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17 juillet 2017 1 17 /07 /juillet /2017 14:06

 

 

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees

 

 

Tu es resté 22 minutes chez l'opticien jeudi. Le centre commercial le sait

 

 

Tu es resté 22 minutes chez l'opticien jeudi. Le centre commercial le sait
Le centre commercial les 4 temps à La Défense (Tibor Bognar / Photononstop)

Au centre commercial Les Quatre Temps, sur le parvis de la Défense, une affichette indique aux clients que des informations personnelles liées à leur téléphone sont susceptibles d'être collectées.

A l'entrée du centre commercial Les Quatre Temps, sur le parvis du quartier d'affaires de la Défense, il y a une petite affichette colorée que la plupart des clients n'ont sans doute pas remarquée en allant faire leurs courses. Dommage.

Sur cette affichette, partagée sur les réseaux sociaux depuis dimanche, on apprend qu'Unibail Rodamco, le groupe propriétaire du centre commercial, peut collecter au passage de ses clients des données personnelles depuis leur téléphone portable, "aux fins de réaliser des statistiques concernant les flux de clientèle de [ses] centres commerciaux". 

 

(Rue89)

 

(Oui, oui, vous avez bien lu : le site est aussi protégé par "pulvérisateur ADN", de la marque Smartwater, "société qui lutte contre la délinquance". Il s'agit d'asperger un braqueur en action d'un liquide "inodore, indélébile et encodé", qui signera son passage.

En 2014, "LSA" rapportait que plusieurs centres commerciaux en France étaient équipés du dispositif.)

Pour ce qui est de la collecte de données, le centre commercial précise qu'elles ne seraient conservées "que" pendant une durée de six mois. Mais comment une telle collecte est-elle possible ? 

 

Des infos qui valent de l'or

Quand le wifi est activé sur un smartphone, il envoie des signaux radio qui, s'ils sont interceptés par des capteurs, permettent de calculer les trajets de son propriétaire et de déduire son temps de stationnement (dans un magasin, par exemple). 

Cela signifie concrètement qu'en me baladant dans un centre commercial ayant installé des capteurs, l'établissement va pouvoir me suivre à la trace : tiens, la cliente est d'abord entrée chez Afflelou, puis a passé quatre minutes chez Marionnaud, avant de filer chez Camille Albane où elle est restée exactement 47 minutes. Elle s'est enfin échappée à 15h55, en direction du métro.

Sur les affichettes collées aux entrées, Le Quatre Temps explique aux clients, sans complexe et dans un langage marketé, qu'on leur veut du bien : la collecte de données permet "d'améliorer nos services et votre expérience client". 

Mathieu Cunche, maître de conférences à l'Insa de Lyon et membre du groupe Privatics de l’Inria, interviewé par Arte, expliquait ce qui poussait des centres commerciaux à collecter ces données :

"Ce sont des informations très utiles pour savoir combien de personnes sont venues aujourd'hui, à quelle heure était le pic d'affluence, à quelle fréquence est-ce que reviennent les clients... Toutes ces informations valent de l'or pour les personnes qui managent les magasins. "

 

Un tel dispositif pourrait, à terme, être utilisé pour de la publicité ciblée, exactement comme sur internet. Imaginez : un capteur repère ma présence dans le centre et tente de m'aguicher avec une pub pour des lunettes de soleil parce qu'il sait que deux semaines plus tôt j'avais passé du temps chez l'opticien.

Dans le centre commercial de La Défense, le client est chaudement invité à "rester connecté". Le wifi est "gratuit et illimité". Des prises ont été installées dans les accoudoirs des canapés pour recharger son téléphone.

 

Absent, malheureusement

Contactée par Rue89, la direction des Quatre Temps n'a pas répondu à nos questions – "le directeur du centre est malheureusement absent". Voilà ce qui nous a été transmis, au nom d'Unibail-Rodamco :

"Je vous confirme que Les 4 Temps ont effectué un test visant à mieux comprendre les grands types de parcours clients effectués par les visiteurs. A cette fin, la collecte d’une donnée anonymisée a été mise en place.

Une déclaration Cnil [Commission nationale de l'informatique et des libertés] a été effectuée et des échanges avec la Cnil sont en cours depuis deux ans.

Ce pilote a été arrêté début mai, les dernières données collectées ont été supprimées."

La direction confirme que la collecte s'effectuait en interceptant le signal wifi des clients. La présence de l'affichette en ce mois de juillet, aux entrées de l'immense centre commercial, n'est qu'un oubli, me dit-on.

Les internautes ayant récemment écrit au centre commercial ont obtenu la même réponse (voir mail ci-dessous), avec une précision supplémentaire :

"Seule l'adresse MAC des téléphones mobiles [un numéro unique rattaché à un appareil, NDLR] était collectée jusqu'à mai 2017."

Si l'expérimentation est terminée, et si les données ont bien été effacées des serveurs, l'"expérimentation" pose tout de même de nombreuses questions et problèmes.

"C'est une blague ?"

Quand je montre l'affichette oubliée à Mathieu Cunche, il rit nerveusement. "C'est une blague ?" Il trouve ce qu'il lit à voix haute "un peu gros". Je me suis rendue ce mercredi à La Défense : les affichettes étaient toujours collées aux vitres, identiques mot pour mot.

Pour le maître de conférences que j'ai au bout du fil, un tel système de traçage passif n'est pas anecdotique : des sociétés se spécialisent dans leur développement et des dispositifs similaires sont déployés dans d'autres centres commerciaux français, comme aux Etats-Unis. 

A Rennes, récemment, une association de commerçants fomentait le projet de cartographier les déplacements de leurs clients en surveillant les signaux wifi de leur téléphone. Le projet critiqué a été suspendu.

Si la plupart des internautes ont aujourd'hui conscience qu'ils peuvent être tracés sur internet, nous sommes peu au fait que la même chose est possible dans notre monde de béton. 

"Le traçage cyberphysique est en plein essor", dit Mathieu Cunche.

 

Anonymisation

Dans le mail que Les Quatre Temps ont adressé à l'internaute, il est précisé que l'établissement a collecté des données "de façon anonyme et non individualisée". 

L'adresse MAC que le magasin a collectée est pourtant un numéro unique, rattaché au réseau wifi de chaque smartphone et donc à un individu en particulier (exactement comme un numéro de téléphone portable).

C'est une donnée personnelle.

C'est aussi paradoxal avec ce qui est inscrit sur l'affichette : "Vous pouvez accéder aux données collectées ou vous opposer à ce traitement en écrivant à contact.donnees.personnelles@unibail-rodamco.com". 

Pour permettre à un client d'accéder à ses données, il faut pouvoir le retrouver dans la masse d'informations collectées. Et donc l'identifier parmi celles-ci.

Au regard des informations fournies par le centre commercial, il semble que le dispositif n'était pas conforme à la réglementation de la Cnil, qui demande aux établissements mesurant la fréquentation de leurs magasins d'anonymiser leurs données si celles-ci sont conservées.

Pour anonymiser les données, l'établissement peut par exemple systématiquement supprimer les deux derniers chiffres du numéro MAC.

Sur la même esplanade de La Défense, en 2015, JCDecaux avait prévu de suivre les badauds qui passaient à proximité de leurs encarts publicitaires, en collectant les adresses MAC de leur téléphone, dans un périmètre de 25 mètres. La Cnil s'y était opposée, estimant notamment que les garanties d'anonymisation n'étaient pas suffisantes : 

"Pour qu'une solution d'anonymisation soit efficace, elle doit empêcher toutes les parties d'isoler un individu dans un ensemble de données."
Sans consentement

Pour garantir la vie privée des personnes, la Cnil demande à ce que ce type de données, si elles ne sont pas anonymisées, soient traitées "à la volée". 

"Les données émises par le téléphone portable doivent être supprimées lorsque son porteur sort du magasin."

A La Défense, les données des clients pouvaient être conservées jusqu'à six mois. 

Si les données ne sont pas anonymisées et conservées plusieurs mois, cela signifie que le centre commercial peut potentiellement deviner qu'un client X, repéré par l'identifiant unique de son portable, est venu faire ses courses le 4 avril, puis le 3 mai, puis le surlendemain. Et si le client a loupé l'affichette orange de l'entrée, il n'en saura jamais rien. 

A défaut d'anonymisation des données, le consentement "préalable et éclairé des personnes est nécessaire", dicte la Cnil. Au Quatre Temps, on proposait aux clients de s'opposer après coup à la collecte de leurs données personnelles.

"Le traçage est imposé sans demander au préalable le consentement", critique Arthur Messaud, juriste à La Quadrature du Net, association de défense des droits et libertés des citoyens sur internet. 

Pour lui, une telle collecte revient à constituer des fiches de chaque client avec ses allers et venues étalés dans le temps.

"Les traces de mobilité sont, à la base, des données brutes. Mais si elles sont traitées avec les bons algorithmes et autres jeux de données, elles peuvent permettre d'extraire des données personnelles et sensibles", met en garde Mathieu Cunche. 

Un établissement qui trace ses clients peut par exemple détecter qu'untel client est venu régulièrement chez eux avec la même personne. Un ami, un parent, un amant, dont le portable aura fait exactement le même cheminement dans l'établissement. Tiens, untel semble avoir déjeuné dans le restaurant du centre commercial, à plusieurs reprises. Ils ont fait vite la dernière fois : 25 minutes sur place, entre 12 heures et 13 heures. 

Voilà pourquoi un tel type de dispositif, intrusif, est inquiétant, abonde le juriste. "Pour faire de la surveillance étatique, c'est une mine d'or", ajoute-t-il.

Quelles solutions ?

Pour éviter de se faire pister en faisant ses courses, on peut bien sûr désactiver le wifi de son smartphone à chaque fois que l'on sort de chez soi. Comme le suggère Mathieu Cunche, certaines applications comme Wi-Fi Matic, permettent de le désactiver automatiquement lorsque l'on se trouve dans des endroits non familiers. Des solutions qui ne sont pas pour autant satisfaisantes :

"Cela force l'utilisateur à réduire son expérience pour prévenir le traçage pour lequel il n'a pas donné son autorisation." 

Arthur Messaud de La Quadrature du Net dit la même chose : c'est une solution à court-terme, qui ne règle rien.

"Ce n'est pas aux gens de s'adapter, surtout que ce type d'astuce pour se protéger sera caduque quand dans une, deux ou trois semaines, on trouvera de nouvelles façons de pister les gens." 

La révision de la directive ePrivacy est en ce moment en cours à Bruxelles. L'enjeu est "crucial pour la vie privée", soulignait La Quadrature du Net, critique sur plusieurs dispositions du projet, notamment sur la géolocalisation des individus à partir de leurs terminaux. Le consentement des individus pour l'analyse de ce type de données ne peut être effectué sans leur consentement explicite, soutient l'association.

"Face à ce type de technologies qui ne cessent de croître, les seules solutions sont collectives", abonde au téléphone Arthur Messaud.

Il y a pour lui d'autres moyens de protection, plus efficaces que de désactiver le wifi de son téléphone : contacter la Cnil, réfléchir à des moyens d'actions entre usagers, porter plainte au pénal pour atteinte à la vie privée ou encore écrire aux députés européens. 

Chers riverains, si vous remarquez un dispositif similaire dans un autre centre commercial, n'hésitez pas à nous envoyer une photo de l'affichage (ebrouze@rue89.com).

 

Aller plus loin

Un salarié peut-il refuser d’être géolocalisé ?

Clearblue m’a ciblée : quand la pub te rappelle que tu es en âge de procréer

 

Emilie Brouze
Emilie Brouze

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Source : http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees

 

 

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17 juillet 2017 1 17 /07 /juillet /2017 13:35

 

 

Source : https://www.marianne.net

 

 

Il a osé le dire
VIDEO - L'aveu d'un ex-ministre du Budget : "Je connais trop bien Bercy pour croire en sa sincérité budgétaire"

 

Dominique Bussereau a été secrétaire d'Etat au Budget en 2004.Dominique Bussereau a été secrétaire d'Etat au Budget en 2004. - Jacques Witt/SIPA

 

 

 

Dominique Bussereau s'oppose à la réforme de la taxe d'habitation d'Emmanuel Macron... en connaissance de cause. Ex-secrétaire d'Etat au Budget, il explique qu'il entourloupait lui-même ses interlocuteurs à Bercy...
 

Ce n'est pas aux éléphants politiques qu'on va apprendre les vieilles manips'. Voilà le message que Dominique Bussereau (Les Républicains) tenait à faire passer, ce lundi 17 juillet. Invité d'Europe 1, le président de l'Association des départements de France s'est inquiété de la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des Français. Son sentiment ? La réforme, qui va faire perdre des ressources aux communes, à hauteur de 8,5 à 10 milliards d'euros annuels, met à mal leur autonomie. Pour le prouver, ce baron de la droite poitevine n'hésite pas à sortir de son chapeau un argument inattendu. Quand l'intervieweur lui oppose les promesses d'Emmanuel Macron de compenser cette perte, il rappelle avoir été lui-même secrétaire d’État au Budget, en 2004. "Je connais trop bien Bercy pour croire à la sincérité budgétaire de Bercy", assène-t-il en souriant.

 

 

Et ce proche de Jean-Pierre Raffarin, qui a déjà signifié qu'il aurait pu siéger avec les Constructifs s'il s'était représenté à la députation, de dévoiler le mode de pensée qui est celui, à l'écouter, des fonctionnaires de Bercy. Selon Dominique Bussereau, le ministère de l’Economie, constamment à la recherche d'économies, n'hésiterait pas à camoufler certaines baisses dans sa prise en charge. En misant sur l'inflation, par exemple : "Il (l'Etat, ndlr) paiera peut-être la première année, et puis la deuxième année, il dira 'on va payer le montant de la première année', mais entre temps l'inflation sera arrivée". Toujours goguenard, l'ex-ministre n'accable pas Bercy. Pour lui, ce type d'entourloupette est tout simplement... nécessaire pour boucler le budget de la France : "Non pas que les gens de Bercy soient des malades mentaux, simplement, ils cherchent de l'argent et donc à chaque fois qu'ils peuvent en trouver, ils trouvent des astuces".

 

"Non pas que les gens de Bercy soient des malades mentaux..."

Ces propos résonnent étrangement au moment où la Cour des comptes accuse le pouvoir socialiste d'avoir présenté un budget entaché d'"insincérités" en 2016. Balivernes, selon les ex-ministres Michel Sapin et Stéphane Le Foll. Habitude transpartisane, si l'on écoute Dominique Bussereau.

 

 

Source : https://www.marianne.net

 

 

 

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17 juillet 2017 1 17 /07 /juillet /2017 13:21

 

 

Source : https://www.arretsurimages.net

 

 

Par le - 14h23 - Hors Série

 

 

 

"Les ouvriers sont passés du statut d'exploités à celui de déchets". C'est le Pape François qui l'a dit. Et la sociologue des riches, Monique Pinçon-Charlot, invitée cette semaine de Hors-Série (et reçue sur notre plateau il y a quelques mois à propos de l'affaire Fillon) approuve. Sur le plateau de Hors-Série, elle décrit un véritable "processus de déshumanisation" à l’œuvre,"alors que les ouvriers, les salariés, les intellectuels, les journalistes, nous sommes les créateurs de richesse". "On devient de coûts, des charges, des problèmes, des variables d'ajustement, des lignes comptables", dénonce-t-elle. "Les riches ont inversé la lutte des classes à leur profit, il sont devenus des créateurs de richesses, et des créateurs d'emplois". Une situation complètement aberrante, selon la sociologue : "Ce qu'il y a d'hallucinant, c'est que ça marche".

Un exemple parmi d'autres de cette inversion de la lutte des classes : la fondation Louis Vuitton, lancée en grande pompe en 2014. "Nous, le peuple français, nous en avons payé 60%", rappelle Pinçon-Charlot. "Le principal actionnaire de la Fondation Vuitton, c'est nous". Et pourtant, ce sont les riches qui profitent de la défiscalisation de leur mécénat. "Au fond, ce qu'ils veulent, c'est un monde qui soit leur jardin. Mais pour eux. Et ils n'auront pas besoin de tous les pauvres d'aujourd'hui, des milliards de gens qui sont en trop, par rapport aux ressources d'une planète en état de finitude".

 

Pour voir l'intégralité de l'émission avec Monique Pinçon-Charlot, c'est ici : "Aux Sources : Les prédateurs au pouvoir"

 

 

Source : https://www.arretsurimages.net

 

 

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17 juillet 2017 1 17 /07 /juillet /2017 13:07

 

 

Source : https://www.marianne.net

 

 

Reculade
Réserve parlementaire, IRFM : les députés macronistes veulent garder l’argent !

Richard Ferrand et les députés LREM devant l'Assemblée nationale, le 24 juin 2017.

Richard Ferrand et les députés LREM devant l'Assemblée nationale, le 24 juin 2017. - Jacques Witt/SIPA

 

En dépit des ambitions affichées par le gouvernement sur la moralisation de la vie publique, la plupart des députés de La République en marche ne sont pas très chauds pour se faire sucrer les fonds de la réserve parlementaire et leur indemnité représentative de frais de mandat (IRFM). Des discussions houleuses s'annoncent à l'Assemblée...

La moralisation de la vie politique ? En principe, les députés de La République en marche sont pour, puisqu’ils ont été élus sur ce programme. Mais il ne faudrait pas pousser le bouchon trop loin non plus... Alors que les deux projets de loi « rétablissant la confiance dans l’action publique », actuellement en discussion au Parlement, prévoient de restreindre drastiquement les fonds à la disposition des parlementaires, voici que la majorité menace de mettre des bâtons dans les roues du gouvernement. Selon nos informations, le groupe LREM à l’Assemblée nationale pousse en effet pour le maintien de fait de la réserve parlementaire, cet argent librement distribué chaque année par les députés et sénateurs, mais aussi pour un contrôle beaucoup moins strict que prévu de leurs indemnités.

"Garder une visibilité sur les fonds" de la réserve parlementaire

Mercredi 12 juillet, comme l’a révélé Contexte, les députés LREM ont longuement débattu de la réserve parlementaire dans le huis clos de leur réunion de groupe. Sous la pression de leur patron Richard Ferrand, celui-là même dont la probité est mise en cause dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne, ils ont voté à une courte majorité pour le principe de son maintien. « Nous voulons supprimer le dispositif en tant que tel, mais on veut garder une visibilité sur les fonds, explique un député LREM à Marianne. Il faut que cet argent reste mobilisé pour le financement de projets, mais avec beaucoup plus de transparence. » Avec l’argument selon lequel la réserve parlementaire est « utile aux collectivités territoriales et aux associations ».

Autrement dit, les députés LREM veulent garder la main sur l’argent, tout en modifiant le mécanisme d’attribution, qui est aujourd’hui complètement arbitraire : chaque parlementaire distribue son enveloppe selon son bon plaisir. Mais par quoi le remplacer pour assurer des décisions justes et transparentes ? Pour l’instant, c’est encore le grand flou sur ce point, renvoyé à des discussions ultérieures...

Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une véritable reculade par rapport aux ambitions du texte présenté début juin par le garde des Sceaux François Bayrou - remplacé depuis par Nicole Belloubet en raison de petits soucis de moralisation au MoDem. Le projet de loi prévoit en effet la suppression pure et simple de la réserve parlementaire, qui se montait à un total de 147 millions d’euros en 2017, pour éviter les « risques de dérive clientéliste », dixit Bayrou. Le Sénat a déjà donné un coup de canif à cette mesure jeudi dernier : s’ils ont voté la suppression de la réserve, les sénateurs l’ont remplacée par une dotation de soutien à l’investissement des communes rurales. Ils partagent donc la volonté des députés LREM de garder la main sur les fonds.

L'IRFM, c'est pas si mal, finalement...

Autre sujet de dispute à prévoir entre la majorité et le gouvernement : l’indemnité représentative de frais de mandat (IRFM), ces 6.000 euros non imposables que députés et sénateurs peuvent utiliser chaque mois comme bon leur semble pour leurs menues dépenses, sans aucun contrôle. Là aussi, le texte du gouvernement prévoit sa suppression : les frais de mandat seraient désormais remboursés aux parlementaires après coup, sur présentation de justificatifs, dans la limite d’un plafond.

Un système de notes de frais répandu dans la plupart des entreprises, mais qui donne visiblement des boutons au groupe LREM. « Cela nécessiterait de recruter une centaine de fonctionnaires à l’Assemblée pour faire les contrôles, dramatise notre député macroniste. Pas sûr que ce soit un bon message ! » Et d’exposer une alternative : « On garderait l’IRFM, mais son utilisation serait susceptible d’être contrôlée par une autorité indépendante de manière aléatoire. » Bref, rien ne changerait, à part l’ajout d’un contrôle a posteriori pour certains parlementaires. Retiré dans sa ville de Pau, François Bayrou va-t-il assister à l’enterrement de la « moralisation » du Parlement, qui lui tenait tant à cœur ? Réponse à partir de la semaine du 24 juillet, lorsque l’Assemblée nationale se penchera sur les textes du gouvernement.

 

par Louis Hausalter

Journaliste politique
 
 
 
 
 
 
 
 
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11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 15:22

 

 

Source : https://www.bastamag.net

 

 

Lutte sociale

Ubérisation : l’immense peloton des livreurs à vélo se lance dans la course pour le respect de leurs droits

 

par

 

 

Ils acheminent des repas à domicile, en bicyclette, pour le compte des nouvelles applications de livraison sur smartphone : Deliveroo, foodora ou UberEATS. Ils seraient 10 000 à circuler, à toute allure, dans les villes de France. Depuis quelques mois, des coursiers à vélos se révoltent, dans le sillage de la lutte des chauffeurs VTC. Mis en concurrence, payés à la tâche, soumis à des cadences infernales, exposés aux dangers routiers... Comment surmontent-ils leur condition de travailleurs ultra-précarisés, pour se mobiliser collectivement ? Les coursiers à vélos ouvrent une étape vers de nouvelles formes de résistance au travail à l’ère de l’ubérisation. Enquête.

Ils avaient la tête dans le guidon, ils la relèvent. Le tout récent Collectif des livreurs autonomes à Paris (Clap [1]) proclame sur sa banderole rose et bleu turquoise, lors leur première sortie en manifestation le 1er mai : « La rue est notre usine ». La rue est leur usine, et le vélo leur atelier. Un atelier mobile et utra-rapide. Smartphone fixé sur l’avant-bras, maillot fluorescent et dos cassé par un gros sac en cube, ces livreurs jouent un contre-la-montre permanent pour acheminer burgers, pizzas ou lasagnes commandés par les clients dans leur restaurant préféré, via une application mobile comme Deliveroo, foodora ou UberEATS.

Leur dos courbé sous leur sac de livraison leur donne davantage le profil d’un escargot que celui d’un sprinteur du Tour de France. Mais un escargot 2.0, très rapide et véloce. Ils traversent le dédale urbain à toute vitesse, slaloment entre les voitures, grillent les feux, frôlent les bus, évitent les piétons. Des étapes quotidiennes sans finish ni podium. Mais depuis plusieurs mois, ces avaleurs de bitume anonymes descendent aussi de vélo pour protester contre les tenants de cette économie dite de la « foodtech ». Ils rejoignent les chauffeurs VTC dans le peloton des luttes contre la précarisation à marche forcée qui caractérise l’ubérisation de certains secteurs de l’économie. De Bordeaux à Lyon, de Toulouse à Paris, de Rennes à Marseille, autant de villes où ces drôles de coureurs cyclistes en ont ras-la-pédale.

 

« Tisser des liens entre ubérisés »

A Paris, le mouvement remonte au 15 mars 2017. Un appel à la « déconnexion massive » des plateformes numériques est d’abord lancé par le collectif des coursiers de Bordeaux, ainsi que par les Fusées vertes de Lyon, deux groupes formés après la faillite de Take Eat Easy, une start-up belge de livraison de repas, à l’été 2016. L’action mobilise peu. Le Clap voit cependant le jour quelques semaines plus tard.

« On a tiré les leçons de cet échec, et on a cherché à tisser des liens entre ubérisés », explique Erwan [2], membre du Clap. Il y a onze mois que cet étudiant de dix-neuf ans en anthropologie joue les coursiers à pédales pour l’entreprise Deliveroo. Plutôt méfiant à l’égard de ces boîtes nouvelle génération, Erwan y trouve néanmoins son compte après avoir déposé sans succès des CV un peu partout. La flexibilité des horaires du job s’adapte à ceux de ses cours.

Aux heures du déjeuner et du dîner, il s’inscrit sur les « shifts », ces créneaux horaires sur lesquels les places sont limitées. Il attend ensuite que l’algorithme lui attribue une commande. Les mieux notés, les plus rapides, sont prioritaires : « Pendant trois mois, je suis resté connecté huit heures par jour pour une seule commande », peste le Clapiste. Avec un revenu de 7,50 euros de l’heure – en plus des deux à quatre euros la livraison selon l’ancienneté – plus quelques primes pour les week-ends et les intempéries, Erwan se dégage un « gros Smic » horaire.

Tenir les délais de livraison incite à prendre tous les risques

A l’automne 2016, Deliveroo annonce le passage à une rémunération à la course, autour de cinq euros la livraison. Fini le revenu fixe, place au variable. Les primes en tous genres se font de plus en plus rares. Voyant leur flotte de livreurs s’agrandir, notamment après le faillite de Take Eat Easy, les plateformes auraient levé le pied sur les petites incitations financières à travailler. Ils sont donc peu nombreux à toucher les « plus de 2000 euros » par mois avancés par le directeur et fondateur de foodora, Boris Mittermüller.

« On risque de devenir comme les chauffeurs VTC », travaillant 70 heures par semaine pour à peine un Smic, s’inquiète Arthur Hay, fondateur en mars du syndicat CGT des coursiers à vélo de Gironde. « La décision de Deliveroo a été le déclencheur du mouvement, mais pas du mécontentement », précise le nouveau cégétiste.

En décembre, alors qu’il est actif dans le collectif local, Arthur Hay organise avec plusieurs confrères une « opération escargot » : « Ils avaient baissé le bonus pluie, la veille d’une grosse tempête classée orange... » Objectif ? Assurer les livraisons tout en respectant le code de la route. « Je peux assurer qu’ainsi, on va beaucoup moins vite ! », raille ce diplômé en gestion humanitaire. Tenir les délais de livraison en trente minutes chrono incite à prendre tous les risques [3]. Et les accidents sont fréquents. « À quand le premier mort ? » s’inquiètent certains.

Des « libres entrepreneurs » fliqués et sanctionnés au moindre écart

En tant qu’auto-entrepreneurs, les livreurs ne sont pas couverts en cas d’accident. Un récent décret issu de la loi Travail oblige les plateformes à souscrire une assurance responsabilité civile. Néanmoins, cette assurance ne couvre que les dommages causés à un tiers, et non ceux subis par les travailleurs. Ne cotisant qu’au régime des indépendants (RSI), ils n’ont droit ni au chômage, ni aux congés payés. D’autant que tout est à la charge de ces forçats du pavé : achat du vélo, frais d’entretien, forfait téléphonique, cotisation RSI...

Suite à plusieurs actions de ce type, Arthur se fait « remercier » par Deliveroo au mois de mars. Et il n’est pas le seul : Jérôme Pimot, pionnier de la lutte des cyclo-coursiers, s’est vu désactiver son compte après avoir témoigné de ses conditions de travail dans une émission de radio. Officiellement pour absence de port de l’uniforme de la marque au kangourou. Un comble pour ces entrepreneurs « indépendants ». Ils ont beau être à leur compte, ils ne décident de rien. La plateforme leur impose tout, à commencer par les tarifs, les factures, ou le choix des courses. Tracés, fliqués, sanctionnés au moindre écart, ces « libres entrepreneurs » ont tout du salarié subordonné, mais sans les droits associés.

« Ça a commencé sur un banc de la place Bellecour »

Mis en concurrence, isolés sur leur selle, payés à la tâche, éjectables d’un jour sur l’autre... La condition du coursier moderne ne favorise pas l’organisation collective. « Il y a 200 ans, quand les ouvriers ont commencé à s’organiser, ils bénéficiaient d’une unité de lieu. Aujourd’hui c’est compliqué, mais nous avons d’autres outils », analyse Erwan. Les temps d’attente des commandes devant les restaurants, les regroupements improvisés entre deux bips sur les téléphones, deviennent des instants propices à l’échange, à la prise de contacts.

Aussi informels soient-ils, ces lieux et temps de sociabilité sont autant de prémices à l’action commune. On s’y croise, on s’y reconnait, on s’y retrouve. Ainsi est né le groupe des coursiers lyonnais. « Ça a commencé sur un banc de la place Bellecour. On se regroupait entre deux livraisons et on se donnait des conseils de réparation, des astuces, et on s’est rendu compte des différences de rémunération », se souvient Mike. Du haut de ses 23 ans, et de ses deux ans et demi de métier dans les mollets, celui-ci fait figure d’ancien, passant de foodora à Stuart, de Deliveroo à UberEATS, comme il change de vitesse.

Étudiants précaires, étrangers et jeunes banlieusards

Très vite, les discussions se poursuivent sur Internet. Les chaînes WhatsApp, les groupes Facebook et autres forums de discussion sont autant de caisses de résonance pour les griefs des livreurs. On y cause dérailleur, chambre à air, tarifs des courses, et parfois défense des droits. Et l’on y poste de temps à autre les consignes reçues sur son téléphone, comme autant de traces écrites qui pourront se retourner contre l’entreprise le moment venu. A chacun sa révolution numérique…

« Notre outil de travail est devenu une arme », constate Jérôme Pimot, qui a porté plainte en justice contre son premier employeur-client, Tok Tok Tok, pour « salariat déguisé ». Cet ancien animateur périscolaire de 47 ans a monté plusieurs collectifs de coursiers, avant de participer à la formation du Clap.

Mais il n’est pas toujours évident de mobiliser les virtuoses du guidon. D’abord peuplée par la « communauté fixie », adeptes urbains du pignon fixe tendance plus ou moins hipster, la faune des livreurs est désormais composée d’étudiants précaires, d’étrangers parlant peu français, ou de jeunes banlieusards. Une population hétérogène, mouvante, parfois rompue à un certain fatalisme et se renouvelant fréquemment. « On essaie de fédérer une communauté ingouvernable », s’amuse Jérôme Pimot.

Collectif, association, ou syndicat ?

D’où l’intérêt d’un collectif autonome plutôt que d’un syndicat, organe traditionnel de défense des travailleurs ? « Nous ne sommes pas anti-syndicaux, précise Erwan. Le Clap est plutôt inter-syndical. Nous sommes plusieurs à avoir des engagements chez Sud ou à la CGT, mais nous voulons que l’outil dépasse les sensibilités personnelles. Certains coursiers pourraient avoir peur d’un syndicat et de son image un peu vieillotte. » Pour attirer davantage de membres, le Clap organise aussi des événements festifs, des ateliers réparation, histoire de faire vivre « l’esprit vélo » et de bâtir des solidarités.

A Bordeaux, Arthur Hay a fait le chemin inverse. Lassé par le « manque de dynamisme » du collectif local, il est allé frapper à la porte de la CGT. « Je me suis dit “le syndicat est peut-être old school, mais il possède l’expérience”. On nous dit partout que le droit du travail relève de l’Antiquité, mais qu’est-ce qu’il y avait avant ? On était tous mis en concurrence, on nous virait comme un rien. Les syndicats se sont battus pour qu’il y ait un cadre juridique, une couverture sociale. Dès qu’il y a un problème sur une plateforme, je me fais connaître pour entendre les revendications des livreurs ». La CGT Coursiers compte aujourd’hui 14 syndiqués « fidèles ».

Syndicat ou association ? L’interrogation a aussi traversé le mouvement des chauffeurs VTC. Leur lutte a montré la légitimité des associations à siéger à la table des négociations. Un collectif historique de la lutte, CAPA-VTC, vient tout de même de s’affilier à Force Ouvrière. Au grand étonnement d’Arthur Hay, à qui FO aurait claqué la porte au nez.

Des actions victorieuses

Peu importe la structure, « nous gagnerons une légitimité par des actions victorieuses », veut croire Erwan. Des exemples ? Les blocages de restaurants comme à Marseille. « On a vu l’échec des déconnexions massives : elles n’incitent pas à la mobilisation car elles donnent plus de courses à ceux qui ne font pas grève », poursuit le membre du Clap. En mars, une poignée de coursiers de la cité phocéenne ont empêché la livraison de plats déjà commandés. Ce qui a conduit les plateformes à rembourser les clients.

Dans les jours suivants, une délégation de coursiers était reçue par la direction de Deliveroo. Les améliorations des conditions de travail obtenues grâce aux luttes des coursiers au Royaume-Uni et en Italie, appuyées par des syndicats, sont aussi un motif d’espoir et une source d’inspiration.

Concilier indépendance et protection sociale ?

Comme les VTC, les livreurs multiplient les terrains de luttes. Plusieurs procédures judiciaires de requalification de prestations de service en contrat de travail ont été intentées. Notamment par les livreurs laissés sur le bord de la route lors du dépôt de bilan de Take Eat Easy. De là à devenir tous salariés comme ils l’étaient avant l’arrivée des plateformes ? Pas vraiment. Ces procédures sont plutôt une façon de faire reconnaître un préjudice moral et financier. C’est une « arme de dissuasion », souligne Jérôme Pimot, contre les entreprises qui seraient tentées de ne pas respecter les droits sociaux. Étonnamment, la CGT Coursiers ne demande pas à ce que ces auto-entrepreneurs basculent sous contrat salarié. Elle lutte en faveur d’une réglementation pour une juste rémunération, et pour le droit à s’organiser collectivement.

Les Fusées vertes et le collectif des coursiers lyonnais revendiquent en ce sens l’élaboration d’un tarif minimum de vingt euros bruts de l’heure, hors week-end et intempéries. Même son de cloche chez les conducteurs VTC qui revendiquent le droit de fixer eux-même leur prix comme de véritables indépendants. Avec la mise en place d’un « seuil de dignité » tarifaire, horokilométrique, comme chez les taxis. Une sorte d’embryon de convention collective ? « On ne tranche pas la question salarié ou autonome, mais on veut la même protection sociale », nuance le Clap. L’enjeu étant de concilier niveau de vie, protection sociale et indépendance.

Projet de coopérative

Au delà des diverses revendications, l’idée de se réapproprier l’outil de travail émerge. « Sur le long terme, la seule issue pour obtenir des conditions de travail décentes est la création d’une Scop de livreurs », écrivent Les Fusées Vertes. Créer une application numérique libre de droit soucieuse de ses utilisateurs, et respectueuse des droits sociaux, c’est précisément le projet que porte Coopcycle. La coopérative solidaire de livreurs parisiens fonctionnera en Sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC), avec un collège de livreurs, de clients et un autre de restaurants. Elle assurerait aux coursiers les demandes de livraison, et la commission prélevée sur chaque course financerait des caisses de secours, de soins et autres dédommagements. Ce modèle initié à Paris pourrait s’étendre dans chaque ville, avec des partenariats locaux coordonnés par une instance nationale. « On passerait d’une économie collaborative à coopérative », lance Jérôme Pimot.

A l’heure où l’auto entrepreneuriat touche de plus en plus de secteurs, les mobilisations des ubérisés à deux et quatre roues lancent un nouveau défi aux syndicats et invitent à repenser les formes traditionnelles de résistances au travail. Un peu comme le propose un nouveau site de lutte Blablagrève, dont le slogan est « ubérisons la grève, pas le travail ! »

Ludo Simbille

Photo : CC Gustave Deghilage

 

Lire aussi :
- Chauffeurs Uber : au volant avec les prolétaires 2.0, « entrepreneurs » pour 3,5 euros de l’heure
- Un code du travail alternatif pour répondre aux défis de l’ubérisation, de la précarité et des licenciements injustifiés
- Boulots de merde : « On revient à une économie de type féodale, une économie de la domesticité »

 

 

Notes

[1Lire aussi cet article sur le site Lundi Matin.

[2Le prénom a été modifié.

[3En 2004, un rapport de l’Inspection du travail alertait déjà sur la dangerosité du paiement à la course des livreurs.

 

 

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Source : https://www.bastamag.net

 

 

 

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11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 11:57

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Plus de 120 enseignes de l’habillement vont pouvoir ouvrir le dimanche

 

L’accord de branche portant sur la dérogation au repos dominical sera applicable au 1er août.

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

 

 

 

Un magasin de vêtements à Talange (Moselle), le 2 janvier.
Un magasin de vêtements à Talange (Moselle), le 2 janvier. JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Le travail dominical passe un nouveau cap : plus de 120 enseignes de l’habillement vont pouvoir ouvrir le dimanche, après la signature d’un accord de branche, conformément à la loi Macron du 6 août 2015. Il sera applicable à compter du 1er août, a précisé Claude Boulle, de l’Alliance du commerce, confirmant une information du quotidien Les Echos.

 

Signé entre la Fédération des enseignes de l’habillement, la CFDT et la CFTC, cet accord concerne plus de 120 000 salariés et 22 000 points de vente. Il prévoit le doublement de la rémunération des heures effectuées le dimanche, un repos compensateur rémunéré pour les heures supplémentaires. Il s’appuie sur le principe du volontariat réversible et la possibilité d’y renoncer ponctuellement en cas d’indisponibilité.

« Impact favorable sur l’emploi »

Un plafond a été fixé à vingt-six dimanches travaillés par an, sauf si le salarié souhaite en faire plus. Les enseignes s’engagent aussi à prendre en charge les frais de garde d’enfant à hauteur de 40 euros par dimanche travaillé.

« Cet accord est une excellente nouvelle pour nos enseignes, qui traversent des moments difficiles depuis plusieurs années. Les magasins d’habillement, à l’instar des grands magasins, vont enfin pouvoir bénéficier de la clientèle dominicale », s’est félicité Christian Pimont, président de l’Alliance du commerce.

Ces ouvertures devraient avoir « un impact favorable sur l’emploi », estime l’organisation patronale, qui table sur la création de 250 nouveaux postes et le maintien de 850 grâce au surplus de chiffre d’affaires généré.

« Emploi partiel et précaire »

Une analyse rejetée par la fédération Force ouvrière commerce, qui estime au contraire que le travail du dimanche « favorise l’emploi partiel et précaire » de salariés « payés à peine le smic, qui n’ont souvent aucun choix, surtout lorsqu’ils veulent être embauchés ».

Selon son représentant Christophe Le Comte, il risque en outre « de favoriser la multiplication de facilités offertes aux grandes enseignes, dont la concurrence détruit le commerce de proximité et fait mourir les centres-villes ».

« C’est une mesure libérale qui n’a aucune utilité socialement. Les gens n’ont qu’un salaire et ils ne dépenseront pas plus qu’ils ne peuvent. Les magasins vendront seulement moins le reste du temps », a estimé de son côté Jenny Urbina de la CGT commerce, strictement opposée au travail dominical. « Le dimanche risque de redevenir bientôt un jour travaillé comme les autres », sans majoration d’heures supplémentaires ou seulement avec un simulacre de majoration, estime-t-elle.

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

 

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11 juillet 2017 2 11 /07 /juillet /2017 11:46

 

 

Source : http://www.lemonde.fr/videos/#rul5ps

 

 

Eclairage

A quoi ressemblerait la population mondiale si la Terre n’avait que 100 habitants ?
11.07.2017 à 07h37

 

Chaque année, environ 86 millions d’êtres humains naissent sur la planète. En juin 2017, la population mondiale s’élève à 7,6 milliards d’individus. En 2050, selon l’Organisation des nations unies (ONU), elle devrait atteindre les 10 milliards. Mais comment vivent ces milliards d’individus ? Où résident-ils ? Quelle langue parlent-ils ? Dans quelles conditions vivent-ils ? Avec quels moyens ? Pour mieux visualiser ces différents éléments, imaginons qu’il n’y ait que 100 personnes sur la planète.

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7 juillet 2017 5 07 /07 /juillet /2017 20:04

 

 

Source : https://www.bastamag.net

 

 

Altermondialisme

G20 à Hambourg : ville transformée en forteresse, campement interdit, manifestants pistés

 

par

 

 

 

Les vendredi 7 et samedi 8 juillet, les chefs d’État des 20 pays les plus puissants se réunissent à Hambourg, dans le nord de l’Allemagne. Parmi eux, Vladimir Poutine, Donald Trump, les présidents ultra-conservateurs turc – Recep Tayyip Erdogan – et brésilien – Michel Temer – ainsi que la monarchie saoudienne. Au menu de ce G20, les chefs d’État évoqueront l’accord sur le climat, dont les Etats-Unis de Trump se retire et que la Russie n’a pas signé, discuteront économie, système financier mondial et commerce.

Pour l’occasion, la police allemande a transformé la ville en véritable forteresse. Centre bouclé, personnes sans-domicile priées de vider les lieux, campement de protestation interdit… Pour accueillir ce G20, la deuxième plus grande ville d’Allemagne connaît un déploiement policier exceptionnel, assure le quotidien de gauche La Taz. Avec la plus zone d’interdiction de manifester (sur 30 km2) la plus étendue qu’une grande ville allemande n’ait jamais connue. 20 000 policiers sont chargés de la sécurité du sommet. Les contre-manifestants ont été interdits de camper dans la ville.

 

Tout « comportement militant » et « zadiste » traqué

Hambourg a même installé des cellules de grade-à-vue temporaires et des salles de consultations d’avocats dans des containers pour l’occasion, en prévision de possibles arrestations en grand nombre : le tout doit pouvoir accueillir jusqu’à 400 personnes qui seraient arrêtées pendant le sommet. Mardi soir, une première manifestation de quelques milliers de militants de gauche a été dispersée au canon à eau par la police.

Mais le mouvement altermondialiste tient bon. Un contre-sommet a été organisé mercredi 5 juillet et jeudi 6 juillet. Une manifestation contre ce G20 sous le mot d’ordre « solidarité sans frontières » est prévue le samedi 8 juillet à 11 h. L’appel à manifester est international. Il semblerait que les manifestants venus d’autres pays soient pistés avant même leur entrée sur le territoire allemand. En France, le syndicat Sud Rail a dénoncé une note interne de sûreté intitulée « signalement dans le cadre du G20 à Hambourg » distribuée lundi 3 juillet aux cheminots. « Celle-ci émane de la direction sûreté qui explique l’obligation de signalement de tout mouvement ou groupe suspect qui se déplacerait à destination de la Belgique et/ou l’Allemagne », indique le syndicat. Les profils à signaler ? Toute « personne (seule ou en groupe) dont le comportement pourrait laisser supposer un comportement militant porté à l’extrême (personnes appartenant au mouvement zadiste venant de Notre-Dame des Landes, mais également des Alpes) ».

Un groupe d’artistes politiques allemands, le « Centre pour la beauté politique » (Zentrum für politische Schönheit) tente d’attirer l’attention, dans une vidéo satirique, sur la contradiction de la démocratie allemande d’accueillir ce G20 très spécial : déployer des moyens policiers sans précédents, entraver la liberté de manifester et de circuler des citoyens pour assurer la tranquillité de chefs d’États autoritaires, voire dictatoriaux. La vidéo est ironiquement signée, à la fin, d’un logo officiel détourné en « Administration fédérale pour la suppression des dictateurs ».

 

 

 

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Source : https://www.bastamag.net

 

 

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7 juillet 2017 5 07 /07 /juillet /2017 19:42

 

 

Source : https://www.franceinter.fr

 

 

Les bénéfices des entreprises du CAC 40 bondissent, les dividendes explosent

 

 

 

 

Le cabinet EY publie une étude sur le "Profil financier du CAC 40". Les bénéfices des entreprises ont augmenté de 40% en un an, les dividendes des actionnaires battent des records.

Les bénéfices des entreprises du CAC 40 ont augmenté de 40% l'année dernière.
Les bénéfices des entreprises du CAC 40 ont augmenté de 40% l'année dernière. © Maxppp / Alexandre MARCHI

 

Les entreprises du CAC 40, le principal indice de la Bourse de Paris, se portent bien. Selon un rapport du cabinet EY, entre 2015 et 2016, les bénéfices de ces sociétés cotées ont augmenté de 40%, passant de 55 milliards d’euros en 2015 à 77 milliards d’euros en 2016. Elles ont retrouvé un niveau de bénéfices comparable à 2010, mais nettement inférieur à celui de 2007 (96 milliards d’euros de bénéfices).

Grâce à ces bons résultats, l’indice CAC 40 a fait un bond 5% en 2016, mais il reste inférieur au niveau atteint il y a dix ans. Entre 2006 et 2016, il a chuté de 12 %.

46
2016
50
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2015
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L’industrie et le BTP restent les poids-lourds

Les sociétés qui génèrent le chiffre d’affaires le plus important relèvent du BTP et de l'industrie, avec 478 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit près de 40% du chiffre d’affaires global des entreprises du CAC 40 en 2016. Les nouvelles technologies, les télécoms et les médias, eux, n'ont pas généré plus de 8% du revenu global du CAC 40 en 2016 (98 milliards d’euros), mais elles progressent : +12% de croissance en 2016.

Au total, la valeur marchande des entreprises du CAC 40 a augmenté de 9%, passant de 1 243 milliards d’euros en 2015 à 1 351 milliards d’euros en 2016.

Au-delà des frontières de l'Europe

Les entreprises investissent de nouveau. L’investissement total est en progression pour la première fois depuis 2012, et s’établit à 6% du chiffre d’affaires global. Les entreprises sont de moins en moins endettées – c’est la cinquième année consécutive de baisse – et le niveau d’endettement est au plus bas depuis 11 ans.

Mais le développement des entreprises se fait en dehors de l’Europe. Depuis 2006, la part de l’activité des entreprises du CAC 40 en Europe a chuté, passant de 73% à 54%. Les entreprises développent leurs activités en Amérique et en Asie.

Un record de dividendes pour les actionnaires

Avec ces bons résultats, les actionnaires qui investissent dans les entreprises du CAC 40 sont récompensés. Le montant total des dividendes distribués en 2017 sur les bénéfices de 2016 a atteint 46 milliards d’euros. C’est 1 milliard de plus qu’en 2015, et c’est un record depuis 2006.

 

 

Source : https://www.franceinter.fr

 

 

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7 juillet 2017 5 07 /07 /juillet /2017 19:33

 

 

Source : https://www.marianne.net

 

 

Winners/Losers
Avec Macron, payer moins les fonctionnaires pour payer plus… les traders

 

 

 
 
 
Pour les fonctionnaires, l'ère Macron signe le retour du gel des salaires.
Pour les fonctionnaires, l'ère Macron signe le retour du gel des salaires. - Sipa
 
Le gel du traitement des fonctionnaires est d'ores et déjà acté, ainsi que le rétablissement dès 2018 de leur jour de carence en cas d'arrêt maladie. En parallèle, le gouvernement s'apprête à annoncer la fin de la taxe sur les hauts salaires de la finance. Le mélange pourrait être explosif…

Geler le traitement des fonctionnaires pour augmenter celui des traders. Formulée ainsi, une telle proposition n’aurait que peu de chances de voir le jour. Ni même de passer le cap du ballon d’essai, comme disent les commentateurs politiques, tant les réactions seraient vives. C’est pourtant ce que s'apprête à faire le gouvernement. En deux temps…

Fort du rapport d’audit alarmiste de la Cour des comptes, Gérald Darmanin a confirmé le gel du traitement des fonctionnaires : « Il n'y aurait pas d'augmentation de point d'indice pour les agents de la fonction publique », a martelé le nouveau ministre des Comptes et de l’Action publics, doublement impliqué puisqu'à la fois ministre du Budget et de la Fonction publique. Pour fixer les choses, il faut savoir qu'1% de hausse de la masse salariale dans la fonction publique a un impact de 900 millions d’euros. Ce jeudi 6 juillet, le ministre a ajouté à l'effort demandé aux agents de la fonction publique le rétablissement dès 2018 du jour de carence (c'est-à-dire la suppression de la paie le premier jour d'absence pour maladie), dont il estime le coût pour les finances publiques à "environ 170 millions d'euros par an".

La partie qui relève des traders s’apprécie, elle, à la lecture des offres promotionnelles d’installation en France que Bruno Le Maire a présentées fin juin aux banquiers new-yorkais échaudés par le Brexit et en recherche d’une ville de repli. Se rêvant en Hermès avec pour message « France is Back », notre ministre des Finances a plutôt fait le vendeur de la marque éponyme, en évoquant clairement des discounts d’impôts. Traduction devant le cercle interallié, ce mercredi 5 juillet à Paris : « Parmi les investisseurs étrangers, il y a des salariés qui ont des niveaux de revenus élevés. Or, la taxation de ces revenus est très forte »… Et les mesures rappelées par Edouard Philippe dans son discours de politique générale « prouveront que nous sommes capables de tenir compte de cette situation pour faire venir des salariés en France ».

 

Fin en vue de la taxe sur les hauts salaires

De quoi parle-t-on exactement, si ce n’est de la taxe sur les salaires pour les entreprises non assujetties à la TVA ? En pratique, celles relevant du monde de la finance. Quelque 137 millions d’euros au compteur des caisses de l’Etat. Depuis 2013 et une réforme voulue par François Hollande, ces entreprises sont soumises à une taxe progressive : jusqu’à 20% pour les salaires excédant 153.000 euros brut. C’est cette taxe qui devrait disparaître afin de convaincre les banquiers de simplement traverser la Manche, sans pousser au-delà du Rhin vers Francfort. La remise sera également effective pour les traders déjà installés en France.

Mais l’offre promotionnelle du gouvernement français ne s'arrête pas là. C’est une formule all inclusive qui est envisagée. En plus de la fin de la taxe sur les hauts salaires de la finance, qui permettra aux banques de verser en bonus supplémentaires ce qu’elles ne paieront pas en taxes histoire de s’aligner sur les rémunérations londoniennes, il y a les à-côtés. Et notamment la scolarisation des enfants des futurs expats en France. C’est ainsi que Bruno Le Maire, en accord avec le ministre de l’Education nationale, a pu annoncer « un plan de réalisation d’établissements scolaires ou de classes bilingues susceptibles de (les) accueillir ». Les traders qui réfléchissent avec leur portefeuille ne s’y tromperont pas : « Si c’est gratuit, c’est dans mes prix ». Il se pourrait même que le statut fiscal d'impatrié (les Français non résidents qui reviendraient au pays), instauré en 2003 mais boosté par Nicolas Sarkozy en 2008 et Emmanuel Macron en 2015, soit encore plus favorable qu'il ne l'est déjà.

Attirer les activités financières relève d’un pari, d’une conception de l’économie : miser sur la finance pour la croissance. Jezabel Couppey Soubeyran le décryptait récemment pour Marianne : « Du fait du cycle électoral, les gouvernements ont intérêt à l’emballement financier, qui booste la croissance à court terme. Mais l’explosion inéluctable ruine les maigres fruits passagers pour finalement installer la stagnation séculaire dans laquelle nous enferme l'enchaînement des crises financières », martèle cette maître de conférence à Paris I, auteure en 2016 du remarqué Blablabanque. Le nouveau pouvoir s’apprête à mettre non pas 10 balles dans la machine, mais 137 millions….

 

 

 

 

par Emmanuel Lévy

Journaliste économie

 

 

Source : https://www.marianne.net

 

 

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