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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 12:08

 

LE MONDE | 23.05.2012 à 12h50 • Mis à jour le 23.05.2012 à 12h50

Par Anne Pelouas (Montréal, Canada, correspondance)

 

"La question de l'accès universel à des études supérieures ne date pas d'hier au Québec", souligne Antonia Maioni, professeur de sciences politiques à l'université McGill, université anglophone réputée de Montréal. "Acquis de la "révolution tranquille" [la conversion aux principes de l'Etat-providence dans les années 1960], ajoute-elle, la gratuité a été contestée dans les années 1990", mais le Parti québécois au pouvoir avait alors imposé un moratoire pour la préserver.

Depuis la fin des années 2000, le Parti libéral cherchait à en finir avec le gel des droits de scolarité pour les études supérieures, malgré l'opposition des étudiants. La hausse décrétée à compter de 2012 était de 75 % sur cinq ans, mais le gouvernement a concédé aux étudiants en grève de l'étaler plutôt sur sept ans.
 

"Ce conflit s'inscrit dans un débat de société plus large", estime Mme Maioni, rappelant que le gouvernement libéral de Jean Charest s'est fait le champion "d'une réingénierie de l'Etat, de partenariats public-privé, d'une hausse des frais de santé, selon le principe de l'utilisateur-payeur"...

Sur la gestion de la crise étudiante, la politologue ne donne guère de bons points à M.Charest. Elle rappelle que "la population québécoise est très attachée au consensus social". Or l'intransigeance du gouvernement provincial et son refus de négocier avec les associations étudiantes ont, selon elle, envenimé la situation. "Les étudiants ont eu le sentiment d'être face à un mur et ils ont dû trouver d'autres voies pour se faire entendre", soit dans la rue.

 

"MANQUE DE CONFIANCE"

Avec la loi spéciale, la crise a empiré et s'est radicalisée, ajoute Mme Maioni. Cette loi ne règle en rien, d'après elle, la question de la hausse des frais de scolarité. "Les étudiants se sentent méprisés par le gouvernement, ce qui n'est pas une bonne chose. On est en train de dire non à toute une génération qui essaie de se faire entendre et on n'est pas loin d'un conflit de générations, face à des baby-boomers qui ont profité de la gratuité scolaire, mais qui la refusent aux suivants."

Mme Maioni ne croit pas que M.Charest pourrait rehausser sa côte de popularité (faible) dans l'opinion publique québécoise en conservant une ligne dure dans le conflit étudiant. Selon elle, "la lassitude et le manque de confiance" à l'égard des libéraux au pouvoir dépassent largement le cadre du conflit. Il ne figurera pas, conclut-elle, parmi les principaux enjeux des prochaines élections générales québécoises, qui pourraient être provoquées dès l'automne.

Anne Pelouas (Montréal, Canada, correspondance)

 

 

 

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 19:13
Transmis par Arcturius le 22 - mai - 2012


 

En ce 100e jour de grève étudiante, des dizaines de milliers de personnes ont marché dans les rues du centre-ville contre la hausse des droits de scolarité et contre la loi spéciale adoptée vendredi dernier.

Dès les premières minutes, la manifestation s’est divisée en trois groupes: un clan a suivi l’itinéraire connu des policiers, d’autres ont marché derrière la bannière de la CLASSE qui n’a pour sa part pas dévoilé son trajet.

 

 

Vers 16h45, la manifestation du troisième groupe a été déclarée illégale après que trois vitrines de banques eurent été fracassées. Après l’annonce d’un attroupement illégal, les protestataires de ce troisième groupe ont rapidement rejoint la manifestation de la CLASSE qui s’est déroulée pacifiquement.

Des dizaines de milliers de personnes ont participé aux manifestations. Une heure et demie après le début de l’événement, des personnes attendaient toujours de commencer à marcher à partir du point de départ, au Quartier des spectacles. La CLASSE estime que 250 000 personnes ont participé à l’événement. Des sources policières ont plutôt avancé le chiffre de 100 000 manifestants. Peu importe, la circulation routière a été perturbée dans le centre-ville de Montréal.

La plupart des regroupements avait fourni un itinéraire de la marche. «Il est essentiel de ne pas exposer inutilement nos militants et nos organisations aux mesures répressives [du] projet de loi. Les autorités municipales seront informées [de notre itinéraire] comme nous le faisons à chacune de nos manifestations. De plus, nous aurons notre service d’ordre », explique le Syndicat de la fonction publique (SCFP) sur son site web.

La CLASSE, instigatrice de ce rassemblement, avait pour sa part choisi de ne pas divulguer son trajet. On s’attendait à ce que ses membres empruntent le même chemin que les autres participants.

Avant le départ, le porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois a déclaré que le rassemblement pacifique prouvait que désobéissance civile n’est pas synonyme de vandalisme. Il croit que le succès de la manifestation est un geste «collectif, massif de désobéissance civile».

«Ce sont des dizaines de milliers de personnes qui sont dans les rues, dit-il. Si le ministre de la Justice est conséquent avec sa loi, il devra mettre à l’amende des dizaines de milliers de personnes.»

Ian Lafrenière, le porte-parole du SPVM, croit que les casseurs auraient pu être mieux contrôlés si les trois groupes avaient dévoilé et respecté leur itinéraire. «Quand tu dis : «nous autre, on va faire une marche, mais on va défier les autorité», en partant, tu invites des pas gentils à venir avec toi. La preuve, c’est que les deux grandes marches du 22 mars et du 22 avril derniers, les itinéraires étaient connus et il n’y a eu zéro problème», a-t-il dit.

 

Des militants tous azimuts

Une foule bigarrée, composée d’étudiants certes, mais aussi de militants tous azimuts, de sympathisants, de familles, de poussettes, et d’ainés, s’était réunie vers 14h pour le départ à la place des Festivals. Le thème de l’événement est: «100 jours de grève. 100 jours de mépris. 100 jours de résistance.»

Les associations étudiantes sont au rendez-vous, tout comme plusieurs grands syndicats et des politiciens, dont Amir Khadir, habitué des manifs étudiantes. Gilles Duceppe, venu assister à la manifestation avec un carré blanc épinglé à sa veste, croit que le gouvernement n’a plus qu’une porte de sortie: retourner aux négociations avec la FECQ et la FEUQ.

Plusieurs manifestants ont des mots durs pour le gouvernement. «Ce ne sont pas les étudiants qui sont violents, c’est le gouvernement qui est violent», rage Christine Coallier, professeure de philosophie au cégep. Elle en veut particulièrement au gouvernement de Jean Charest d’avoir fait la sourde oreille depuis 100 jours.

Lorraine Boutin et Marc Guénette, eux, manifestent avec leur fils gréviste Antoine, étudiant au Cégep Bois-de-Boulogne. «Cette loi spéciale est le constat d’échec d’un gouvernement qui n’a pas réussi à dialoguer avec des jeunes très intelligents. Notre jeunesse est très impressionnante», raconte Mme Boutin.

«L’éducation est le plus beau cadeau pour nos jeunes. La hausse des frais n’est pas le débat, il y en a de l’argent. Mais la loi spéciale a fait de moi un citoyen engagé. Je suis sur les réseaux sociaux comme Twitter et je suis ce qui se passe», raconte Marc Guénette.

«La loi spéciale m’a fâché. Ça va me rendre plus militant. Au mieux, cette loi ne changera rien. Au pire elle va empirer les choses», croit Antoine.

Maxime, un étudiant de 24 ans, demande que les parties retournent à la table des négociations. «En trois mois de grève, on a eu 22 heures de discussion. Ça dit quelque chose».

Tous les groupes de manifestants ont convergé vers le parc Lafontaine où des discours ont été prononcés.

Rappelons que les 22 mars et 22 avril derniers, des centaines de milliers de personnes ont pris la rue d’assaut, la première fois contre la hausse des droits de scolarité, la deuxième pour le jour de la Terre.

http://www.lapresse.ca/

 

PS: Vous pouvez aussi aller voir sur Facebook mes photos que j’ai prise lors de ce grand rassemblement

© 2012, Les Chroniques d'Arcturius.
Tous droits réservés pour tous pays.
Vous pouvez partager ce texte à condition d’en respecter l’intégralité et de citer la source: lespasseurs.com

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 18:13

 

owni.fr - Le 22 mai 2012 Anaïs Richardin

 

Le Québec tranquille c'est fini. La Belle Province se rebelle avec force, dans la rue et sur les réseaux, contre des articles de loi dignes d'un État policier. Avec Twitter comme point de convergence. Défiant la police, les québécois crient leur colère depuis la loi liberticide de vendredi dernier. Le texte était supposé mettre fin aux manifestations étudiantes contre l'augmentation des frais de scolarité.


 

Cent. C’est le nombre de jours qui se sont écoulés depuis qu’a débuté le “printemps érable”, ce mouvement des étudiants québécois contre l’augmentation programmée de leurs frais de scolarité. D’ici 2017, ils pourraient ainsi passer de 2 168 dollars à 3 793 dollars par an, soit une augmentation de 75%.

Mais depuis vendredi, la contestation s’est étendue à toute la population, suite à la promulgation d’une loi spéciale.  Votée après vingt-et-une heures de débat, la loi 78 vise à limiter les manifestations et à éradiquer les piquets de grève devant les établissements universitaires, jusqu’en juillet 2013. Les organisateurs de manifestations sont désormais tenus de prévenir huit heures à l’avance les autorités pour tout événement rassemblant plus de cinquante personnes. Ils doivent en communiquer le parcours ainsi que la durée. Rien que nous ne connaissions déjà en France.

Mais pour les Québécois, très syndiqués, cette mesure, qui vise en premier lieu à museler les étudiants, prive surtout la population dans sa globalité de sa liberté d’expression et de sa liberté d’association. En cas de non-respect de la loi, les sanctions sont drastiques : de 1 000 à 7 000 dollars d’amende pour un individu et jusqu’à 125 000 dollars pour une association. Pour Moïse Marcoux-Chabot, documentariste québécois, cette loi censée ramenée l’ordre a eu l’effet inverse :

Supposée ramener l’ordre, cette loi est aujourd’hui en passe de devenir l’objet et la motivation principale de la manifestation.

Au lendemain de la promulgation de la loi, la 27ème manifestation nocturne (et consécutive) des étudiants était déclarée illégale par le service de police de la ville de Montréal, dix minutes après avoir commencé. La situation a rapidement tourné au grabuge : trois cents arrestations, une dizaine de blessés dont un blessé grave dénombrés le lendemain.

De nombreux journalistes ont été arrêtés avant d’être finalement relâchés une fois leur identité vérifiée. Un soulèvement et une répression sans précédent au Québec, réputée pour être du coté tranquille de la force. Et c’est par le biais d’un tweet que les manifestants ont vite été prévenus de l’illégalité de leur mouvement :

Aujourd’hui, manifestants et forces de police s’affrontent dans les rues comme sur les réseaux. La police de Montréal, déjà très présente sur Twitter, live-tweete les actions de ses brigades et le parcours des manifestants. À chaque manifestation nocturne, les messages de 140 signes s’enchainent, rassurent, dédramatisent, informent ou désinforment les 29 000 twittos qui suivent le compte @spvm. Les questions abondent et les accusations de brutalité policières pleuvent. Des accusations qui ne nous étonneraient pas en France où la défiance à l’égard des forces policières est fort, mais au Québec, où la confiance est maitresse, ces messages courts et incisifs semblent montrer un basculement progressif de l’opinion vis-à-vis des forces de police.

En cause, les dispositifs de sousveillance ou copwatching (consistant à surveiller les surveillants) gérés par de nombreux manifestants qui publient des vidéos, parfois sans contexte, montrant le comportement agressif de certains policiers. Sur Facebook, une vidéothèque a même été montée, alimentée par les 410 membres pour inciter les grands médias à parler de ces dérapages. Si les sources et le contexte sont insuffisants, les vidéos sont explicites : coups de matraques, voiture de police vs manifestants, et usage abusif de bombes lacrymogènes sur des manifestants certes un peu provocateurs mais pas agressifs. Cette page Facebook illustre bien la désobéissance qui peut naitre sur internet, selon le concept d’”electronic civil disobedience” (ECD), qui a émergé dans les années 90.

Sur Twitter, les mêmes hashtags #manifencours #GGI (Grève Générale Illimitée) sont utilisés à la fois par les manifestants et par les forces de police. Pourtant, le risque d’une utilisation des tweets par la police pour tracer et sanctionner les manifestants n’est pas à écarter. Une méthode laissée cependant à l’appréciation du procureur comme l’indique la nouvelle ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, qui a remplacé au pied levé Line Beauchamp après sa démission :

 

 

Face à la probable instrumentalisation judiciaire de Twitter, @leclown, un twittos français a décidé de contourner la législation et d’offrir aux Québécois un espace de parole bien chaud, protégé et anonyme. Le compte @manifencoursQbc propose ainsi depuis lundi de retwitter anonymement les messages privés qui lui sont envoyés. Pour le moment, seuls 372 utilisateurs se servent de ce robot. Si les utilisateurs de Twitter ne semblent pas inquiets, l’épluchage du réseau par la police est tout à fait envisageable pour @leClown :

Un grand nombre de personnes dévoilent leur véritable identité sur Twitter et je suppose que cela peut faciliter le travail d’une police déterminée à identifier les personnes diffusant des messages allant a l’encontre de l’ordre établi. Les réseaux sociaux peuvent être légalement passés au peigne fin. C’est cela qui m’a incité a créer le robot manifencoursqbc

Facebook et Blackberry tout contre les émeutiers

Déterminé à punir tous les casseurs du Royaume-Uni, le gouvernement britannique pourrait profiter de l'aubaine pour ...

Ses craintes sont étayées par des précédents récents puisque des réseaux sociaux ont déjà été utilisés pour condamner des manifestants. Lors des émeutes de l’été dernier au Royaume-uni, la Metropolitan Police a épluché les conversations Blackberry des émeutiers. Une dérive très Big brother qui, au Québec, n’écorne pas la détermination des manifestations à utiliser Internet.

Amir Khadir, député de Québec solidaire, le seul parti considéré comme de gauche, a dénoncé la loi spéciale, surnommée Loi Matraque et a appelé la population à “réfléchir à la possibilité de désobéir à cette loi de manière pacifique”. Le site arretezmoiquelqu’un.com agrège ainsi les photos des “désobéissants”. Lancée hier soir, 2 728 personnes ont déjà participé à cette opération, et le site ne cesse d’enregistrer de nouvelles contributions.

Des Anonymous ont apporté leur soutien en publiant deux vidéos–communiqués intitulées “OpQuébec” et diffusées sur YouTube depuis ce week-end.  Au vu de l’usage de termes français et non québécois, elles ne semblent pas avoir été créées par une frange québécoise du collectif informel, comme l’analyse Florent Daudens sur Radiocanada.

 

 

Devant l’entrave à la liberté d’association et d’expression que constitue la loi 78, des Anonymous ont appliqué leurs sanctions habituelles. Ce lundi, le site Internet du ministère de la Sécurité publique du Québec, ainsi que celui de la Déontologie policière ont été “défaçés”. Ainsi, en lieu et place du site d’origine, on pouvait lire la devise Anonymous sur fond blanc :

Attaque DDos d'Anonymous

Cette grève étudiante est la plus importante que le pays ait connu avec un pic de  200 000 à 300 000 manifestants (pour sept millions d’habitants) qui ont défilé dans les rues de Montréal le 22 mars 2012, attirant l’attention des médias internationaux. Une attention qui est bien vite retombée avant de récemment trouver un second souffle dans la fronde grandissante des rues québécoises depuis samedi. En soutien, de nombreux rassemblements sont organisés aujourd’hui à New York ou à Paris, comme l’indique Occupy Paris sur son compte Twitter.

 

 

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22 mai 2012 2 22 /05 /mai /2012 18:06
Mise à jour il y a 40 minutes
  Radio-Canada avec La Presse Canadienne
 
 
Philippe Schnobb s'entretient avec la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David

Dans un communiqué rendu public mardi, Québec solidaire affirme qu'il soutient « la résistance pacifique et légale » à la loi 78 et ne condamne pas « la désobéissance civile pacifique ».

Québec solidaire, qui considère cette loi « injuste et liberticide », a lancé un appel à la population du Québec « à agir » pour dénoncer les gestes d'un gouvernement qui « préfère la répression à l'exercice des libertés fondamentales ».

« Il existe plusieurs solutions pour contourner et contester cette loi odieuse. Il est nécessaire de la contester juridiquement, de la soumettre à des organisations internationales compétentes, de recourir à des manifestations pacifiques et légales et d'aller voter massivement lors des partielles et des générales qui s'en viennent », est-il écrit dans le communiqué.

Par ailleurs, le parti dirigé par Amir Khadir et Françoise David appelle à « appuyer financièrement les associations étudiantes ».

Pas d'incitation à la désobéissance civile

Tout en indiquant qu'il ne peut pas encourager la désobéissance civile, le parti précise qu'il ne condamne pas « les personnes ou organismes ayant recours à des gestes de désobéissance civile pacifique à cette loi pour exercer librement leurs droits constitutionnels à la dissidence. »

Françoise David a indiqué que son parti poursuivait la réflexion sur « tous les moyens de combattre cette loi ».

Québec solidaire encourage la population à manifester pacifiquement et massivement ce 22 mai et lors d'autres rassemblements prévus afin de contester la loi 78.

Le député de Mercier, Amir Khadir, qui invite les corps de police à plus de retenue, estime que le nombre « astronomique d'arrestations » n'apparaît pas être une « réponse appropriée ».

Enfin, Québec solidaire appelle le gouvernement à retourner à la table des négociations pour ramener « la paix sociale »

.

Charest juge Khadir irresponsable

Interrogé sur la position de Québec solidaire, le premier ministre Jean Charest a déclaré : « Dans le cas de M. Khadir, nous avons affaire avec un cas particulier d'une personne qui, de toute évidence, agit de manière irresponsable ».

De son côté, le bâtonnier du Québec, Me Louis Masson, estime qu'il « serait absurde de défier la loi 78 ». Selon lui, la désobéissance civile, « c'est la négation même de la règle de droit, une pratique totalement inadmissible dans une société démocratique ».

Me Masson a indiqué que le Barreau du Québec ne peut « cautionner quelque proposition que ce soit visant à encourager le non-respect de la loi 78. »

Avant l'adoption de la loi spéciale 78, le bâtonnier avait exprimé de sérieuses inquiétudes devant l'ampleur à venir des limitations apportées au droit d'association et au droit de manifester, de même qu'à la liberté d'expression.

 

                                                               ********************************************************
Québec: le conflit étudiant entre dans sa centième journée, la société divisée

MONTREAL — Le conflit étudiant au Québec se préparait mardi à marquer son centième jour par une manifestation géante dans les rues de Montréal, qui consacre une nouvelle revendication: la défense du droit de manifester.

Le gouvernement du Premier ministre Jean Charest a adopté vendredi dernier une loi spéciale, qui prévoit une suspension des cours jusqu'au mois d'août dans les universités et collèges touchés par la grève étudiante, une façon de casser un mouvement qui dure depuis plus de trois mois.

Si la suspension des cours a été plutôt bien accueillie au sein de la population, le reste de cette loi d'exception, notamment la restriction du droit de manifester --pour quelque raison que ce soit-- a suscité une levée de boucliers.

Car, en plus d'imposer de fortes restrictions aux libertés fondamentales, la loi prévoit des amendes de 1.000 à 5.000 dollars par jour pour les contrevenants et de 25.000 à 125.000 dollars pour les organisations, puis le double en cas de récidive.

Dès son adoption, la loi a été défiée ce week-end à Montréal et dans d'autres villes de la province, donnant une tournure plus politique et violente aux manifestations, qui ont été ponctuées de centaines d'arrestations.

Quelque 36 manifestants, pour la plupart des étudiants, sont ainsi devenus les premières personnes arrêtées en vertu de la loi, dans la nuit de lundi à mardi à Sherbrooke (sud du Québec), a annoncé la police.

A Montréal, une manifestation de plusieurs milliers de personnes s'est déroulée plutôt pacifiquement lundi soir, la police ne procédant qu'à quelques interpellations.

Des quartiers de Montréal ont aussi commencé ce week-end à vibrer au son de tintamarres de casseroles de citoyens se faisant entendre contre la loi 78 depuis le balcon de leur logement.

"Se lancer de manière précipitée dans le contrôle du droit de manifester, c'était la très mauvaise idée d'un groupe de ministres au sentiment d'assiégés", écrivait lundi un commentateur du quotidien La Presse favorable à la hausse des droits de scolarité, sujet à l'origine du conflit.

"On ne manifeste en effet plus tellement contre la hausse des droits de scolarité. On manifeste pour la liberté d'expression. On manifeste pour le droit de manifester", poursuivait le journaliste Yves Boisvert.

Un sondage publié mardi par le quotidien Le Journal de Montréal montre que si 51% de la population est d'accord avec la hausse des droits de scolarité, 53% d'entre elle estime en revanche que la loi d'exception "est beaucoup trop sévère" et 73% qu'elle ne contribuera pas au rétablissement de la paix sociale. La majorité appelle à une reprise du dialogue entre le gouvernement et les étudiants.

Des syndicats et des organisations ont annoncé leur intention de contester devant les tribunaux la loi, qui doit rester en vigueur jusqu'au 1er juillet 2013, mais cette procédure pourrait prendre plusieurs années avant d'aboutir.

La Classe, la plus radicale des organisations étudiantes en grève, a été plus directe: elle a non seulement appelé à désobéir à la loi mais a également invité les objecteurs à se porter volontaires pour des interpellations sur le site "arretezmoiquelquun.com". Plus de 3.000 personnes, photos à l'appui, avaient donné leur nom mardi matin, moins de 24 heures après le lancement de cette initiative.

Les organisateurs du rassemblement de mardi à Montréal, autorisé par la police, n'ont pas publié de prévisions d'affluence mais à en juger par deux autres manifestations précédentes, la foule pourrait dépasser les 100.000 personnes.

Des manifestations en soutien aux étudiants québécois étaient aussi prévues à New York et à Paris. Ces derniers ont également reçu le soutien de plusieurs personnalités, dont le réalisateur américain Michael Moore.

Copyright © 2012 AFP. Tous droits réservés

 

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 21:50

 

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=NtY6S6TpyDw

 

 

Publiée le 20 mai 2012 par 99pourcentQC

Toutes et tous à la Place des Festivals, à Montréal, mardi le 22 mai à 14h00.

 

"Un grand tonnerre"
Un texte de Christian Nadeau, professeur de philosophie à l'Université de Montréal

Interprété par Christian Bégin et Dominique Leduc

Prise de son: Jean Gaudreau

Montage audio/video: Eric Robertson et Bérénice Steevenson

 

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 18:54

Publié par Poetes Indignes le 21/05/2012

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 14:08
.tv5.org - 21.05.2012Par Catherine François, Montréal
 
La loi spéciale a été adoptée vendredi en fin de journée mais les manifestations étudiantes n’ont pas lâché depuis. Et la tension est clairement montée d'un cran : Montréal a pris les allures d’un Paris de mai 68. Incendies , gaz lacrymogène, tout y est. Des images qui choquent les Québécois, peuple pacifiste et amateur de consensus s’il en est.
21.05.2012Par Catherine François, Montréal

C’est que cette loi spéciale a jeté encore plus d’huile sur le feu… Destinée à ramener le calme, elle a au contraire amplifié la colère des étudiants. Et cette colère se déchaîne dans la rue… 
Il faut dire que cette loi spéciale, déposée jeudi soir  à l’Assemblée nationale du Québec et débattue durant plus de 20 heures avant d’être adoptée avec quelques amendements, soulève toute une controverse. Dans les 36 articles que contient la loi, on encadre  RIGOUREUSEMENT le droit de manifester. Ainsi quiconque veut organiser une manifestation de plus de 50 personnes doit fournir au moins huit heures à l’avance aux policiers les détails de la manifestation, où, à quelle heure, quel parcours, etc. En ce qui concerne les campus où il y avait grève et dont la session a été suspendue jusqu’en août,  il sera interdit de manifester au sein de ces établissements quand la session va reprendre cet été, et dans un périmètre de 50 mètres autour. Quiconque ne respectera pas ces mesures sera passible d’amendes assez salées merci : de 1000 à 5000 dollars pour un individu pour chaque infraction, de 7 000 à 35 000$ par jour pour tout organisateur, employé ou porte-parole d’association, et de 25 000 à 125 000$ par jour pour les associations étudiantes. Ces amendes seront doublées en cas de récidive.
Indignation générale

Donc dès que les détails de cette loi spéciale ont été rendus publics, les leaders des associations étudiantes et les membres de l’opposition se sont étranglés  d’indignation. Pauline Marois, la chef du Parti Québécois, le principal parti d’opposition, s’est inquiétée des entraves majeures imposées à des libertés aussi fondamentales que la liberté d’expression, d’association et de manifestation. Le porte-parole d’une des associations étudiantes Gabriel Nadeau-Dubois n’a pas décoléré durant toute sa conférence de presse : « J’ai honte d’être gouverné par ce gouvernement, cette loi spéciale remet  en question des libertés fondamentales, des droits constitutionnels reconnus comme la liberté d’expression, d’association et de manifestation. C’est un abus de pouvoir, une dérive autoritaire très inquiétante pour le Québec ». Tous les syndicats québécois et la majorité des organismes de la société civile ont unanimement condamné également cette loi spéciale, jusqu’au Barreau du Québec – l’association qui regroupe les avocats de la province – qui s’en est inquiété…  Bref de nombreuses voix se sont élevées un peu partout au Québec pour dénoncer cette « judiciarisation » extrême d’un conflit qui est d’abord et avant tout une crise politique et sociale.
Mais l’opinion publique elle… 
Mais cette indignation n’est pas partagée par tout le monde, un sondage publié dans un quotidien montréalais nous apprenait samedi que 66% des Québécois interrogés étaient en faveur de la loi spéciale et 67% estimaient que les forces policières étaient trop clémentes dans leur intervention. Ce sondage a par contre été réalisé avant que ne soient connus les détails de la loi spéciale. Mais quand même, ce qui est sûr c’est que les étudiants en grève n’ont pas l’opinion publique derrière eux et ça, le gouvernement le sait. Cette bataille de l’opinion publique, ils l’ont perdue dès que les actes de violence et de vandalisme ont commencé dans plusieurs manifestations, des gestes que l’ensemble de la société québécoise, très peu encline à la violence comme je le disais plus tôt, ne tolère pas. Les images des violences des derniers jours ne vont pas aider la cause des étudiants qui restent malgré tout mobilisés, appuyés par des dizaines de milliers de citoyens révoltés par l’attitude du gouvernement dans ce conflit. Les leaders des associations étudiantes, qui analysent les résultats de ce sondage comme la preuve que les citoyens en ont ras-le-bol et veulent que le conflit se termine - ont appelé à la poursuite des manifestations - Montréal connaît des manifestations nocturnes depuis bientôt un mois !
Ce qui semble évident, c’est que pour l’instant, cette loi spéciale n’a pas ramené le calme au sein de la métropole québécoise – c’est le noyau de la contestation étudiante, même si des manifestations se tiennent régulièrement dans d’autres villes de la province. Les autorités doivent voir arriver avec une grande angoisse le Grand Prix de Formule 1 qui débarque en ville les 7, 8 et 9 juin avec tout son cirque médiatique, ses milliers de touristes et ses retombées économiques qui se comptent en dizaines de millions de dollars– c’est le plus gros événement touristique de Montréal. Est-ce-que le calme sera revenu d’ici là ? 
Quoi qu’il en soit cette loi spéciale a été légitiment adoptée et elle sera en vigueur pour la prochaine année…  Et c’est sous le régime de cette loi spéciale que le Québec risque très probablement de vivre sa prochaine campagne électorale, puisqu’on s’attend à des élections dès cet automne. Ce sera peut-être là alors, dans les urnes, que ce conflit, qui est loin d’être terminé et qui a depuis longtemps dépassé le stade de la simple contestation d’une augmentation de frais de scolarité, trouvera son issue.
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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 14:03

Créé le 21-05-2012 à 08h49 - Mis à jour à 16h31 

Une centaine de personnes a été arrêtée lors d'une nouvelle manifestation, dimanche 20 mai. Dix blessés sont à déplorer.

 

 

 
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Un manifestant arrêté à Montréal,dimanche 20 mai 2012. (Graham Hughes/AP)

Un manifestant arrêté à Montréal,dimanche 20 mai 2012. (Graham Hughes/AP)

Une nouvelle soirée de manifestations, émaillée de scènes de violence, a conduit à l'arrestation de plus d'une centaine de personnes à Montréal et fait dix blessés, dimanche 20 mai. Quatre policiers figurent parmi la dizaine de blessés légers.

Au total, au moins 116 personnes ont été interpellées au cours de la soirée. La manifestation a été déclarée "illégale" par les forces de l'ordre dix minutes après le départ, l'itinéraire n'ayant pas été communiqué à la police, ce qui a ravivé les tensions entre étudiants et autorités.

Les forces de l'ordre n'ont pas chiffré le nombre de manifestants mais les médias locaux parlaient de plusieurs milliers de personnes au départ, puis de quelques centaines aux alentours de 5 heures du matin.

"Chaos indescriptible"

Sur le parcours, des vitrines de magasins ont été cassées. Il s'agit notamment de la devanture d'une épicerie "Couche Tard", selon le quotidien "la Presse" qui explique que les manifestants ont jugé l'enseigne trop "antisyndicale", en référence à de récents conflits sociaux.

Une borne incendie a également été ouverte, reliée directement à la porte d'un commerce du centre ville qui aurait été inondé, selon la police.

Après des arrestations de masse aux alentours de 4 heures du matin, les manifestants se sont scindés en multiples petits groupes, créant un "chaos indescriptible" dans le centre-ville de Montréal, selon les médias locaux.

Limitations à la liberté de manifester

Ce mouvement de protestation estudiantin, qui dure depuis trois mois, a pris une autre tournure, plus violente et plus politique depuis le vote vendredi par le gouvernement d'une "loi spéciale". Le texte, en plus d'imposer de fortes limitations à la liberté de manifester, interdit pratiquement les piquets de grève devant les établissements, au nom de la liberté d'accès à l'enseignement des étudiants non grévistes. Et il met pratiquement fin à la grève, car le semestre en cours est suspendu jusqu'à la mi-août dans les universités et collèges universitaires en grève.

Les manifestations suivies sur les réseaux sociaux

Les manifestations sont largement couvertes sur le web et sur les réseaux sociaux. Grâce au hashtag #manifencours et #ggi (pour "grève générale illimitée"), les événements sont rapportés par les témoins et les manifestants.

La police municipale a elle aussi adopté les mots-clés utilisés par les étudiants. Le le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) communique directement avec les personnes connectées. Les médias et les manifestants peuvent l'interroger pour recueillir des informations.

 

 

Ainsi, elle donne des consignes aux manifestants, mais utilise aussi le réseau pour démentir les rumeurs :

 

Le Nouvel Observateur avec AFP

Par Le Nouvel Observateur avec AFP

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 17:43

 

Occuponsquebec - Publié par : M-C le mai 18, 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce soir, à 20h devant l’Assemblée Nationale, tous les citoyens du monde sont vivement invités à se rassembler pour défendre leur droit de s’exprimer leur liberté de rassemblement, d’expression et de manifester leur opinion.

Le 18 mai 2012 sera connu dans l’histoire du Québec comme le jour où un gouvernement a officiellement voulu faire de notre démocratie une dictature, où le gouvernement a préféré frapper sur ses citoyens plutôt que de discuter avec eux. Nous vivons un moment tragique dans l’histoire de la conscience humaine.

Soyons debouts, non-violents et lucides, face à cette atteinte directe à nos droits chèrement acquis, ceux qui constituent la base de notre société dite démocratique.

Si vous n’avez jamais posé un geste politique de votre vie, c’est le moment de le faire!


 

                                                   **************************************************************

 

 

Manif’ 19/05/2012 à 15h41
Québec : une loi d’exception pour casser le « printemps érable »
Sophie Verney-Caillat | Journaliste Rue89

  • Sous prétexte de « réorganiser le calendrier scolaire », le gouvernement vient d’adopter une loi spéciale qui porte atteinte au droit de manifester.

Manifestation nocturne d’étudiants, le 16 mai 2012, à Québec (Rogerio Barbosa/AFP)

 

A peine la nouvelle loi restreignant le droit de manifester adoptée, les étudiants québecois sont redescendus dans la rue, en pleine nuit, pour défier la police.

Il souffle comme un air d’insurrection dans cette province chahutée par trois mois de manifestations étudiantes contre la hausse des frais de scolarité. Des violences entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté à Montréal, mais pas à Québec.

Le mouvement de protestation contre « l’Etat policier », s’étend très rapidement. Sur Twitter, on parle « révolution », « action directe » et on cite Gandhi :

« La désobéissance civile devient un devoir sacré quand l’Etat devient hors-la-loi. »

Il faut dire que le gouvernement libéral du premier ministre du Québec, Jean Charest, a choisi la méthode forte pour mater la contestation, au risque de radicaliser le mouvement. Comment en est-on arrivé là ?

 

1 Au départ, la hausse des frais de scolarité

 

Le gouvernement a décidé d’augmenter de 82% en cinq ans les droits de scolarité de cette province, où ils étaient deux fois moins élevés que la moyenne du pays, située autour de 5000 dollars canadiens (plus de 3800 euros).

La hausse totale doit s’élever à 1778 dollars canadiens (1361 euros), soit une hausse annuelle de 194 euros. Mais le gouvernement assure que bourses et prêts compenseront pour un étudiant sur deux.

Les manifestants mêlent à ce combat la défense de l’Etat providence et craignent qu’à l’avenir nombre de jeunes Québecois renoncent à entreprendre des études.

A force de s’accorcher à sa réforme, le gouvernement n’a pas vu que, de mois en mois, la contestation grandissait, au point de bloquer 14 collèges universitaires sur 48 et une partie des 11 universités sur 18.

 

2 A l’arrivée, une loi d’exception

 

Voyant arriver la fin de l’année scolaire, la ministre de l’Education, craignant une annulation des examens, a conçu cette loi dite « 78 », immédiatement applicable.

Officiellement, selon la ministre de l’Education Michelle Courchesne, ce texte a pour but de « pouvoir étudier sereinement, correctement, pacifiquement dans tous les établissements du Québec », et de « réorganiser le calendrier scolaire ». (voir la loi adoptée vendredi 18 mai)

Projet de loi 78

En pratique, cette loi, prévue pour une application ponctuelle jusqu’en juillet 2013, est une atteinte au droit de manifester :

  • Elle interdit tout rassemblement à moins de 50 mètres des établissements scolaires ;
  • elle restreint le droit de manifester sans accord préalable avec la police : il faudra fournir huit heures avant, la durée, l’heure, le lieu et les moyens de transports ;
  • elle prévoit de très lourdes amendes pour les organisateurs de piquets de grève : de 1 000 à 5 000 dollars (de 770 à 3 860 euros) pour un individu seul et de 25 000 à 125 000 dollars (de 19 320 à 96 600 euros) pour une association d’étudiants, le double en cas de récidive.

Le syndicat étudiant le plus radical, la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), dénonce « un meurtre de ce qui caractérisait le Québec par rapport à d’autres sociétés dans le monde ».

Ariane Moffatt - Jeudi 17 mai

La chanteuse revisite une de ses chansons et se positionne contre la loi 78 

 

3 Tentation autoritaire

 

Une société où le droit de manifester est aussi encadré est-elle encore une démocratie ? La leader du Parti québécois Pauline Marois a en tout cas dénoncé un texte « ignoble », qui « viole l’indépendance des tribunaux ».

L’édito du quotidien Le Devoir de ce 19 mai témoigne de l’indignation d’une partie de la société québecoise contre cette loi qui « ébranle la démocratie » :

« Pourquoi un tel excès d’autorité ? On ne peut que remarquer que, dans l’histoire du Québec et du Canada, deux Etats démocratiques dotés de chartes des droits et libertés qu’on porte fièrement à la boutonnière, la tentation autoritaire est présente dès que la tension sociale croît.

Pour les étudiants, cette loi est une “ déclaration de guerre ”. Pour les groupes sociaux, c’est l’occasion saisie par l’Etat pour miner des droits fondamentaux. La contestation juridique qui s’annonce sera vive. »

4 Risques d’escalade ?

 

Maintenant que le mouvement étudiant a fédéré une bonne partie de l’opinion publique autour de la lutte contre cette loi, les étudiants comptent défier l’autorité de l’Etat.

Outre le recours devant les tribunaux, certaines associations étudiantes promettent la désobéissance civile et la grève illimitée. La CLASSE, qui revendique près de 100 000 membres, veut faire du mouvement étudiant « un agent de progrès social ».

Le parti Québec solidaire s’est fait écho des appels à la désobéissance, estimant que ce n’étaient pas seulement les étudiants et les casseurs qui étaient visés mais « la liberté même de manifester » selon le député Amir Khadir.


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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 17:33

Le HuffPost/AFP  |  Publication: 19/05/2012 17:38 Mis à jour: 19/05/2012 18:05

Le Parlement québécois a adopté vendredi à l'initiative du gouvernement de Jean Charest une "loi spéciale" illustrant la ligne dure adoptée face aux étudiants en grève depuis plus de trois mois et critiquée par beaucoup pour les limitations aux libertés qu'elle met en place.

 

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Ce texte, approuvé par 68 voix pour et 48 contre, restreint notamment le droit de manifester et prévoit de lourdes amendes pour les contrevenants. Plusieurs milliers de personnes - les estimations de témoins allaient de trois à dix mille - ont manifesté vendredi soir à Montréal contre la nouvelle loi, baptisée "loi matraque" par ses adversaires.

Leur marche a été émaillée de quelques incidents et des cocktails Molotov ont été lancés dans le centre ville, ce qui a poussé la police à déclarer la manifestation illégale, mais ensuite celle-ci s'est poursuivie dans le calme.

Au parlement, immédiatement après le vote, la chef de l'opposition et du Parti Québécois Pauline Marois, a évoqué "un des jours les plus sombres pour la démocratie québécoise" et une "loi-matraque pour faire taire les Québécois". Les leaders étudiants ont de leur côté exprimé à la fois leur amertume et leur détermination.

Ce que cette loi prévoit

Le texte doit rester en vigueur jusqu'en juillet 2013. Il restreint le droit de manifester sans accord préalable de la police, qui doit être informée huit heures à l'avance, et interdit tout rassemblement à moins de 50 mètres des établissements scolaires.

Les organisateurs de manifestations destinées à empêcher le fonctionnement normal des universités s'exposeront désormais à une amende de 1.000 à 5.000 dollars par jour pour une personne, et de 25.000 à 125.000 dollars par jour pour une organisation, et le double en cas de récidive.

Pour la ministre de l'Education Michelle Courchesne, descendue en première ligne face aux caméras après le vote, la loi spéciale défend le droit à l'éducation des non-grévistes et vise à sauver le semestre en cours qui risquait d'être annulé.

De fait, elle suspend les cours dans les établissements en grève jusqu'à mi-août, dans le but de faire baisser la tension.

Pourquoi ce conflit ?

Le conflit a été déclenché début février par l'annonce d'une hausse progressive des droits de scolarité, apparemment acceptée par une partie de la société québécoise, mais refusée par les organisations étudiantes.

La dernière version de cette réforme prévoit une augmentation de 82% des droits de scolarité à l'université --soit 1.780 dollars sur sept ans-- au lieu de cinq ans initialement, pour arriver à près de 4.000 dollars par an, plus près de la moyenne nord-américaine.

Fronde des étudiants

Léo Bureau-Blouin, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, a regretté que le gouvernement ait "choisi la voie de la répression plutôt que la négociation" et annoncé que son organisation allait contester la loi spéciale devant les tribunaux.

Le troisième leader des grévistes, Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la Classe, l'organisation la plus radicale, a dénoncé, lui "le meurtre de la liberté d'association et de la liberté de manifester" et déclaré que la loi serait contestée "devant les tribunaux et dans la rue". A cet égard, il a appelé les Québécois à participer à une "grande manifestation" organisée à Montréal mardi prochain.

Si la position ferme adoptée depuis le début du conflit par Jean Charest face aux étudiants n'avait jusqu'ici pas nui à sa cote de popularité, les moyens qu'il a fini par choisir pour y mettre fin ont provoqué une levée de boucliers. Avant même qu'elle ne soit adoptée, la loi a été violemment dénoncée par les leaders syndicaux, des universitaires, ou par le bâtonnier du barreau du Québec, Me Louis Masson.

 

La manifestation du 16 mai:

 
 

 

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