le commandant du GTG a alors pour « mission d'assurer la protection des engins à Montans et de la base vie du chantier (…) sauf s'il estime que la situation devient intenable pour la sécurité de la force mobile ». Pourquoi ne pas s’être retiré dans la nuit comme il en avait reçu la consigne s’il estimait « que la sécurité de ses hommes (était) menacée » ? Selon l’IGGN, le lieutenant-colonel aurait jugé « qu'une manœuvre de désengagement à courte distance des manifestants et sous leurs jets de projectiles ferait courir davantage de risques aux gendarmes que le maintien sur place ».

Sur PV, ce même commandant du GTG, entendu comme témoin dès le 26 octobre à 4 h 30 du matin, avait évoqué des consignes « d’extrême fermeté » de la part du « préfet du Tarn, par l'intermédiaire du commandant de groupement ». Le rapport de l’IGGN passe complètement sous silence ce point et ne parle que de consignes d’« apaisement ».

  •  Une enquête entravée ?

Le dimanche 26 octobre, le procureur d’Albi avait déploré que les enquêteurs n’aient pu accéder au site en raison de « l’hostilité » des opposants. En fait, d’après le rapport de l’IGGN, il semble qu’ils n’aient même pas tenté d’y retourner. « Tout déplacement sur les lieux risque d'être interprété comme une provocation de la part des forces de l'ordre et comporte des risques pour la sécurité des personnels », indique le rapport.

  • Deux mois d’affrontement

Le rapport décrit une « montée brutale en violence de l'opposition au projet à compter du 25 août 2014 ». Celle-ci coïncide avec les travaux préparatoires au début du déboisement (1er septembre) et la prise de fonction de l’actuel préfet du Tarn, juste après celle d’un nouveau commandant de groupement de gendarmerie du Tarn et du commandant de la compagnie de Gaillac (début août). Les premiers affrontements entre gendarmes et contestataires remontaient aux premières expulsions en février et mai 2014. Mais ces heurts « se résument à une résistance symbolique qui ne nécessite pas l'emploi de munitions spécifiques au maintien de l'ordre ». Entre gendarmes départementaux et militants se crée même un véritable « dialogue ».

Mais à partir du 23 août, les autorités changent de braquet. L’heure est aux conseils de guerre. Pendant deux mois, chaque soir, « le directeur de cabinet (du préfet, ndlr) anime une audio-conférence vers 19 heures avec les responsables du conseil général, le maître d'ouvrage délégué (la CACG), la mairie de Lisle-sur-Tarn et le commandant du Groupement de gendarmerie du Tarn, ce qui permet de dresser un bilan quotidien et de décider des opérations du lendemain ». Cette tactique correspond selon l’IGGN à l’apparition  d’une « poignée de radicaux regroupés dans un collectif baptisé "Tant qu'il y aura des bouilles" » et à l’influence de « 13 zadistes de Notre-Dame-des-Landes (…) formellement identifiés par les services de renseignements ». 

Le rapport évoque « une stratégie de harcèlement quotidien des forces de l'ordre ». « Les plus violents viennent au contact des GM et les harcèlent, mais dès que les gendarmes passent à l'action pour sécuriser le chantier et ses ouvriers, les meneurs se retirent et mettent en avant des opposants non-violents (écologistes, clowns, badauds...) généralement inconnus de la gendarmerie et de la police, qui s'interposent entre les forces de l'ordre et les radicaux, détaille-t-il. Des prises de vues des réactions des forces de l'ordre sont réalisées pour caractériser l'idée de réponse disproportionnée. » Photos à l’appui, l’IGGN estime que « le niveau de violence dépasse celui rencontré à Notre-Dame-des-Landes par la sophistication des moyens employés (mortiers, bouteilles d'acide, piégeages de barricades, herses artisanales) ».

L’IGGN n’hésite pas à citer le témoignage d’un journaliste de TV Libertés « infiltré » chez les zadistes pour prouver des entraves au travail des médias. Il s’agit d’une web télé apparue en janvier 2014 qui rassemble des figures des extrêmes droites françaises (Renaud Camus, Robert Ménard, les ex-FN Roger Holeindre et Martial Bild), en particulier de la Nouvelle Droite et du Club de l'Horloge (Jean-Yves Le Gallou, Yvan Blot).

  • Le décompte des blessés

Bilan de cette extrême violence des zadistes ? En deux mois, l’IGGN a recensé 13 agressions physiques sur les forces de l’ordre, dont 8 ont en fait eu lieu la nuit du 25 au 26 octobre (il s’agit des 6 CRS et 2 gendarmes dont nous avons déjà parlé). La blessure la plus sérieuse est celle d’un adjudant du PSIG touché à la main le 15 septembre lors d’une interpellation (45 jours d’ITT). Comme nous l’avions déjà écrit, deux zadistes, accusés de lui avoir porté un violent coup de pied ainsi qu’à un autre gendarme, ont été condamnés en comparution immédiate, le 17 septembre, à deux mois et quatre mois de prison avec sursis, plus un mois pour l’un d’eux pour refus de prélèvement ADN. Les deux militants ont fait appel, car ils affirment que le gendarme aurait en fait reçu un coup de ranger d’un de ses collègues au cours de l’interpellation. Le chef des renseignements territorial, qui s'était pris un coup de tête dans le nez à la sortie d'une réunion au Conseil général, a également reçu 3 jours d'ITT.

Le rapport ne compte en revanche que 7 blessés chez les manifestants, alors que plus d’une vingtaine de plaintes ont été déposées depuis début septembre. S’appuyant sur les chiffres des sapeurs-pompiers, le général Pierre Renault affirme également qu’aucun manifestant n’a été blessé la nuit du 25 au 26 octobre (en dehors de Rémi Fraisse tué). Nous en avons relevé au moins deux :

– Marc P., 56 ans, a été blessé au thorax, selon lui par un tir de projectile (sans doute un tir de LBD) en provenance des forces de l’ordre, entre 1 heure et 1 h 30 du matin. Il souffre d’une contusion pulmonaire et a reçu une ITT de 13 jours. Il a déposé plainte auprès du procureur d’Albi fin novembre, selon son avocate Me Claire Dujardin.

– Paul B., qui selon Me Dujardin, a déposé plainte le 26 novembre auprès du procureur d’Albi. « Il est tombé dans les pommes suite au jet d’une grenade assourdissante la nuit du 25 au 26 octobre et a perdu 30 % d’audition », affirme-t-elle.

Plusieurs opposants, blessés cette même nuit, ont été directement pris en charge par l'équipe médicale bénévole de la ZAD, sans passer par les secours. Ils n'ont donc pas été comptabilisés. L’un d’eux, rencontré à Sivens le 31 octobre, avait ainsi reçu une balle de LBD en haut du torse à droite. Six jours plus tard, le contour de l’impact était encore très net. Florian, un autre zadiste, présentait, lui, un énorme hématome violacé sur la cuisse : il disait avoir reçu un tir tendu de grenade lacrymogène non dégoupillée peu après minuit. Parmi les militants, certains ne veulent pas déposer plainte, soit parce qu'ils n'ont plus de papiers, plus confiance en la justice, ou parce qu'ils ont affronté les forces de l'ordre et ne veulent pas être identifiés. Ce qui rend le décompte des blessés compliqué. 

  • Déontologie : seulement deux manquements relevés

Sur l’ensemble des vidéos et plaintes des opposants, l’IGGN relève uniquement « deux cas de manquements à la déontologie » qui ont tous deux eu lieu lors de l’expulsion du lieu dit « Gazad » le 7 octobre 2014. Chance pour les opposants, ces actes de violence ont été filmés par leurs camarades. Pour le reste, «si d'autres manquements avaient été commis, il est probable que les opposants qui filmaient systématiquement les comportements des gendarmes, les auraient médiatisés », balaie négligemment l’IGGN. Nulle condamnation donc des actes de destruction des affaires personnelles des zadistes, parfois en dehors de toute expulsion judiciaire.

Dans les deux cas, ce sont des sous-officiers affectés en PSIG (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie nationale) qui sont mis en cause. Le « manquement » le plus grave, révélé par Mediapart dès le 27 octobre, concerne Elsa Moulin, militante de 25 ans, dont la main a été grièvement blessée par une grenade de désencerclement jetée dans une caravane par un gendarme du PSIG. Devant la commission des lois, le général Pierre Renault a confirmé qu’il s’agissait d’une grenade de désencerclement et condamné « une faute professionnelle grave » du gendarme. Ce qui n’empêche pas son rapport de mettre en doute « le lien entre la blessure et le jet d'une grenade DMP dans la caravane » qui ne serait « pas établi avec certitude ». « En effet, les images ne permettent pas d'identifier l'objet dont l'explosion a provoqué le flash et la blessure », poursuit le rapport.

Le 5 novembre, lorsque nous avons rencontré Elsa Moulin, une longue cicatrice marquait sa main, à cause d'une incision réalisée par le chirurgien pour éviter une nécrose des tissus.

 

Elsa Moulin a failli perdre sa main après un jet de grenade par un gendarme. 
Elsa Moulin a failli perdre sa main après un jet de grenade par un gendarme. © LF

L’IGGN met également au conditionnel le dépôt d’une plainte car « aucun service d'enquête ne semble avoir été saisi de ces faits ». À toutes fins utiles, voici le numéro sous lequel le parquet de Toulouse nous indiquait le 6 novembre 2014 avoir enregistré la plainte avec constitution de partie civile d’Elsa Moulin : 14303000235.

L’autre « manquement » concerne un manifestant au sol roué de coups de pied par un gendarme du PSIG d’Albi. Mais selon l’IGGN, il s’agissait d’« un geste pour faire se relever l'individu sans intention de le blesser ». Le gendarme s’en est tiré par une réprimande verbale du commandant de groupement « compte tenu du contexte de sur-exposition prolongée des personnels des PSIG soumis depuis plusieurs mois à la fatigue physique et à la pression psychologique dues aux événements ».

 


 

Au bout du compte, l’IGGN ne relève donc aucun dérapage généralisé des forces de l’ordre. « Avant le décès de Rémi Fraisse, le bilan particulièrement réduit des blessures dans les rangs des manifestants depuis la fin du mois d'août, malgré la violence des confrontations, démontre que les forces de l'ordre, toutes catégories confondues (GM, CRS et GD), ont rempli leur mission avec professionnalisme et retenue », les félicite-t-elle. À un mort près.

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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