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4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 16:35

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Grèce: la stratégie du choc imaginée par le FMI
3 avril 2016 | Par martine orange

 

 

WikiLeaks révèle une conversation entre deux responsables du Fonds monétaire international sur la question de la Grèce. Ceux-ci semblent prêts à aller jusqu’à pousser la Grèce à la faillite pour obtenir un accord européen sur l’allégement de la dette grecque et amener le gouvernement grec à faire toutes les réformes souhaitées par le FMI.

Jusqu’où est prêt à aller le Fonds monétaire international (FMI) pour imposer ses vues sur le règlement de la question grecque ? Peut-être jusqu’à pousser la Grèce à la faillite, si l'on en juge par la lecture de la conversation de deux responsables de l’organisation internationale révélée par WikiLeaks le 2 avril (lire ici l’ensemble de la transcription, en anglais). Pour obtenir un changement de direction, les responsables du FMI ne voient qu’un moyen : mettre en place une stratégie du choc pour imposer leur plan à la Grèce et à l’Europe, au mépris de tout système démocratique.

 

La conversation, retranscrite par WikiLeaks, s’est tenue le 19 mars entre Poul Thomsen, responsable du département européen du FMI, alors à Washington, et Delia Velculescu, chef de la mission du FMI en Grèce, qui participe alors à une réunion des créanciers à Athènes. Tous les deux constatent que les conversations, comme d’habitude, font du surplace et que la situation en Grèce ne cesse d’empirer. 

 

Poul Thomsen et Delia Velculescu. © DR Poul Thomsen et Delia Velculescu. © DR

 

Même si la question de la situation économique de la Grèce, par ailleurs abandonnée par l’Europe face à l’afflux de réfugiés, est aujourd’hui totalement évacuée par les responsables européens, celle-ci n’en continue pas moins d’être toujours aussi dramatique. Les deux responsables du FMI estiment que le pays est au bord de l’effondrement, d’ici à l’été.

 

Rien ne leur convient. Le plan de sauvetage, décidé à l’arraché, le 13 juillet 2015, par les responsables européens, ne fonctionne pas – mais qui s’en  étonnera ? Ils ne croient ni aux objectifs fixés par les Européens, notamment les 3,5 % du surplus budgétaire, ni aux chiffres présentés par le gouvernement grec. Celui-ci, selon eux, traîne des pieds pour mettre en place les réformes exigées. De leur côté, les responsables européens ne se décident pas à faire un allégement de la dette, comme l’espère le gouvernement d’Alexis Tsipras et comme le recommande le FMI. Cette fuite en avant ne peut s’éterniser, estiment les deux responsables du FMI : la Grèce doit rembourser en juillet 2,3 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Elle sera sans doute dans l’incapacité de faire face à cette échéance, à en croire les deux responsables.

 

Pour Poul Thomsen, qui s’est illustré à maintes reprises par ses positions dures depuis le début de la crise grecque, il est urgent de précipiter les événements. L’ennui, d’après son analyse, est que le référendum britannique vient retarder ce « moment de vérité ». « Qu’est-ce qui peut amener à prendre une décision ? Dans le passé, il n’y a qu’une fois où cela s’est produit, quand ils [les Grecs] étaient étranglés financièrement et sur le point de faire faillite ? Pas vrai ? » explique-t-il à sa collègue, selon la transcription de WikiLeaks. « Et c’est certainement ce qui va se passer à nouveau. Dans ce cas, cela va traîner jusqu’en juillet. Les Européens ne vont pas avoir la moindre discussion un mois avant le Brexit. Ils voudront faire une pause et après, ils voudront recommencer après le référendum européen [prévu le 13 juin en Grande-Bretagne – ndlr] », poursuit-il.

 

Puis, Poul Thomsen continue à dérouler son plan à sa collègue, quasiment muette : il faut tordre le bras à l’Allemagne pour l’obliger à rallier les vues du FMI. « Les Allemands posent le problème du management et à ce moment nous disons : “Regardez, Mme Merkel, vous êtes face à une alternative. Vous devez réfléchir à ce qui est le plus coûteux : aller de l’avant sans le FMI […] ou accepter un allégement de la dette que nous pensons nécessaire en Grèce pour nous garder avec vous”. »

 

Depuis le début de la crise grecque, l’Allemagne estime que la participation du FMI au plan de sauvetage et à la Troïka (Banque centrale européenne, Union européenne, Fonds monétaire international) est une condition impérative pour contribuer elle-même au plan de sauvetage. Dans le même temps, l’Allemagne, ainsi que plusieurs contributeurs européens, notamment les Pays-Bas, la Finlande et la Slovaquie, s’opposent à toute annulation de la dette grecque. Tout juste consentent-ils à un étalement dans le temps.

 

« Je suis d’accord, il faut un choc. Mais je ne sais pas lequel », répond Delia Velculescu, avant de mentionner une réunion sur la dette avec les membres de l'Eurogroupe, prévue à la mi-avril à Washington. Mais pour Poul Thomsen, tout cela n’est pas de nature à changer la donne. « Les discussions sur la dette peuvent s’éterniser, jusqu’à ce que quelque chose advienne…, jusqu’à ce qu’ils [la Grèce] arrivent au paiement de juillet ou jusqu’à ce que les responsables décident que nous avons besoin d’un accord », explique-t-il.

 

Même si elle ne transparaît pas directement dans la conversation entre les deux responsables du FMI, il faut mesurer la violence qui sous-tend leurs propos. Le terme « event » (que nous avons traduit ici par “choc”) auquel ils font si souvent référence, est devenu désormais l’euphémisme préféré dans le monde financier pour parler d’une faillite, d’une banqueroute ou, selon une expression adoucie, d’un défaut de paiement. En d’autres termes, les responsables du FMI envisagent ni plus ni moins qu’une faillite de la Grèce, avec, comme l’année dernière, la fermeture des banques, des fermetures d’usines et de commerces, des milliers de chômeurs supplémentaires. Et cela même au moment où la Grèce doit gérer, quasiment seule, le sort de dizaines de milliers de réfugiés.

 

Mettre la Grèce à genoux leur semble la seule façon de l'amener, ainsi que l’Europe, à résipiscence. Car outre faire plier l’Allemagne et le reste de l’Europe, il s’agit aussi de faire plier le gouvernement grec, jugé bien trop dilettante. Certes, ils ont lancé des réformes, mais elles sont insuffisantes, selon eux. « Ils ont cédé un peu sur la réforme de l’impôt sur le revenu, sur les retraites complémentaires… Mais c’est très peu », résume Delia Velculescu, estimant que la pression n’est pas assez forte sur le gouvernement grec pour l’amener à accepter plus.

 

Le plan du FMI est établi de longue date. Delia Velculescu le rappelle en quelques mots : « C’est très simple, il s’agit de la réforme des retraites, de celle sur l’impôt sur le revenu, de celle sur la TVA, de celle sur les salaires, et quelques taxes, une ou deux… C’est tout. » C’est tout, en effet. C’est juste l’ensemble des équilibres financiers, sociaux et démocratiques d’un pays qui est en jeu.

 

Le gouvernement grec a dénoncé le chantage du FMI, à la suite des révélations de WikiLeaks. Le premier ministre Alexis Tsipras a écrit dès samedi à Christine Lagarde, directrice générale du FMI, pour lui demander si les propos rapportés des deux responsables reflétaient la position de l’ensemble de l’institution. « Utiliser un défaut de paiement comme moyen de pression sur la Grèce et sur les autres États membres est clairement au-delà des limites dans une négociation », accuse-t-il. De son côté, le ministre grec des finances, Euclid Tsakalotos, a accusé le FMI d'outrepasser son rôle et de vouloir imposer à la Grèce des mesures draconiennes, y compris sur les retraites.

 

Le gouvernement allemand, clairement dans la ligne de mire du FMI, n’a pas réagi pour l'instant aux révélations de WikiLeaks.

 

« Les spéculations selon lesquelles les équipes du FMI envisagent d’utiliser un défaut de paiement comme tactique de négociation sont tout simplement un non sens » , a répliqué Christine Lagarde dimanche, en réponse à la lettre d’Alexis Tsipras. Alors que le gouvernement grec se demande s’il est encore possible de négocier avec les deux représentants du FMI, Poul Thomsen et Delia Velculescu, la directrice générale du FMI les défend, soulignant qu’ils «sont des responsables expérimentés qui ont sa pleine confiance et son soutien personnel ». 

 

« Le FMI conduit ces négociations de bonne foi, sans utiliser la menace et nous ne communiquons pas à travers des fuites », poursuit-elle, avant de mettre en garde indirectement le gouvernement grec, soupçonné d’avoir organisé les fuites : « Il importe que les autorités garantissent un environnement qui respecte la confidentialité de leurs discussions internes ». Mais cette mise au point risque de ne pas suffire à éteindre le soupçon.Une nouvelle fois, la question démocratique est posée. Jusqu’à quand va-t-elle être éludée ?

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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27 mars 2016 7 27 /03 /mars /2016 21:34

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Grèce : où sont passés les milliards de la BCE ?

23 mars par Romaric Godin

 
 
 

By Dan Moyle - CC

 

Les créanciers avaient promis de reverser à la Grèce les profits réalisés sur la détention de la dette hellénique par la BCE. Mais depuis 2013, Athènes n’a pas reçu un centime de cette somme qui reste bloquée, pour des raisons politiques, et malgré une apparente détente dans les négociations.

Alors que la crise migratoire, malgré l’accord de l’Union européenne avec la Turquie, se poursuit et que de nouvelles - et lourdes - responsabilités vont être attribuées à la Grèce, le pays doit toujours mener des négociations serrées avec ses créanciers. Le ministre des Finances helléniques a indiqué ce mardi 22 mars devant le parlement grec qu’il espérait pouvoir conclure la première revue du programme d’ici au 13 avril. Selon lui, un accord global avec les créanciers, incluant la très contestée réforme des retraites, pourrait avoir lieu dans un mois.


Des signes de détente ?

Il semblerait, du reste, que la tendance chez les créanciers soit plutôt à la détente. Même le très orthodoxe ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a reconnu lundi 21 mars que les créanciers « prennent en compte » l’absence de majorité d’Alexis Tsipras pour une réforme révisée des retraites, tout en s’assurant que « ce qui a été décidé cet été soit réalisé. »

La raison de cette soudaine bienveillance est sans doute moins en soi l’inquiétude de l’Eurogroupe pour la majorité du premier ministre que la nécessité pour l’Allemagne principalement de disposer d’un gouvernement stable à Athènes pour gérer l’application de l’accord avec la Turquie et continuer à gérer la fermeture de la « route des Balkans ». Car cette fermeture, déclenchée par l’Autriche à la mi-février, fonctionne. En mars, 5.280 réfugiés sont entrés en Bavière, contre 74.000 en janvier. Et pour cause : près de 50.000 réfugiés sont désormais « coincés » en Grèce. Il est essentiel pour l’UE qu’ils y restent et, pour cela, il faut donner des gages au gouvernement grec.

Pierre Moscovici, le commissaire aux affaires économiques, ne s’en est pas caché mardi : il a confirmé que la Commission était effectivement prête à desserrer la pression sur la Grèce pour l’aider à gérer la « crise migratoire. » On comprend donc mieux pourquoi ce discours d’apaisement intervient en ce début de semaine. Les lourdes charges que la Grèce a dû accepter vendredi dans l’accord UE-Turquie auraient donc une « compensation », comme plusieurs informations publiées précédemment le laissaient entendre.


Bienveillance limitée

Reste que cette « bienveillance » a des limites. Le projet de réforme du gouvernement était déjà douloureux, il sera sans doute encore légèrement durci pour ne pas laisser l’impression d’une « capitulation » des créanciers. L’étreinte se desserre, mais le contrôle se maintient. La renégociation de la dette, qui, devait initialement débuter en septembre ou octobre et qui débutera sans doute en mai ou juin, sera l’occasion de mesurer réellement si les créanciers ont modifié leur approche de la question grecque. C’est mal parti si l’on en croit ce même Wolfgang Schäuble, mercredi 23 mars, qui a rejeté toute coupe dans le stock de dettes. Pour finir, les créanciers disposent d’un moyen simple de « soulager » le gouvernement hellénique qu’ils n’utilisent pas pour le moment.


Le programme SMP

Car les créanciers européens sont assis sur un véritable trésor qu’ils ont le pouvoir de remettre ou non à Athènes : les profits réalisés par la BCE sur les achats de dettes grecques effectués en 2010 et 2011 dans le cadre du programme « Securities Markets Programme » (SMP). Pour comprendre ce dont il s’agit, il convient de revenir en arrière, à l’automne 2010. A cette date, en effet, la BCE avait décidé pour calmer les attaques contre les dettes souveraines de procéder à des rachats de dette, notamment grecque. La BCE agissait alors comme un investisseur normal. Elle achetait des titres et attendait comme tout investisseur un remboursement de ces titres et le versement des intérêts qui y sont liés.


La décision de reverser les intérêts touchés par la BCE

Cette « normalité » a trouvé ses limites lors de la restructuration de la dette privée grecque (appelée « PSI ») en mars 2012. La BCE s’est alors prévalue de son indépendance et son caractère « public » pour refuser de participer à cette mesure qui réduisait de 75 % la valeur de la dette hellénique. La BCE a donc continué à toucher des intérêts de l’Etat grec. En février 2013, la BCE annonçait avoir gagné pas moins d’1,1 milliard d’euros sur ces titres, argent versé par l’Etat grec qui empruntait aux Européens pour pouvoir le payer...

Il s’en était suivi un certain scandale qui avait déterminé les créanciers à modifier leur position : les bénéfices tirés de la détention des titres grecs dans le cadre du SMP, mais aussi de l’ANFA (un programme de rachats de titres par les banques centrales nationales) seraient reversé à Athènes moyennant un « bon comportement » du gouvernement grec dans l’application du programme issue du mémorandum. En 2013, la Grèce a ainsi reçu près de 3 milliards d’euros, ce qui lui a permis de dégager son premier « excédent primaire. » Mais, depuis, plus un euro n’a été versé à la Grèce dans ce cadre.


Une « grâce » bien coûteuse

Longtemps, ce reversement des profits sur la dette grecque achetée par la BCE a été présenté comme une « grâce » faite à la Grèce pour « l’aider ». Grâce dont les ingrats Hellènes ne savaient pas reconnaître l’ampleur. Dans une lettre de mars 2013 au député européen français Liêm Hoang Ngoc, Mario Draghi parle d’un « soutien substantiel » à la Grèce.

Mais cette « aide » soutient un pays qui s’est préalablement endetté pour la payer et qui ne devrait pas avoir payé après 2012 si la BCE avait participé au PSI. Le « cadeau » est donc très relatif, notamment au regard du stock de dettes immense de la Grèce. Ensuite et surtout, cette « grâce » est politiquement conditionnée. Fortement. Et cette condition est l’acceptation d’une politique économique d’austérité dont le succès en Grèce reste encore à démontrer et qui a surtout eu pour conséquence l’effondrement de l’économie. Donc l’augmentation du ratio d’endettement du pays. En réalité, cette « grâce » est un moyen de pression sur le gouvernement grec, une façon de le rendre obéissant alors même que la détention de ces titres par la BCE est contestable.


Promesses non tenues

Cette dernière condition est aujourd’hui évidente puisque depuis l’arrivée au pouvoir le 25 janvier 2015 d’Alexis Tsipras a conduit au gel de ces versements. Et malgré la signature du troisième mémorandum le 19 août 2015 et la mise en place des premières mesures de ce dernier, l’argent reste bloqué. Durant les six mois de crise entre Athènes et ses créanciers, le gouvernement Tsipras a longtemps demandé le déblocage des bénéfices pour 2014, mais cela lui a toujours été refusé. Lors des négociations très serrées entre le référendum du 7 juillet et la conclusion de l’accord du 13 juillet, il semble que l’idée d’utiliser ces profits immédiatement ait été émise. Dans un document du 10 juillet de la Commission européenne, proposant des financements pour la Grèce, cette possibilité est clairement démontrée : « Si les Etats membres sont d’accord, les profits SMP de 2014 et 2015, bien qu’insuffisants, pourraient être utilisés pour payer les arriérés du FMI et les autres paiements à venir », souligne le texte. Il est possible que cet argument ait pu jouer dans la décision du gouvernement grec d’accepter un accord.


La Grèce n’a rien touché depuis 2013

Or, le versement n’a pas eu lieu. Les paiements de juillet ont été réglés par un prêt provisoire qui a été ensuite intégré au programme actuel. En réalité, la Grèce n’a toujours pas reçu un centime de cette somme qui, pour 2014 et 2015 s’élève à 3,3 milliards d’euros. La BCE plaide non-coupable. « La BCE a versé les profits réalisés sur les titres grecs aux banques centrales nationales, elle ne décide pas de l’usage de ces profits », affirme-t-on à Francfort. La BCE n’est donc pas concernée par ces reversements, elle n’a pas le pouvoir de les verser à la Grèce. Selon nos informations, les banques centrales ont en effet transmis ces profits aux trésors nationaux qui les ont placés sur un compte luxembourgeois. Pour le débloquer, il faut une décision de l’Eurogroupe et « cela est très politique », reconnaît une source européenne.


La Grèce pas assez obéissante pour toucher cette cagnotte

La somme n’est pas négligeable lorsque l’on songe que le gouvernement négocie pied-à-pied avec les créanciers pour un ou deux milliards d’euros de soutien financier. Selon le document de la Commission, le montant des profits à reverser à la Grèce d’ici à 2018 s’élève à 7,6 milliards d’euros. Or, le montant global des dettes que la Grèce doit rembourser d’ici à la fin 2018 est de 25,6 milliards d’euros. Ce reversement peut donc permettre de couvrir 29,7 % des engagements de la Grèce sur les trois prochaines années. Mais pour l’obtenir, il faudra se montrer obéissant.

Or, malgré les signes de détente, l’Eurogroupe trouve le gouvernement grec encore trop peu obéissant. Wolfgang Schäuble ce mercredi 23 mars l’a confirmé : « selon la troïka [le ministre allemand s’oblige à utiliser ce terme honni en Grèce], la Grèce est en retard sur la mise en œuvre du programme. » Il y a donc fort à parier que, avant de voir revenir les intérêts dans ses caisses, le gouvernement grec doive encore réduire sa résistance aux demandes des créanciers. Ceci est clairement un piège pour le premier ministre grec.

Le dilemme de Tsipras

Car Alexis Tsipras a fait de « l’aménagement » des mesures prévues sa « marque de fabrique. » Elle lui permet de justifier son acceptation du troisième mémorandum vis-à-vis d’un électorat qui est de moins en moins convaincu (Syriza est désormais devancée dans les sondages par les Conservateurs de Nouvelle Démocratie). Si Alexis Tsipras abandonne toute forme de résistance, il est politiquement en danger, mais peut espérer toucher les revenus de la BCE. S’il refuse de changer, il sauve sa majorité, mais demeure dans une logique d’urgence financière permanente. Si l’Eurogroupe ne libère pas les intérêts du SMP après la première évaluation, il apparaîtra évident que l’allègement de la pression sur Alexis Tsipras, et le souci de préserver sa majorité proclamé par Wolfgang Schäuble seront inexistants.


Source : La Tribune

 

Auteur.e
 

Romaric Godin

Rédacteur en chef adjoint à La tribune.fr Journaliste depuis quinze ans, à la Tribune depuis 2002, il a travaillé au service « marchés », puis a été pendant trois ans correspondant à Francfort, de 2008 à 2011, où il vit les débuts de la crise de la zone euro. Revenu à Paris, il suit les effets de cette crise en Europe sous ses aspects économiques, monétaires et politiques.

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

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13 mars 2016 7 13 /03 /mars /2016 20:03

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

 

Grèce : les calculs cyniques des créanciers d’Athènes
Rosa Moussaoui
Vendredi, 11 Mars, 2016
L'Humanité

 

Manifestation contre la réforme des retraites, le 4 février dans la capitale.
Photo : Aris Messinis/AFP
 

L’Union européenne et le Fonds monétaire international maintiennent la pression sur le gouvernement grec, prié d’aller au plus vite et plus loin dans l’application du programme d’austérité imposé en juillet.

 

Athènes (Grèce), envoyée spéciale.

 

Le quartet des créanciers est de retour à Athènes. Arrivés mercredi, les représentants du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE), de la Commission européenne et du mécanisme européen de stabilité (MES) doivent « évaluer » la mise en œuvre du nouveau plan d’austérité imposé aux Grecs le 12 juillet 2015 malgré la victoire du « non » au référendum. Objectifs, accélérer les « réformes en suspens » et renforcer la discipline budgétaire à laquelle doit se plier le pays pour la période 2016-2018, date à laquelle la Grèce est priée d’atteindre un excédent primaire de 3,5 % du PIB pour le conserver les années suivantes. Au cœur de ce nouveau cycle de « négociations » qui n’en sont pas, la refonte du système de retraites, l’accélération d’un programme de privatisations aux allures de grande braderie d’actifs publics ainsi que le problème des « prêts rouges », ces emprunts que des particuliers ne peuvent rembourser (ils concerneraient 100 000 personnes et porteraient sur un montant total de 120 milliards d’euros).

 

Les exigences des usuriers ne connaissent pas de limites

Cette « revue » du programme d’austérité, lancée au début de l’année, avait été interrompue en février, les créanciers jugeant encore trop clément le projet de réforme du système de retraites, qui prévoit pourtant un relèvement progressif de l’âge de départ à 67 ans et conduirait à de nouvelles amputations dans les pensions. S’agissant des « prêts rouges », les créanciers exigent toujours le démantèlement de la législation protégeant les résidences principales des saisies immobilières. Quant à la liquidation des biens publics grecs, le quartet veut hâter la création du Fonds de privatisation que le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, prétendait domicilier au Luxembourg, en juillet.

 

Alors que la Grèce est exsangue, encore fragilisée par la crise humanitaire frappant des réfugiés pris au piège sur son sol par la fermeture de la route des Balkans, les exigences des usuriers ne connaissent pas de limites. « Le paquet de mesures doit être encore plus solide, aller plus loin que ce qui a été mis sur la table jusqu’à présent », ordonnait lundi le président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem. Problème, alors que la dette grecque dépasse les 320 milliards d’euros, un fardeau insoutenable pour une économie qui s’est encore contractée de 0,3 % en 2015, la viabilité économique de ce troisième programme d’austérité suscite des doutes jusque dans les cénacles du FMI, où l’on juge inévitable un allégement de la dette. Question discutée ces jours-ci, à Athènes, où les créanciers se disent prêts à examiner les options d’un allongement des échéances et d’une réduction de certains taux d’intérêt à condition que le gouvernement Tsipras se montre docile dans la poursuite des politiques d’ajustement structurel imposées depuis six ans au pays. Mais, de ce côté-là, rien n’est encore fait, Berlin refusant toujours obstinément la perspective d’un allégement de la dette grecque.

 

Sur le front social, la menace d’un nouveau tour de vis austéritaire suscite toujours des remous. Mercredi, des manifestants ont brièvement occupé les locaux de la représentation de la Commission européenne, dans le centre d’Athènes, avant d’être évacués par la police. Parmi eux, Panayotis Lafazanis, Costas Issychos et Dimitris Stratoulis, anciens poids lourds du gouvernement Tsipras, qui ont quitté Syriza l’été dernier pour fonder le parti Unité populaire. Le même jour, plusieurs centaines de protestataires étaient rassemblés sous les fenêtres de la Vouli, le Parlement grec, à l’appel des syndicats, pour exiger le retrait du plan de réforme des retraites. « Cette réforme va réduire à néant les droits des travailleurs à la retraite et désorganiser davantage notre système de protection sociale. Elle prévoit de nouvelles coupes dans des pensions déjà réduites de 40 % », s’indigne Adamidis Gogos, président du syndicat des travailleurs de Déi, l’entreprise publique d’électricité dont le troisième mémorandum exige la privatisation. Parmi les banderoles déployées sur la place Syntagma, celle-ci résume bien la nouvelle épreuve infligée au pays : « Des barrières pour les réfugiés, un mémorandum d’austérité pour les Grecs. » Après le sommet de lundi, à Bruxelles, où l’Union européenne a conclu avec la Turquie un marché de dupes dans l’espoir de repousser les demandeurs d’asile hors de ses frontières au mépris des Conventions de Genève, le sort des réfugiés bloqués en Grèce n’échappe pas, en effet, aux cyniques calculs des créanciers. « Cette crise humanitaire pesant sur les épaules de la Grèce leur offre l’occasion de redoubler de férocité, remarque la journaliste Effi Yiannopoulou. En transformant le pays en immense hotspot où seraient parqués et triés les réfugiés, le quartet table sur une évolution de l’échiquier politique grec en faveur des conservateurs, voire de l’extrême droite. Mais rien n’est joué. Même si la situation est fragile, pour l’instant, c’est un profond élan de solidarité qui se manifeste. » Du coup d’État financier de juillet aux naufrages dans la mer Égée, c’est l’idée même d’Europe qui n’en finit plus de se noyer.

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 17:38

 

Source : http://www.greekcrisis.fr

 

 

 
 
 
greek crisis
 
 

samedi 13 février 2016

La fin des Tsiprosaures ?
 

 


Temps de colère et de révolte. Vendredi matin (12 février), le pouvoir supposé politique pris de panique, avait tenté à bloquer les portes d’Athènes, dans une tentative désespérée d’empêcher l’arrivée motorisée des paysans, venus manifester depuis les quatre coins du pays. À plusieurs reprises, les... forces de la Police ont été d’abord violement repoussées par les agriculteurs, ailleurs des... négociations ont pu apaiser le ciel athénien. Monde... ambiant.


Agriculteurs du Péloponnèse... débloquant l'accès vers Athènes. Le 12 février


Les agriculteurs ont fait finalement leur entrée dans Athènes... d’où par la suite une petite bataille rangée devant le Ministère de l’Agriculture. Les rebelles de la version 2016, comme de l’histoire de la longue vie quotidienne sous l’Occupation du Mémorandum, ont installé leur campement à Sýntagma, nous n’avions pas vu cela depuis l’autre grand moment de notre... infortune, c’était durant le mouvement des Indignés Place de la Constitution (Sýntagma), en 2011.

Les paysans Crétois ont été les premiers à débarquer au Pirée, très tôt dans la matinée de vendredi ; ils ont aussitôt... investi la ville, mais c’est devant le Ministère de l’Agriculture que toute leur colère a éclaté lorsque leur camionnette remplie d’un échantillon de leurs productions avait été saisie par la Police... avant d’être libérée suite à un assaut réussi.

Devant le Ministère, devant l’absence du Ministre, surtout, devant le refus ministériel de recevoir une délégation Crétoise porteuse d’un texte récapitulant les décisions de leurs collectifs, à savoir le retrait du projet de loi sur les retraites et sur la fiscalité des exploitants agricoles, une nouvelle... attaque a été (spontanément ?) lancée contre les gardes... prétoriens du gouvernement mémorandaire SYRIZA/ANEL.
 

Au portes d'Athènes. Le 12 février 2016 (Photo presse grecque)

 

Crétois et paysans... au débarquement du 12 février. Le Pirée, (presse grecque)

 

Au portes d'Athènes. Le 12 février 2016 (photo presse grecque)

 

Au portes d'Athènes. Le 12 février 2016

 

Devant le ministère de l'Agriculture. Le 12 février


D’autres épisodes très violents aux portes d’Athènes se déroulèrent en même temps, lors du... contact entre les paysans du Péloponnèse et les forces de l’ordre. Bilan: dix policiers blessés et quelques interpellations. “Nous n'avons pas peur de la Police... venez voir...”, tel fut le message et le... geste charnel clairement affiché par certains agriculteurs et éleveurs du pays, immortalisé par un photographe. Inutile de dire que cette photo a aussitôt fait le tour des medias et surtout de l’internet grec.

Nous nous attendions à cette expression fort violente (pour l’instant certes contenue) de cette phrase au bout de toutes les lèvres car sans cesse répétée au pays réel de la mise à mort économique (impossibilité de travailler et d’entreprendre), sociale (droits sociaux des travailleurs) et nationale (souveraineté, agissements de type... FRONTEX, UE et OTAN dans les eaux territoriales de la Grèce après une nouvelle capitulation du gouvernement Tsipras), et tout cela en... accéléré, depuis la terrible trahison du ‘NON’ par les Tsiprosaures: “Cela ne peut plus durer” entend-on dire de manière unanime.

Ainsi, l’idée deviendrait désormais majoritaire en Grèce (indépendamment des piètres... familles politiques), à concevoir (à tord ou à raison) que cette violence devrait prendre un caractère ciblé et précis, autrement-dit, apte à faire chuter le gouvernement SYRIZA/ANEL, mieux encore, le système politique dans son ensemble.
 

Animaux innocents repeints... SYRIZA. Athènes, février 2016 (presse grecque)

 

L'esprit de la FRONTEX d'après une certaine idée grecque (Internet)

 

Le... geste clairement affiché des agriculteurs. Le 12 février

 

Animal innocent, “Notre patience a pris fin”. Athènes, février 2016 (presse grecque)


Cette semaine, j’ai participé à une émission radiophonique depuis le Pirée (90,1 FM), au thème de la situation grecque et de la géopolitique... bouillonnante actuelle autour de nous, au studio et joints par téléphone, on endentait des analystes de toutes les sensibilités politiques et aussi, deux militaires à la retraite ayant participé à de structures de commandement de l’OTAN.

Joint par téléphone, Leonidas Chryssanthopoulos (du mouvement EPAM), a livré sa version... alors eschatologique à très brève échéance quant à la situation: “Le gouvernement SYRIZA/ANEL va tomber sous la pression populaire, par la mobilisation conjointe de l’ensemble des secteurs économiques comme de l’immense majorité de ce qui reste de la société grecque. Sauf que cet effondrement concernera de toute évidence l’ensemble système politique, nous vivrons alors un événement analogue à la chute de la dictature des Colonels en 1974. Les ministères seront aussitôt occupés par des insurgés appuyés par l’Armée grecque et une Constituante démocratique sera organisée pour très bientôt”.

En même temps, toute cette pseudo-législation des mémoranda sera annulée, le Gouvernement Provisoire saisira l’ONU au motif que les procédures légales en vigueur n’ont pas été respectées, la dette implique comme on sait une faute grave de la part du créancier (cf. recours à la corruption, à la menace ou à l’abus d’influence) ; en violation du droit national ou international aux conditions contraires au droit international et à l’intérêt général”, (cité de mémoire).
 

Vue... d'Athènes le 12 février

 

Crétois et paysan. Sýntagma, le 12 février

 

La Liberté ou l'Euro. Sýntagma, le 12 février

 

Agriculteur et citadin. Sýntagma, le 12 février

 

Crétois et manifestants. Sýntagma, le 12 février

 

Réunion ouverte entre mouvements patriotes de gauche. Athènes, le 11 février 2016. Source Plan-B


Rêve, ou alors réalité naissante ? J’ai publiquement exprimé des réserves, non pas quant à l’idée exprimée mais pour ce qui concerne la faisabilité d’un tel projet, sans au préalable un minimum de concertation entre les mouvements, le terrain, voire, certaines institutions (syndicats, collectifs, Armée, Église...). Or, cette concertation n’a pas l’air de se concrétiser, à ma connaissance en tout cas, une idée publiquement aussi partagée par les autres invités présents en studio.

La réponse a été brève, et pour ainsi dire sibyllique: “Attendez voir !” Je rappelle que Leonidas Chryssanthopoulos, est un ancien diplomate, il fut entre autres, le premier ambassadeur de Grèce en Arménie en 1993, comme il a également servi à la Mission permanente de la Grèce auprès de l'ONU et l'Union européenne. Il a été nommé aussi directeur général des Affaires européennes au Ministère des Affaires étrangères et en tant que jeune diplomate déjà, il avait participé aux négociations d'adhésion de la Grèce à la... funeste CEE.

Je ne suis pas (toujours) au secret... des préparations grecques, je sais par contre qu’en ce moment, l’effervescence reprend ; par exemple, mes amis politiques issus du mouvement souverainiste de gauche, ceux du Plan-B d’Alékos Alavános, m’informent de la tenue de tant de réunions ouvertes qu’ont lieu à Athènes et ailleurs, dans le but de coordonner justement les actions sur le terrain. Attendons... voir et surtout agissons.

Place Sýntagma, l’ambiance... redevient ainsi enfin humaine. J’y ai rencontré d’ailleurs mon ami Yórgos Avgerópoulos, en train de filmer pour les besoins de son prochain documentaire sur les péripéties historiques de la Grèce post-mémorandaire, son film, ‘Agora II’, sortira dans deux à trois ans.
 

Yórgos Avgerópoulos en train de filmer. Sýntagma, le 12 février

 

Yórgos Avgerópoulos en train de filmer. Sýntagma, le 12 février

 

Manifestants à Sýntagma, le 12 février

 

Manifestants à Sýntagma, Tsipras-Juncker dehors, le 12 février


La presse mainstream note non sans effroi, cette rencontre fatale dans la rue, entre la sociologie du ‘NON’ entre celle du ‘OUI à l’Europe’, autrement-dit, entre les couches de la population aux intérêts supposés divergents, par exemple, les agriculteurs, les classes populaires, les cadres, les avocats, les ingénieurs ou les médecins.

C’est exactement ce que j’ai observé durant toute la journée du 12 février à Athènes, une manifestation des avocats (et concert de leur chorale), des médecins, et évidemment du monde paysan.
 

Type... anthropologique d'un paysan manifestant Crétois. Sýntagma, le 12 février (presse grecque)

 

Type... anthropologique d'un ministrion Syrizosaure. 'Parlement', le 12 février (presse grecque)


Ce qui ne veut pas dire que cette jonction soit complète et surtout opérationnelle, en vue évidemment de renverser ce régime de la junte qui nous gouverne... sous les habits maintenant déchirés de la pseudo-gauche radicale Syrisophorme.

Il y a tout de même certains signes qui démontrent combien ce pouvoir prétendument aux mains des anthropoïdes et ministrions actuels, agit sous l’emprise de la panique. Sur l’île de Kos (toujours cette semaine), des manifestants opposés à la création du hot spot local (censé accueillir les migrants, autre grand thème du moment terrible dans lequel nous avons été plongés par les élites de la mondialisation), ont attaqué les locaux de SYRIZA aux cris: “Salopards, l'heure est arrivée où on va vous faire la peau”. Sans commentaire!
 

Avocats et manifestants. Athènes, le 12 février

 

Avocats, choristes et manifestants. Athènes, le 12 février

 

Médecins et manifestants. Athènes, le 12 février


Ensuite, les animateurs des radios mainstream, à l’instar d’Alpha FM (soirée du 12 février), lacèrent des appels destinés aux auditeurs et plus particulièrement aux jeunes gens, “pour surtout éviter le centre d’Athènes, où le chaos des manifestants est en train de régner, et à préférer une promenade du côté des quartiers Sud près de la mer, pour par exemple boire son café”.

Tout comme ces étranges annonces sous la forme d’alerte météo pluies et vents, diffusées au même moment, et démenties par les faits pour ne pas évoquer l’évacuation... des députés SYRIZA, lesquels ont tous quitté le “Parlement” par une issue de secours donnant sur le Jardin botanique d’Athènes, resté fermé jusqu’à nouvel ordre par la Police, une pratique déjà utilisée lors du gouvernement Papandréou, au moment le plus paroxysmique du mouvement des Indignés en 2011.

Les engins agricoles (une vingtaine au total), ont en effet fait leur entrée dans Athènes, y compris Place de la Constitution (Sýntagma) dans la soirée. Certes, il y a eu un... arrangement entre la coordination paysanne de Thessalie (proche du PC grec - KKE) et le gouvernement avec à la clef leur retraite aussitôt quelques heures après. J’en sais directement quelque chose, puisque ces tracteurs proviennent tous de la bourgade Thessalienne de Palamas (département de Karditsa), d’où une partie de ma famille y vit toujours. N’empêche, cette entrée fut triomphante, les citadins ont accueilli les paysans en... libérateurs, tel fut en tout cas de l’instantané de la soirée du 12 février à Sýntagma.
 

Engins agricoles dans Athènes, le 12 février (presse grecque)

 

Les citadins ont accueilli les paysans en... libérateurs. Sýntagma, le 12 février (presse grecque)

 

Les citadins ont accueilli les paysans en... libérateurs. Sýntagma, le 12 février (presse grecque)

 

Les citadins ont accueilli les paysans en... libérateurs. Sýntagma, le 12 février (presse grecque)

 

Sýntagma, le 12 février (presse grecque)


Temps de colère et de révolte. Instantanés grecs du 12 février 2016.

Au passage des forces de l’ordre... nos animaux, tout comme nous autres êtres adespotes (sans maître), sortons enfin nos griffes. Attendons voir ?
 

Nos animaux adespotes... sortent leurs griffes. Sýntagma, le 12 février

 

 

Source : http://www.greekcrisis.fr

 

 

 

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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 18:26

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Solidarité depuis Bruxelles avec la Grève générale en Grèce

9 février par ZinTV

 
 

 

La Grèce a connu sa plus grande mobilisation l’arrivée au pouvoir de SYRIZA. Plus de 40000 personnes à Athènes, 14000 à Thessalonique et de nombreux autres rassemblements un peu partout dans le pays contre la réforme des retraites. Des mesures imposées par le troisième mémorandum qui devraient rapporter 1,8 milliards d’euros. A Bruxelles aussi a eu lieu une manifestation en solidarité aux grévistes grecs.

 

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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 18:20

 

Source : http://www.lepoint.fr

 

 

La mobilisation s'étend en Grèce

 

 

La mobilisation est la plus massive depuis l'arrivée du Premier ministre Alexis Tsipras, qui soutient la réforme de la dette voulue par les créanciers UE-FMI.

 

 

Publié le - Modifié le | Le Point.fr
 
 
 
Manifestation en Grèce, photo d'illustration.

Manifestation en Grèce, photo d'illustration. © AFP/ LOUISA GOULIAMAKI

 

Jeudi, une journée de grève générale a mobilisé plus de 50 000 personnes qui ont manifesté en Grèce contre la réforme des retraites. La journée a été émaillée de quelques incidents et a paralysé le pays. Avec des cortèges de quelque 40 000 manifestants à Athènes et 14 000 à Thessalonique, deuxième ville du pays, selon la police, cette mobilisation est la plus massive depuis l'arrivée au pouvoir, il y a un an, du Premier ministre de la gauche radicale Alexis Tsipras, qui soutient cette réforme voulue par les créanciers UE-FMI.

« Ils ont massacré ma génération, on ne peut pas se marier, on ne peut pas avoir d'enfants », a déploré à l'Agence France-Presse Dina, 32 ans, qui a pour la première fois fermé son magasin de lingerie pour manifester. Un nombre record de corporations est descendu dans la rue, au-delà des traditionnels salariés du secteur d'État : assureurs, vétérinaires, avocats, agriculteurs ou médecins ont défilé aux côtés des fonctionnaires et de nombreux employés du privé.

 

Les transports au ralenti

À Athènes, des incidents ont eu lieu en marge des manifestations : des groupes de jeunes ont lancé des cocktails Molotov avant d'être rapidement dispersés par des tirs de gaz lacrymogènes. C'est la troisième fois que le Premier ministre Alexis Tsipras, élu sur la promesse d'en finir avec les plans de rigueur des créanciers (UE et FMI), affronte une grève générale. Il a dû accepter lui-même en juillet l'un de ces programmes, contre 86 milliards d'euros de prêts.

Les manifestants répartis dans trois cortèges, ceux du PAME proche du Parti communiste - le plus important en nombre -, des grands syndicats du public et du privé Adedy-GSEE et de la gauche radicale, étaient deux fois plus nombreux qu'en novembre et près de trois fois plus qu'en décembre. La capitale était également plongée dans un calme inhabituel par l'absence des milliers de taxis de la ville. Les transports urbains, ferroviaires, aéroportuaires et maritimes étaient également perturbés.

 

Une retraite minimum de 384 euros

De nombreux commerces étaient fermés pour dénoncer une réforme qui frappe de plein fouet les travailleurs indépendants, ainsi que les agriculteurs. Ces derniers campent depuis le 22 janvier sur les grands axes routiers, et bloquent depuis lundi les postes-frontières avec la Bulgarie et la Turquie. Réclamée par les créanciers, la réforme vise à dégager 1,8 milliard d'euros d'économies pour l'État (environ 1 % du PIB). Selon le ministère de l'Emploi, 17,5 % du PIB est consacré aux retraites, contre 11,5 % en moyenne en Europe.

Le projet du gouvernement prévoit notamment de relever les cotisations sociales et d'abaisser le plafond des retraites les plus élevées, de 2 700 à 2 300 euros. Il met en place une retraite minimum de 384 euros et unifie les régimes jusque-là très disparates. Dina, elle, « n'en peut plus » : « On paye plus de charges qu'on ne gagne, on ne travaille que pour l'État, on ne peut même plus dégager de salaire », assure-t-elle à l'Agence France-Presse.

 

Des négociations « difficiles »

« Il faut que l'Europe nous entende, parce que nous avons besoin d'un répit pour repartir », plaide Thomas Karachristos, avocat d'affaires. Il admet que le système de cotisations actuel est assez injuste. Mais, pour lui, la réforme prévue « ne peut pas rendre le système viable ». Il a calculé qu'entre impôts et cotisations il allait devoir céder 88 % de ses gains l'an prochain, au risque de devoir licencier parmi ses quatre collaborateurs.

Alexis Tsipras, accusé par beaucoup de Grecs de les avoir « trahis », défend cette réforme pour éviter que « le système ne s'écroule », tout en promettant de tout faire pour épargner les plus faibles. Il souhaite ainsi obtenir le feu vert des créanciers permettant d'ouvrir de nouvelles négociations tant espérées sur un allègement de la dette grecque (près de 200 % du PIB).

Mais les négociations avec les représentants des créanciers, arrivés à Athènes lundi, « sont difficiles », « toutes les questions restent ouvertes », a avoué jeudi Georges Katrougalos, ministre de l'Emploi, à l'issue d'une rencontre avec eux. Les créanciers contestent l'augmentation des cotisations pour les employeurs et veulent abaisser le montant de la retraite minimum de 384 euros par mois, selon la presse.

 

 

Source : http://www.lepoint.fr

 

 

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 17:24

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Grèce

Comment surfer sur l’austérité et le chômage pour séduire des jeunes diplômés bon marché

par

 

 

 

 

Dans un pays déchiré par la crise et où tout se vend, il y a de quoi flairer les bonnes affaires. Malgré l’austérité, certaines entreprises françaises prospèrent en Grèce, à l’image de Teleperformance, leader mondial de l’externalisation des services à la clientèle. Sa recette : attirer les jeunes diplômés de toute l’Europe, pour venir profiter du soleil athénien… et travailler au sein de sa centrale téléphonique multilingue géante. Malgré des salaires plus faibles qu’ailleurs en Europe, des protections sociales battues en brèche, et l’absence de syndicats dans l’entreprise, des centaines de jeunes se laissent séduire, fuyant un chômage qui avoisine les 20% en moyenne en Europe, pour les moins de 25 ans.

Athènes, face au bâtiment principal de Teleperformance, quartier de Kallithea. il fait encore très doux en ce début d’hiver. L’avenue Thisseos, qui conduit à la mer, est bordée de palmiers. On se croirait presque à Miami, sauf qu’ici, les motards roulent sans casque et les paquets de cigarettes coûtent moins de quatre euros. Les salariés prennent leur pause. L’ambiance est jeune et décontractée. On entend un peu toutes les langues, de l’arabe au polonais en passant par le suédois et l’italien. Les Grecs représentent un peu moins de la moitié des salariés.

Leader mondial des centrales d’appel téléphonique, Teleperformance – souvent appelée « TP » par ses employés – est une entreprise française fondée en 1978. Son cœur de métier ? Sous-traiter les services client des multinationales de l’Internet et de la téléphonie mobile. Avec ses 275 centres répartis sur 62 pays, elle est régulièrement critiquée pour ses pratiques managériales (stress, épuisement, mise en concurrence des salariés, temps de pause trop courts, objectifs impossibles à atteindre, etc.). L’entreprise a réalisé 3,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014, avec une croissance de 7 %. La centrale d’Athènes, qui a rejoint Teleperformance en 1997 et compte 3 800 employés, fait figure de modèle. Sur cette plate-forme dont le multilinguisme est la spécificité, plus d’une centaine d’entreprises sous-traitent en 35 langues.

L’entreprise prend tout en charge pour attirer de nouveaux employés

« Bon, ça fait plaisir d’être là, sous les palmiers ! », sourit Frédéric. La quarantaine, un visage toujours jeune, assez timide, il est arrivé en Grèce il y a deux ou trois jours. Dans une autre vie, il était comptable d’entreprise, pendant plus de dix ans, en France. « J’ai connu une très longue période de chômage. J’ai postulé partout où je pouvais, notamment sur Internet. » On lui a alors proposé un poste de téléconseiller en langue française sur l’une des plate-formes de Teleperformance.

Il est encore surpris du tournant qu’a pris sa vie : du jour au lendemain, le voilà en Grèce. S’il se réjouit d’avoir un travail et de changer d’horizon, il reste dubitatif quant à son avenir. Il touchera un salaire de 850 euros net par mois pour un emploi peu qualifié d’employé de bureau. Un salaire payé en temps et en heure, ce qui n’est pas toujours le cas en Grèce. Un revenu confortable, dans un pays où le salaire minimum n’a cessé de baisser depuis 2008, pour s’établir aujourd’hui autour de 580 euros nets [1]. Dans la réalité, de nombreux Grecs se contentent de beaucoup moins.

Teleperformance ne lésine pas sur les moyens pour attirer de nouveaux employés, notamment ce qu’elle appelle un relocation package (aide à l’installation). Frédéric en a profité, comme la plupart de ses collègues venus de l’étranger. L’entreprise prend tout en charge : le billet d’avion, le taxi depuis l’aéroport, l’hébergement à l’hôtel pendant deux ou trois semaines, l’aide à la recherche d’un logement, l’ouverture d’un compte dans une banque grecque. Les employés n’ont rien d’autre à faire que de signer une décharge par laquelle ils autorisent un cabinet d’avocat à s’occuper de toutes les démarches. Ils sont, fin 2015, 350 francophones à y travailler, dont 130 Français.

45 minutes de pause contrôlée par ordinateur

Avec 1 000 embauches l’an dernier, la centrale athénienne recrute à tour de bras. Sans faire de difficultés. D’un côté, elle grossit. De l’autre, elle doit faire face à un très fort turnover : chaque année, un employé sur cinq doit être remplacé. En Grèce, l’entreprise monopolise les offres d’emploi pour les étrangers. Outre les aides à l’installation, d’autres primes sont prévues. Certaines langues sont plus difficiles à trouver que d’autres. C’est le cas des germanophones et des locuteurs de langues scandinaves : ils touchent des primes à l’arrivée et ont des salaires légèrement supérieurs. Des dispositifs de récompense existent également pour les salariés qui amènent l’une de leurs connaissances à travailler pour l’entreprise. Cette prime varie là aussi en fonction de la langue recherchée.

« Je sais qu’en ce moment, les Hollandais ont 500 euros forfaitaires quand ils commencent à bosser. Et ils offrent 800 euros si on fait recruter quelqu’un qui parle allemand », énumère Thomas, jeune téléopérateur. Il a décidé de rester à Athènes après ses études. « On est tous là. Tous les "erasmus", je les reconnais tous. Ceux qui veulent rester en Grèce se retrouvent à un moment ou à un autre à travailler pour eux. Ce sont les seuls qui embauchent », explique-t-il pendant sa pause réglementaire : 45 minutes pour une journée de huit heures ; la première dure un quart d’heure, la seconde, une demi-heure. Les pauses sont tracées par le clic de l’ordinateur.

Dans ses vidéos promotionnelles, la compagnie vend ce qu’elle appelle « l’expérience méditerranéenne ». Une première expérience à l’étranger, pour des jeunes qui resteront un an ou deux, dans un environnement fun et ensoleillé. Une vision qui ne s’applique pas à tout le monde. La crise économique aussi offre un terreau favorable au développement de l’entreprise. La Grèce détient le record européen du taux de chômage, avec 26 % de la population active et 60 % des jeunes de 15 à 25 ans.

Autant de personnes éduquées, diplômées, compétentes, et prêtes à tout pour trouver un emploi. Interrogé à ce propos, le PDG de la filiale grecque, Yanis Tourcomanis, répond : « Nous ciblons justement le chômage des jeunes. C’est le cœur du problème en Grèce. C’est pour beaucoup un travail de transition, peut-être le temps qu’ils trouvent quelque chose qui corresponde à leur formation. Et nous leur permettons de rester au pays. J’ajoute que nous ne forçons personne à travailler pour nous. »

Téléopérateurs sur-diplômés

Les salariés viennent d’horizons très différents, mais leurs parcours sont représentatifs du visage qu’offre la Grèce après sept ans de crise et d’austérité. Nombre d’entre eux ont des métiers qu’ils ne peuvent pas exercer, ou qui ne leur rapportent pas assez pour vivre. À l’image de Spiros, ancien enseignant et chef d’entreprise, qui approche la soixantaine. Sa blanchisserie familiale a dû mettre la clef sous la porte, comme un tiers des PME grecques depuis 2008. Il est téléconseiller en langue allemande. « Je n’avais plus d’autre solution. Je parle couramment allemand, car j’ai travaillé à Munich pendant des années comme prof de littérature. »

Thanasis, quant à lui, était chargé de communication en Allemagne. C’est le mal du pays qui l’a fait revenir. Depuis quelques mois, il travaille lui aussi sur une plate-forme téléphonique en allemand – ironie du sort, la majorité des employés germanophones sont grecs. Une situation qu’il espère transitoire. « C’est un peu triste de voir tous ces gens avec des diplômes et de vraies compétences, qui n’ont pas d’autre solution que de faire ce travail », déplore-t-il. « Parmi les Grecs de mon équipe, il y a deux enseignants, un géographe, un chef d’entreprise qui ne s’en sort pas, et un autre qui travaillait dans le tourisme pendant la saison. »

Les salariés heureux n’ont « pas de raisons de s’engager dans le syndicalisme »

D’autres n’ont pas souhaité poursuivre l’expérience. En cause, le travail en lui-même, et des standards sociaux jugés trop bas par rapport à ceux du pays d’origine. C’est le cas de Pierre, Français de 24 ans, diplômé en droit et en sciences politiques. Il est parti après quelques jours de training. « Je me suis senti piégé dès que j’y ai mis les pieds. Je n’avais plus qu’une envie : fuir. Mes amis grecs n’en revenaient pas quand je leur ai dit le salaire auquel je renonçais, mais je ne regrette pas. Le boulot est trop répétitif. Je devrais attendre dix ans d’ancienneté pour passer de vingt à vingt-deux jours de congés par an. Et les heures supplémentaires ne sont jamais payées. Et si on veut se plaindre, il n’y a pas de syndicat. Je préfère galérer à donner des cours de français tant que je reste ici. »

Interrogé sur l’absence de syndicat à TP Hellas, le PDG invoque le fort turnover. Il brandit aussi les enquêtes internes de satisfaction, et le label « Best Place to Work » (meilleur endroit pour travailler) récemment obtenu. Cela pour assurer que, lorsque les salariés sont heureux de leurs conditions de travail, ils n’ont « pas de raisons de s’engager dans le syndicalisme ». Si le patron le dit...

Après le « plombier polonais », le téléopérateur français ?

TP n’avance pas ses pions au hasard. La filiale grecque, vitrine du groupe en Europe, est appelée à se développer, profitant de la position stratégique de la Grèce et du coût local de la main d’œuvre. Alors qu’il y a cinq ans, les centrales en langue française étaient délocalisées vers les pays d’Afrique francophone et le Maghreb, on assiste aujourd’hui à un changement d’orientation. Pour Teleperformance, l’avenir est aux grands centres d’appel, qui réunissent au même endroit le plus grand nombre de langues possible.

La Tunisie, par exemple, est compétente sur l’arabe et le français. Mais il est plus difficile d’y trouver des locuteurs allemands, tchèques, polonais ou norvégiens. C’est là que la Grèce possède un avantage. Sa proximité géographique et culturelle fait qu’il est plus facile d’y attirer les locuteurs natifs des langues européennes recherchées. Un véritable enjeu, alors que l’entreprise est en perte de vitesse dans les pays du Nord, comme l’Allemagne et les pays scandinaves, qui ne sont plus compatibles avec « le développement rentable des solutions du groupe  [2] ».

Le télétravail se mondialise, et l’Europe rejoue l’histoire du « plombier polonais ». Mais cette fois-ci, à l’envers, puisque ce sont les occidentaux qui vont travailler à l’Est. Cependant, la mixité qui existe à Teleperformance, avec des gens venus de pays possédant des cultures du travail différentes et parfois des normes sociales plus exigeantes (comme la France ou la Suède), font que l’entreprise devra peut-être s’adapter. Même si on peut en douter franchement. Dans ce contexte, l’espoir d’un nivellement par le haut est-il permis ? 78 nationalités sont représentées à TP Hellas... « Travailleurs de tous les pays, unissez-vous ! »

Grégoire Montelione

Photo : CC Steve Chou Photos

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4 janvier 2016 1 04 /01 /janvier /2016 14:55

 

Source : http://cadtm.org

 

 

 

Zoé Konstantopoulou : « La Commission de Vérité sur la dette publique subit une chasse politique de la part des nouveaux partisans des memoranda »

2 janvier

 

 

 

 

L’ancienne Présidente du Parlement hellénique, Zoé Konstantopoulou, et deux des membres de la Commission pour la Vérité sur la dette publique grecque, Georges Kassimatis, professeur honoraire de droit constitutionnel et Leonidas Vatikiotis, économiste et journaliste, ont présenté le 22 décembre 2015, dans le cadre d’une conférence de presse qui s’est tenue dans les locaux de l’ordre des avocats, à Athènes, le travail effectué depuis le 20.09.2015 par la Commission, son activité internationale et ses prochaines actions.

Zoé Konstantopoulou a fait en particulier mention des attaques dont la Commission pour la Vérité a récemment fait l’objet de la part de l’actuel gouvernement. Elle a ainsi évoqué la disparition du rapport préliminaire de la Commission du site web du Parlement, la façon dont la fin des travaux de la Commission avait été annoncée- s’apparentant à un véritable« coup d’État », mais aussi l’entrée par infraction dans les bureaux de la Commission, ainsi que dans son propre bureau, sur ordre de l’actuel président du Parlement, N. Voutsis. Elle a d’ailleurs révélé qu’elle avait déposé plainte à ce sujet.

« La Commission de Vérité sur la dette publique grecque subit une chasse aux sorcières politique de la part des nouveaux adeptes des memoranda », a souligné Zoé Konstantopoulou, ajoutant que le régime, nouvellement acquis aux memoranda, se livrait à des méthodes autoritaires et à des actes d’intimidation sans précédent. Elle a également évoqué les commentaires ironiques que le Premier ministre a récemment tenus à la tribune du Parlement, concernant le caractère odieux et illégitime de la dette.

L’ancienne Présidente du Parlement a également évoqué l’activité internationale de la Commission ainsi que la présentation des Rapports de la Commission dans le cadre de conférences internationales et auprès d’institutions académiques. Plus précisément, Mme Konstantopoulou a participé à des conférences internationales à Bruxelles, Barcelone, Londres et Paris, tandis qu’elle a été la principale conférencière lors d’événements organisés par les universités de Columbia (New York) et de la London School of Economics (London). Mme Konstantopoulou a mentionné qu’au cours de toutes ces rencontres, les rapports de la Commission avaient été distribués, et que des initiatives similaires et des demandes d’audit de la dette avaient d’ores et déjà été déposées dans des pays comme l’Argentine, l’Espagne, la Tunisie, la France et le Royaume-Uni.

Enfin, elle a fait état de la rencontre de la Commission avec l’expert indépendant des Nations Unies sur la dette et les droits humains, lequel a donné une conférence de presse le 08/12/2015 soulignant l’importance de la création de la Commission pour la Vérité sur la dette publique grecque, l’importance de ses travaux, la nécessité de poursuivre l’audit de la dette, la nécessité absolue d’un allègement de la dette pour que les droits des citoyens soient protégés.

En ce qui concerne l’avenir de la Commission pour la Vérité sur la dette, Zoe Konstantopoulou a annoncé qu’un lieu avait été trouvé pour accueillir les réunions de la Commission, victime d’une véritable « persécution politique », Yannis Mavros - fils de Georgios Mavros - ayant proposé le bureau de son père à titre gratuit, pour que la Commission y siège et y ait ses bureaux. Elle a également annoncé que la Commission était sur le point de se doter d’une nouvelle forme juridique afin de poursuivre ses travaux sans être affectée par la guerre et la persécution qu’elle subit de la part du régime désormais acquis aux memoranda.

 

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4 janvier 2016 1 04 /01 /janvier /2016 14:32

 

Source : http://cadtm.org

 

 

Extrait du film « Je lutte donc je suis »

Entretien avec Éric Toussaint

4 janvier par Eric Toussaint , Yannis Youlountas

 

 

 

 

Le travail que j’ai accompli en Grèce dans le cadre de la commission pour la vérité sur la dette grecque a été collectif au plus haut point. Ce que nous avons fait n’a été possible que parce que nous avons travaillé à une bonne cinquantaine de personnes volontaires provenant d’une douzaine de pays différents. Des personnes qui ont laissé de côté leur vie normale pendant 3 à 6 mois afin de pouvoir mettre toute l’énergie nécessaire dans l’audit de la dette grecque et la production du rapport préliminaire en juin 2015 puis du rapport additionnel en septembre 2015 après la signature du 3e mémorandum. J’ai assumé la responsabilité de coordinateur scientifique des travaux, il s’agissait d’une lourde responsabilité et je crois que je m’en suis bien tiré.

Mais ce que j’ai accompli reposait totalement sur les efforts d’au moins cinquante personnes qu’elles soient membres de la commission ou qu’elles aient collaboré à divers titres à ses travaux. Ce travail n’aurait pas été possible sans le soutien permanent de Zoe Konstantopoulou qui a présidé le parlement grec du 6 février 2015 jusque début octobre 2015. Comme je le dis dans l’interview donnée à Yannis et à Maud Youlountas 3 à 4 semaines avant la capitulation du gouvernement grec, le soutien de la population grecque au travail de notre commission a été évident et énorme. C’est cela également qui nous a donné à tous et à toutes l’énergie pour mener à bien notre travail. Nous l’avons accompli pour et avec le peuple grec. Notre travail est une semence qui finira par germer en Grèce dans les années qui viennent. Ce que nous avons écrit ne fait pas partie du passé, il soutient ceux et celles qui luttent aujourd’hui et il offre des arguments fondamentaux pour une annulation de la dette illégitime, illégale, insoutenable et odieuse réclamée au peuple grec. Cette annulation devra être liée à toute une série de mesures complémentaires. L’annulation de la dette illégitime est une condition sine qua non d’un nouveau départ pour la Grèce, mais l’annulation n’est pas une condition suffisante, il faut d’autres mesures radicales.

Nous sommes bien conscients aussi que ce que nous avons fait comme commission pour la vérité sur la dette grecque fait partie d’un ensemble très vaste d’initiatives, de résistances et d’alternatives prises par d’autres dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la lutte féministe, de la défense du droits à la libre circulation des personnes... D’ailleurs plusieurs membres de la commission sont pleinement actifs sur ces différents fronts de lutte.

 

 

Auteur

Eric Toussaint

est maître de conférence à l’université de Liège, est le porte-parole du CADTM International et est membre du Conseil scientifique d’ATTAC France. Il est auteur des livres Procès d’un homme exemplaire, Editions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Il est coauteur avec Damien Millet du livre AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Le Seuil, Paris, 2012 ; La dette ou la vie, Aden/CADTM, Bruxelles, 2011. Ce dernier livre a reçu le Prix du livre politique octroyé par la Foire du livre politique de Liège Dernier livre : Bancocratie ADEN, Brussels, 2014. Il est coordonnateur de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015.

 

 

 

Auteur
 
 

« Vers l’annulation TOTALE de la dette grecque ? »

17 juin 2015, par Eric Toussaint , Yannis Youlountas

 

 

 

Source : http://cadtm.org

 

 

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1 janvier 2016 5 01 /01 /janvier /2016 18:37

 

Source : http://www.lutte-ouvriere-journal.org

 

 

Grèce : un vol constitutionnel
29 Décembre 2015
 
 
 
 
 
 
 

 

On pourrait croire à un conte de Noël : après avoir pressuré les travailleurs grecs depuis des années pour le compte des banquiers, la Commission européenne demande que les armateurs grecs soient soumis à l’impôt commun et contribuent ainsi à renflouer les comptes du pays.

Depuis 1975 en effet, les armateurs grecs ne payent pas d’impôts sur leurs bénéfices, mais uniquement sur le tonnage de leurs navires. Ce droit, unique au monde et inscrit dans la Constitution, revient quasiment à les exempter d’impôt, quelle que soit leur fortune. Et certaines sont colossales.

La Commission européenne donne deux mois au gouvernement grec pour revenir sur cette disposition. Mais le diable est dans les détails et dans la précision suivante : la demande ne concerne pas les navires vraquiers et les navires citernes. Autrement dit, les armateurs milliardaires, ceux qui possèdent des flottes de plus de cent pétroliers, gaziers, minéraliers, porte-conteneurs sur toutes les mers du globe, ceux qui touchent leurs dividendes sur une bonne partie de ce qui se transporte sur l’océan, sont épargnés par la mesure !

Onassis peut reposer en paix et les travailleurs grecs continuer à se serrer la ceinture.

 

Paul GALOIS
 
 
 
 
 
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